Mocoreso est une nouvelle application spécifique aux SVT, utilisable sur les smartphones et tablettes Android récents équipés d’un capteur GPS.
Elle permet de photographier puis de localiser les observations réalisées lors d’une sortie sur le terrain. Les photographies sont ensuite consultables par date ou via Google Maps.
Cet outil permet d’aborder sous un nouvel angle, le travail demandé en 6e, en particulier les observations au cours des saisons.
Une autre particularité de cette application : elle a été réalisée entièrement par une collègue, Anne-Marie Michaud, enseignante au collège Martin Luther King à Buc (78).
Elle a accepté de répondre à quelques-unes de nos questions.
Quelle est votre expérience d’enseignante et la source de votre motivation pour créer de toute pièce votre application « Mocoreso » ?
J’enseigne en collège depuis 15 ans dans l’académie de Versailles.
J’ai eu la chance d’être professeur référent pour le TraAM biodiversité en 2012 (http://www.svt.ac-versailles.fr/spip.php?article743). Avec une équipe de collègues, nous avions conçu le cahier des charges de 3 modules permettant de travailler sur 3 aspects de la biodiversité : la détermination des êtres vivants, la réalisation d’un compte-rendu de sortie et les cycles de vie.
Le premier module a donné lieu à la sortie d’Arbologi(http://www.svt.ac-versailles.fr/spip.php?article747) dont la réalisation technique a été assurée par le CRDP de Versailles. Arbologi est une application qui permet d’apprendre à utiliser une clé de détermination des arbres à partir de leurs feuilles. Elle est disponible sur android (https://play.google.com/store/search?q=arbologi) et iOS (https://itunes.apple.com/us/app/arbologi/id597885430?l=fr&mt=8) et via un navigateur web (http://www.svt.ac-versailles.fr/arbologi/). Elle se présente sous la forme d’une banque d’exercices, conçus par les membres du GEP SVT de Versailles.
L’histoire de Mocoreso (https://play.google.com/store/apps/details?id=com.lilahammer.mocoreso) débute juste après la sortie d’Arbologi. C’était très gratifiant de voir le projet conçu pendant le TraAM aboutir à une réalisation concrète. Cela m’a donné envie de me lancer, à mon tour, dans la programmation.
Quelles ont été les étapes de création de votre application ? Quelles difficultés avez-vous rencontrées ? Est-ce que votre projet est désormais finalisé ?
Je me suis attelée, seule, à la réalisation de Mocoreso. L’idée de départ était de permettre aux élèves de construire leurs propres compte-rendus pendant les sorties dans l’environnement du collège en 6e. Ces compte-rendus seraient ensuite utilisés comme support de réflexion pour la répartition des êtres vivants dans l’environnement et l’évolution du peuplement au cours des saisons.
J’ai commencé par choisir de développer une version très proche du cahier des charges initial, Mocoreso était donc au départ une application web. Il m’a fallu apprendre les bases de la programmation web (HTML5/CSS3/javascript).
La version obtenue (http://www.lilahammer.com/mocoreso_new/) permettait de prendre une photographie de l’environnement du collège, de placer sur cette photographie des photos d’êtres vivants observés puis d’exporter le tout sous la forme d’une image. Je n’avais pas alors envisagé, le cas où l’on ne dispose pas d’une connexion internet, ce qui n’est pas rare lors d’une sortie à l’extérieur ! De plus, je rencontrais des difficultés techniques, certaines fonctionnalités passaient bien sur certains navigateurs et pas du tout sur d’autres. Il n’était pas possible non plus d’enregistrer des photographies sur le smartphone ou la tablette.
Ensuite, j’ai découvert la possibilité d’enregistrer sur mon smartphone android des mesures réalisées par des capteurs thermomètre/hygromètre connectés en bluetooth (http://www.lilahammer.com/mocoreso_capteur/). J’ai trouvé que c’était une fonctionnalité intéressante pour le compte-rendu de sortie. Et c’est comme ça que je me suis lancée dans la programmation d’applications android. Il a fallu, là aussi, acquérir un certain nombre de nouvelles compétences en programmation. Tout ce travail a abouti à la version actuelle de Mocoreso (https://play.google.com/store/apps/details?id=com.lilahammer.mocoreso). Celle-ci permet d’enregistrer la localisation et la photographie d’observations. Ces enregistrements sont consultables ensuite soit par date, soit par localisation. La connexion à un capteur bluetooth n’a, elle, pas encore été implémentée.
Les difficultés rencontrées sont de deux sortes. D’abord la nécessité d’acquérir des compétences techniques ce qui nécessite beaucoup de temps. Ensuite, l’obligation d’alterner entre deux rôles très différents : celui du développeur qui doit implémenter les fonctionnalités et celui du professeur qui doit s’intéresser à l’utilisation pédagogique de l’application. Pour simplifier, j’ai choisi d’alterner les phases de développement technique et les phases de conception et de test pédagogiques.
Est-ce que les collègues peuvent aider à la création de cette application ?
Le développement de Mocoreso se poursuit bien sûr. Les pistes d’amélioration ne manquent pas ! J’ai surtout besoin de retours d’expérience des collègues ayant utilisé Mocoreso. L’étape suivante consiste à placer ce logiciel entre les mains des élèves pour voir comment ceux-ci arrivent à l’utiliser. J’ai prévu deux séries de tests. La première consiste à faire appel à des élèves et des professeurs volontaires pour installer et tester l’application sur leurs smartphones. La seconde permettra de tester l’application en classe mais nécessitera l’utilisation d’une mallette de tablettes tactiles comme celles proposées via le système Créatice à Versailles(http://www.creatice.ac-versailles.fr/).
Par Julien Cabioch et Arnaud Brévier
Le saviez-vous ? Tous les mardis, retrouvez Hebdo-Sciences sur le Café Pédagogique.