« Ce n’est pas en écoutant les déclamations sur le fait que l’on va protéger les professeurs que l’on va protéger véritablement tous les enseignants. Et ce n’est pas non plus en érigeant des miradors ou des portiques qu’on le pourra. On sait qu’à chaque violence les politiques tiennent le discours du repli et de la fermeture de l’école. Les travaux d’Eric Debarbieux, et tous les travaux de recherche qu’il a contribué à faire connaître en France, sur la violence à l’école ont montré de longue date que ce n’est pas en refermant l’école que l’on peut espérer la protéger. On risque au contraire d’en faire un chaudron explosif », estime Marc Bablet dans un nouvel article sur son blog.
Il invite à « dialoguer entre professionnels sur ce qui est bon pour l’école. Se former collectivement à la gestion de ce qui pose problème ou mieux de ce qui risque de poser problème. Faire connaître aux élèves et aux parents l’école et ses règles de fonctionnement de manière claire sans a priori. Faire reconnaître la qualité de l’enseignement par toute la communauté éducative. Dialoguer avec les élèves, les parents d’élèves et les partenaires, chacun étant dans son rôle… Il ne s’agit pas non plus que les enseignants aient à se justifier de faire le programme et de s’excuser de faire leur métier. Il est souhaitable qu’ils soient forts dans la présentation qu’ils doivent faire de leur activité car il est normal que les parents soient bien informés de ce qui se travaille à l’école et qu’ils sachent pourquoi cela s’y travaille. Plus on sera accueillant et plus on informera, en amont des conflits, dans des temps bien institutionnalisés, moins nous aurons de problèmes quand surgiront des situations potentiellement conflictuelles. Il y faut du temps pour des co-élaborations professionnelles de réponses aux besoins de l’éducation. Cela doit être discuté lors du grenelle de l’éducation. Regrettons au passage que le ministre ait renoncé au temps de préparation de la minute de silence…