Depuis quelques années déjà, nous avons la chance dans notre département (l’Yonne) d’avoir une association très active qui accompagne un village au Burkina Faso. Le groupe Baobab 89 (tel est son nom) par le biais de collectes de stylos usagés parvient à gagner un peu d’argent pour participer au financement de projets dans le village de Zoungou et a ainsi, depuis sa création, aidé à la construction de deux salles de classe. Dans notre école, depuis septembre, nous avons créé un partenariat avec l’association et ainsi participé à notre niveau à ces collectes. « Grâce à l’aide du groupe Baobab, nous avons pu alléger les classes et n’avoir plus que 100 élèves dans chacune d’elle ». Et voilà, c’est là que ça commence…
Regardez ces yeux ébahis, ces bouches ouvertes pleines de questions… La connexion est établie, il n’y a plus qu’à se laisser porter et écouter paisiblement la voix de ce nouvel ami, ce correspondant qui de ses 50 printemps est venu nous raconter la vie au Burkina Faso. Les questions fusent, l’émotion est forte.
Comment du haut de nos 7,8 ou encore 9 ans, on pourrait imaginer faire 30 km à pieds matin et soir pour aller à l’école ? C’est pourtant ce qui peut se passer sur le continent voisin… Cette réalité nous semble si éloignée de notre quotidien alors que face à nous il y a ce témoin, en voyage en France, ami de longue date de l’association venu accompagner la présidente pour la remise officielle de notre collecte à nous. Des centaines de feutres et autres « outils scripteurs usagés » sont là pour être donnés. Toute l’année, on a cherché, fait les fonds de tiroirs pour être sûr de ne pas en oublier.
Aujourd’hui notre cadeau, c’est cet échange, cette humanité, ces regards échangés, ces questions pertinentes de nos élèves, la bienveillance des réponses. Tous les sujets sont abordés, la vie quotidienne, l’école, l’eau potable, la nourriture, tristement le terrorisme aussi… Et finalement cette question : et toi, tu es heureux dans la vie ?
Oui, il l’est, et vous ? La réponse est unanime : oui, nos élèves, nous-mêmes, adultes présents, le sommes, peut être pas toujours, tout le temps, soyons honnêtes… On aime quand même bien se plaindre. En même temps, aujourd’hui, à cet instant précis, on n’aurait pas pu être plus heureux que ça. Une heure et demie ça passe vite et on ne peut pas monopoliser la présence de ces belles personnes venues à notre rencontre pour un temps d’échange et de partage très fort que nous ne sommes pas près d’oublier.
Il semblerait que ce soir, chacun soit reparti bien plus riche qu’il ne l’était et se soit senti pousser des ailes… En avant les colibris, il reste mille et une chose à faire, mille et un rêves à accomplir ! Alors, merci…
Isabelle Perreau
Retrouvez tous les mercredis La Classe Plaisir !