Le fondamentalisme islamiste est-il en train de vider les écoles maternelles ? Et la loi BLanquer serait-elle la réponse ? Voilà un nouvel argument exprimé sur France Culture le 31 aout par JM Blanquer. Le ministre aura bien du mal à le justifier…
» Il y a plus de filles que de garçons qui ne vont pas à l’école maternelle pour des raisons sociétales. Et appelons un chat un chat, le fondamentalisme islamiste dans certains territoires a fait que certaines petites filles vont à l’école le plus tard possible ». Intervenant le 31 aout sur France Culture, le ministre de l’éducation affirme que le fondamentalisme islamiste a un impact sur la scolarisation des filles en maternelle. Sans doute s’agit il de justifier la mesure phare de la loi Blanquer : l’obligation scolaire dès 3 ans.
Problème : ce n’est pas ce que disent les statistiques de l’Education nationale. Selon le RERS 2019, le recueil principal des statistiques du ministère, on compte 51% de filles à l’école maternelle à 2 ans, et 49% de 3 à 5 ans. Ce pourcentage correspond à celui des filles du même âge dans la population, les garçons étant naturellement un peu plus nombreux (387 906 garçons âgés de 3 ans et 372 402 filles au 1er janvier 2019 selon l’Insee). Ce sont justement les filles qui sont sur scolarisées à 2 ans !
L’argument utilisé par JM Blanquer renvoie à une pratique populiste des médias. « Le ministre a toujours tenu un double langage : plus ou moins modéré en interne, « populisme éducatif » en externe. Une stratégie bien rodée et utilisée jusqu’à la caricature aujourd’hui », dit P Meirieu sur Twitter. « La plupart des enfants qui ne vont pas régulièrement en maternelle ou qui n’y sont pas inscrits ce sont en banlieue les enfants de la grande misère sociale lorsqu’il n’y a plus de logement no d’adresse. Au lieu de transmettre des fakes, construisez des HLM et des hotels sociaux », répond Véronique Decker, ancienne directrice d’école dans le 93.