En 2002, le naufrage du Joola provoque la disparition de 1300 personnes au large de la Gambie, commerçants, touristes, élèves et étudiants en route pour Dakar. Le drame choque profondément les sénégalais, les jeunes notamment d’autant que des négligences avant et pendant le naufrage ont semble t’il accentué le bilan. Immédiatement après la catastrophe, Nafissatou Mbodj, professeure d’anglais à Dakar, incite ses élèves à exprimer leurs sentiments, à comprendre ce qui s’est passé et à l’expliquer à des jeunes américains. Ancienne enseignante à Seattle, elle a gardé des contacts avec des collègues américains enseignant le français. Eux mêmes touchés par le drame du wall trade center, les élèves d’outre-Atlantique expriment dans leur meilleur français et sur carte postale leur solidarité. Les échanges par écrit sont complétés par une vidéo conférence où d’un continent à l’autre, les adolescents discutent, analysent, échangent sur les notions de négligence, les aspects sociaux des catastrophes de ce type. Ils constatent aussi les différences des réactions dans les deux pays : pour les sénégalais, le responsable c’est le destin, Dieu tandis que les américains rechercheront auprès des tribunaux les responsabilités.
Pour Madame Mbodj, passer par l’anglais a permis aux élèves d’exprimer plus facilement leurs sentiments d’autant que le regard de leurs amis américains les incitaient à expliquer. Les éclairages raisonnés et les poèmes plus personnels se conjuguent sur les pages des élèves pour exprimer un vital « plus jamais ça ».
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