Alors que commencent les épreuves du bac, qui est satisfait du système actuel ? On peut se le demander alors que se multiplient les plaintes après l’annonce ministérielle d’un report de la réforme du bac et de l’orientation post bac à après 2018. Le 14 juin, le Sgen Cfdt, le Snpden et des syndicats Fsu tapent chacun à leur tour sur APB et le bac.
» Le baccalauréat ne remplit plus sa fonction de préparation aux études supérieures », écrit le Sgen Cfdt. « Il demeure cependant un rituel auquel beaucoup restent attachés mais qui détourne le lycée de ses vraies missions : développer les compétences des élèves et les guider vers l’autonomie ». Le syndicat donne la parole à Armelle Nouis, co auteure d’un rapport du think tank proche de Macron Terra Nova.
Mais c’est APB qui fait réagir des syndicats aussi différents que le Snes Fsu et le Snpden Unsa. » De plus en plus d’étudiants ont des parcours non-linéaires qui peuvent passer par des redoublements, des réorientations, tout en étant des réussites en terme d’accès au diplôme ou d’insertion professionnelle », rappelle le Snes, le Snep , le Snuep et le Snetap Fsu des Pays de la Loire après les premiers résultats d’APB. Ces syndicats réagissent après l’annonce de tirages au sort sur des formations recommandées aux lycéens et les alarmes subies par les lycéens sur leur orientation post bac.
« Les difficultés rencontrées par certains lycéens et étudiants ne leur sont pas imputables par nature, et ne sont pas une fatalité. Il est possible de lutter contre l’échec en licence, à condition d’abonder les moyens des universités qui ont été largement appauvries depuis la loi LRU, et de travailler sur les contenus enseignés et sur les pratiques pédagogiques au lycée et dans le supérieur. Mais réduire l’accès aux études est la pire des solutions ! L’université doit rester ouverte à toutes et tous les jeunes qui le souhaitent ».
» La question du baccalauréat doit être, enfin, ouverte. Il était temps car on assiste à la pire absurdité qu’on puisse imaginer : tirer au sort des élèves à l’entrée de 169 licences, une semaine avant qu’ils ne passent le baccalauréat, soulignant combien les résultats qu’ils vont obtenir n’ont plus aucun rôle », écrit le Snpden.
» Mais il y a encore plus scandaleux. Des formations dites « pastille verte », rendues obligatoires sous prétexte qu’elles garantissaient aux élèves une place dans l’enseignement supérieur, font elles-mêmes l’objet de tirages au sort, foulant aux pieds les engagements pris et répétés auprès des élèves et des familles. Pour couronner cette désinvolture, les personnels de direction -que les autorités abreuvent d’exhortations à « accompagner la construction du projet » de l’élève- ont surtout été informés par les médias et les élèves victimes du tirage au sort. Cela discrédite la parole de l’institution et de ceux qui la portent, surtout quand ils ne sont pas informés ». Le Snpden organise la semaine prochaine une conférence de presse sur le bac.