Présentant le 10 septembre l’édition 2019 de Regards sur l’éducation, Angel Gurria, secrétaire général de l’OCDE, plaide pour le développement de l’accès à l’enseignement supérieur. Pour la France le défi c’est d’augmenter le taux de réussite notamment pour les bacheliers professionnels.
Selon Regards sur l’éducation, 44 % des 25-34 ans sont titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur en 2018, par rapport à 35 % en 2008, en moyenne, dans l’ensemble des pays de l’OCDE. Leur taux d’emploi est supérieur de 9 points de pourcentage à celui des adultes titulaires d’un diplôme de fin d’études secondaires, et leur niveau de revenu supérieur de 57 %.
« On est pas dans une période d’inflation scolaire », a déclaré A Gurria. Il relève que « la demande de compétences avancées sur le marché du travail reste forte malgré la croissance de l’offre ». Toutefois, certains secteurs très demandés pourront avoir du mal à trouver les compétences dont ils ont besoin. Moins de 15 % des jeunes qui entrent en licence étudient l’ingénierie, les métiers de l’industrie et le bâtiment et moins de 5 % les technologies de l’information et des communications, bien que ces secteurs affichent des taux d’emploi et des revenus parmi les plus élevés. Les femmes y sont particulièrement sous-représentées, moins d’un nouvel entrant sur quatre en moyenne étant une femme dans l’ensemble des pays de l’OCDE.
« Pour la France, le défi c’est l’achèvement des études », ajoute-il. Actuellement seulement 4 étudiants sur 10 achèvent la licence en 3 ans, 7 sur 10 en 6 ans. Les autres décrochent. Ce défi s’adresse particulièrement aux plus défavorisés : seulement 17% des jeunes ayant des parents non diplômés du secondaire ont un diplôme de l’enseignement supérieur. Un taux qui monte à 73% dès qu’un des parents est diplômé du secondaire.
Eric Charbonnier, expert auprès de l’OCDE, souligne le point fort des formations courtes françaises. Leur taux de réussite est supérieur : 6 étudiants sur 10 achèvent avec succès la formation en 2 ans et 85% des diplômés ont un emploi. Le bémol ce sont les bacs pros : 51% ont le diplôme en 3 ans contre 84% pour les autres bacheliers.
« Il importe, aujourd’hui plus que jamais, que les jeunes acquièrent les connaissances et les compétences nécessaires pour réussir dans un monde imprévisible et en mutation constante », a déclaré Angel Gurría. « Nous devons élargir les possibilités offertes aux jeunes et mieux anticiper les futurs besoins de compétences afin que chaque étudiant puisse trouver sa place dans la société et y contribuer pleinement ».