Une publication de l’OCDE utilisée par les syndicats d’enseignants ? Dans un communiqué, l’Internationale de l’Education (IE), qui regroupe les syndicats de l’enseignement dans le monde, s’appuie sur Regards sur l’éducation pour rappeler que l’éducation construit aussi une société différente.
Selon l’IE, l’éducation n’a pas qu’un impact sur le revenu. » Les risques liés à de faibles résultats scolaires et à un niveau de compétences peu élevé, ne portent pas uniquement sur les revenus ou l’emploi, mais également sur de nombreux aspects sociaux. Par exemple, on observe un écart de 23 pour cent entre le nombre d’adultes disposant d’un haut niveau d’éducation qui déclarent être en bonne santé, et les adultes affichant un faible niveau d’éducation déclarant la même chose. Le rapport souligne avec insistance que les niveaux de confiance interpersonnelle, de participation à des activités de bénévolat, et de conviction qu’une personne peut avoir un impact sur le processus politique, sont tous étroitement liés aux niveaux d’éducation et de compétences ». En effet, Regards sur l’éducation montre que la cohésion sociale, le degré de confiance dans les institutions et dans la société, le sentiment d’être en bonne santé sont corrélés au niveau éducatif. » Le pourcentage d’adultes qui se disent en bonne santé varie, par exemple, de 23 points de pourcentage entre les individus très instruits et peu instruits. Le pourcentage d’adultes qui se disent en bonne santé varie également de 23 points de pourcentage selon qu’ils se situent au niveau le plus ou le moins élevé de l’échelle de compétence en littératie », affirme l’OCDE.
Une étude CSA sur les électorats UMP et Front National illustre d’ailleurs le poids de l’école sur la perception de la société et du monde. Ainsi seulement 38% des électeurs frontistes ot une vision positive de la démocratie contre 62% des électeurs UMP. Le Parlement est 6 fois moins populaire que l’armée… Le rapport au monde est très affecté. 80% des frontistes rejettent la mondialisation (contre 47% à l’UMP) et 57% voient la mondialisation culturelle comme un danger. Or seulement 14% des électeurs frontistes ont un diplôme d’enseignement supérieur contre 25% des Français.
D’où pour l’IE la nécessité de lutter contre la fracture éducative. « La fracture sociale qui ne cesse de se creuser entre les personnes éduquées et celles qui ne le sont pas – tout comme le risque que ces dernières ne puissent bénéficier des avantages sociaux découlant d’une expansion de l’éducation – menace la société dans son ensemble ».
F Jarraud