Par Monique Royer
La question des moyens ressort de façon vive pour les travaux pratiques en sciences ou encore l’enseignement technique. Comment permettre l’accès aux équipements pour réaliser des expériences ou des fabrications lorsque les effectifs d’une classe avoisinent la cinquantaine et que l’équipement est souvent insuffisant?. Tice et imagination conjugués favorisent la floraison de projets, simples ou ambitieux pour résoudre ce problème.
Par exemple, une ressource pédagogique sur le champ magnétique est utilisée pour palier au problème de renouvellement de matériel de laboratoire. Basée sur une présentation Powerpoint et des animations, elle permet de visualiser des phénomènes abstraits. Un enseignant malgache a développé un site de physique chimie pour proposer là aussi des animations comme supplétifs aux expériences en laboratoire
La question de l’accès au moyen est réglée de façon magistrale par Alassanne Diop, enseignant de l’université de Saint Louis du Sénégal ; En relation avec l’université de Lausanne et la Téluq (Téléuniversité Québécoise), il a mis en place un laboratoire virtuel en informatique. Le Télélaboratoire offre la possibilité de configurer un réseau, de le tester à distance sans contrainte de matériels (coûteux pour ce types de réseau), par une prise en main à distance du réseau. Il est adapté à tous les systèmes d’exploitation ce qui permet d’individualiser les applications proposées. Il s’insère dans des parcours de formation universitaires en ligne avec utilisation d’une plateforme de formation à distance. La réalisation d’Aloussanne Diop est issue de quatre ans de recherche universitaire menée en Suisse puis au Québec et enfin reproduite au Sénégal. Les trois réseaux, suisse, canadien et sénégalais, sont interconnectés, ce qui permet une mutualisation des expertises et des expériences. Pour contourner le manque de moyens, des étudiants sont mis à contribution dans le cadre de leur mémoire pour peaufiner le système. Pour Alassanne Diop, un tel projet ne peut aboutir sans l’association de compétences complémentaires entre informaticiens et pédagogues par exemple ou encore entre spécialistes de domaines différents. Il faut également utiliser un maximum les ressources disponibles, et viser une utilisation la plus large possible, sur tous les systèmes d’exploitation. La piste du téléphone mobile commence à être exploitée pour faciliter encore plus l’accès à cette formation. Cette expérience d’e-mobile learning, peut être transposée à d’autres domaines que l’enseignement de l’informatique, et le choix du logiciel libre, d’un développement en open source favorise un transfert, une appropriation par d’autres équipes d’enseignants.
http://www.osiris.sn/article1318.html
Lors de cette même conférence, Philippe Steger, enseignant français, présentait Wapeduc, « l’école nomade », un système de contenus, sous forme de fiches de révision, de fiches conseil en matière d’orientation ou encore de santé. Le possible rechargement du téléphone par l’action d’une manivelle exonère le portable d’un recours indispensable à l’électricité. Utiliser le moyen de communication le plus partagé par les jeunesses du monde entier pour compléter les cours ou amener des connaissances, Philippe Steger et Alassanne Diop se rejoignent sur le constat d’une sous-utilisation du potentiel pédagogique du mobile.
http://psteger.free.fr/newsite/
Philippe Steger et sa manivelle