Qui a dit que les élèves n’avaient plus de curiosité, plus d’appétence au travail ? Le concours « Cartographier au collège » démontre le contraire. Chaque année, depuis 8 ans, Olivier Godard et son association propose un concours de cartes géographiques qui rencontre un succès croissant. Les élèves se ruent sur une compétition qui les invite à mettre en carte des sujets aussi amusants que le Kwazulu Natal dans la mondialisation ou le trafic des cornes de rhinocéros dans le monde. Super scolaire, hyper exigeant, toujours sérieux, les concours de l’association « Cartographier au collège » attirent la jeunesse. Mais comment font-ils ?
Le concours 4ème
Cette année la cérémonie de remise des prix du concours Carto 4ème était retransmise en direct sur Facebook. Une retransmission rendue nécessaire pour être suivi par les 500 élèves présents, venus e cars de plusieurs départements jusqu’aux deux amphithéatres de l’Université d’Angers mobilisés pour l’occasion. 500 collégiens de 4ème, un âge pas facile, accompagnés d’une quarantaine de professeurs on félicité leurs camarades et communié aussi en cartographie.
A la tête de ces doux dingues de la cartographie, Olivier Godard, professeur d’histoire-géographie à Gennes (Maine et Loire). Avec lui une équipe de professeurs d’histoire-géographie qui prend plaisir depuis des années à travailler ensemble à chaque vacances.
« On prépare les cours en commun depuis les nouveaux programmes de 2008 », confie O Godard. « Ca permet de changer de vision, de gagner du temps, d’aller chercher des choses nouvelles ». C’est là qu’est née l’idée du concours de 4ème qui depuis à donné naissance à d’autres concours.
Des concours qui effacent les frontières entre les cycles
A coté des 500 participants au concours de 4ème, il faut maintenant citer les 800 élèves qui ont travaillé sur le concours Carto imaginaire. Pour corser les choses, le concours est à cheval sur l’école (depuis le cm2) et le collège (jusqu’en 5ème). Le pont si difficile généralement à faire entre les deux univers scolaires est devenu une autoroute. Cette année,les élèves ont été invités à réaliser une carte d’un monde souterrain. Ils devaient réaliser une carte imaginaire mais réaliste comprenant toutes les fonctions urbaines d’une ville souterraine.
Un troisième concours travaille sur l’actualité. Celui-ci est à cheval sur le collège et le lycée (4ème à 2de). Les élèves sont invités à réaliser une carte à partir d’un article du Monde. Cette année l’article portait sur le trafic des cornes de rhinocéros.
Le plaisir d’apprendre
Qu’il s’agisse de ces cornes ou du Kwazulu Natal dans la mondialisation, les sujets sont austères. Les exigences sont élevées : la carte doit être bien informée mais aussi esthétique, avec une légende ordonnée. Le modèle ce sont les meilleures cartes des manuels scolaires. Le jury, composé des professeurs et des collégiens, est exigeant. Et pour le concours Carto 4ème il faut chaque semaine durant l’année scolaire produire une carte pour avoir la chance d’être en final.
Qu’est ce qui motive les élèves? « Les élèves sont sensibles à l’esthétique des cartes », nous dit O Godard. « Il y aussi l’esprit de compétition entre collèges. Enfin les élèves ont de la curiosité. Ils aiment rechercher des informations sur des pays. Ils épluchent les sites des ambassades, les atlas du CDI ». Outre des compétences cartographiques évidentes, le concours ouvre leur esprit sur le monde et les enseignants constatent tout simplement les effets d’accoutumance au plaisir d’apprendre.
Ne croyez pas que le concours n’intéresse que les élèves des établissements favorisés. Participent aussi au concours plusieurs collèges Rep. De nombreux petits collèges ruraux côtoient aussi un collège parisien avec lequel O Godard et ses élèves entretiennent une correspondance au fil de l’année. Une correspondance cartographique bien sur.
Quand l’école s’ouvre au monde
Qu’est ce qui motive les professeurs ? Ce n’est pas que le plaisir de travailler ensemble. « Le concours nous ouvre sur l’extérieur » explique O Godard. L’association travaille avec le conseil départemental sur le patrimoine. Le concours a la reconnaissance des cartographes professionnels de la presse, Le Monde par exemple, ou des éditeurs scolaires. Si la carte a su construire un pont entre les cultures scolaires de l’école, du collège et du lycée, elle sert aussi de vecteur à une ouverture de l’école sur la vraie vie. Le succès du concours est aussi dans le fait que les élèves découvrent que ce qu’ils font peut servir leur communauté et que les savoirs scolaires sont aussi ceux de la vraie vie.
François Jarraud
Le site du concours Carto 4ème
Le site du concours Carto Imaginaire