Composée d’élèves et d’enseignants, l’association « Aux arbres citoyens » sensibilise sur le réchauffement climatique et collecte des fonds pour planter des arbres sur l’espace public. Davy Rousseau, professeur de sciences de la vie et de la Terre au lycée Romain-Rolland de Clamecy (58) voit l’association comme « un outil d’apprentissage pour les élèves dans divers domaines tels que la communication, la citoyenneté et la réflexion collective ». Le succès est au rendez-vous avec déjà 51 arbres mis en terre. Pommiers, merisier, chênes vont ainsi « stocker du dioxyde de carbone et permettre de compenser la production annuelle des lycéens ».
Quels sont les objectifs de cette association ? Qui rassemble-t-elle ?
L’association « Aux arbres citoyens » a son siège au lycée Romain Rolland de Clamecy. Elle est composée d’élèves, de professeurs et de personnes extérieures au lycée (parents ou autres). Elle a vu le jour en novembre 2018 et compte pour le moment plus de 80 adhérents et s’inscrit dans la démarche de labellisation « Ecolycée ».
Il s’agit d’une association de loi 1901 avec des membres du bureau professeurs et élèves (Présidents : Davy Rousseau et Mathilde (élève de TS), trésoriers : Frédéric Barré (professeur d’EPS) et Emilie (élève de TS), secrétaires : Patricia Barré (professeur d’histoire-géographie) et Emilie (élève de TES). Elle a été créée pour sensibiliser au réchauffement climatique. Elle collecte ainsi des fonds (adhésions, subventions, dons, …) afin d’acheter des arbres pour les planter principalement sur l’espace public. Ces arbres vont stocker du dioxyde de carbone, un des principaux gaz à effet de serre et permettre de compenser la production annuelle des lycéens.
L’association est également un moyen de sensibiliser les élèves sur les conséquences du réchauffement climatique. C’est un outil d’apprentissage pour les élèves dans divers domaines tels que la communication, la citoyenneté et la réflexion collective dans le cadre d’une association. Chaque adhérent peut, s’il le souhaite, essayer de convaincre d’autres personnes afin de faire grandir notre association.
Quelles actions avez-vous déjà mené ?
A ce jour 51 arbres ont été plantés dans les communes de Dun Les Places, Mont et Marré, Dirol, Asnois, Champallement, Clamecy (ville et lycée), Menou et Domecy sur Cure. Nous plantons des essences forestières (chêne, merisier, …) mais aussi des essences fruitières (cerisier, pommier, poirier, …). Chaque arbre planté porte une signalétique sur laquelle sont précisés la variété, le nom et le but de l’association. Le nom d’un membre de l’association apparait aussi. Un site Internet avec un compteur carbone est en cours de réalisation par les élèves ainsi qu’une vidéo. Un logo est en cours d’élaboration.
L’objectif des prochaines années est d’intervenir dans toutes les écoles, de la maternelle au lycée. Le but est bien sûr de planter des arbres mais aussi de récupérer des adhérents. Des antennes de notre association sont envisagées dans les établissements visités.
Comment avez-vous réussir à réunir parents, personnels et élèves dans ce projet ?
Ce sont principalement les élèves qui sont prospecteurs de nouvelles adhésions. Les premiers élèves adhérents sont passés dans les classes, en salle des professeurs, dans les bâtiments administratifs et la cantine pour présenter le projet d’association. Le prix de l’adhésion est de 5 euros pour les lycéens, 10 euros pour les adultes. L’accueil a dépassé nos espérances. La communication au sein des familles a aussi fonctionné très convenablement.
Les élèves ont ensuite fait la démarche auprès du maire de leur commune pour proposer de planter des arbres sur les places publiques, fossé, talus, terrains communaux, … Pour cette première année, entre 4 et 7 arbres étaient proposées pour chaque village. Chaque commune, où nous plantons des arbres, adhère en général de manière spontanée à l’association.
En quoi ce projet rejoint-il votre travail d’enseignant ?
Notre travail d’enseignant en général, et de SVT en particulier, est la formation de futur(e)s citoyen(ne)s et la sensibilisation aux problématiques environnementales entre autres. Ce projet est donc le prolongement de l’enseignement. Il montre à l’élève, comment de manière concrète, il est possible de s’investir dans un projet. Il permet aussi aux élèves de développer des compétences dans le domaine de la communication.
Quels sont les retours des lycéens ? S’impliquent-ils par ailleurs dans les mobilisations sur le climat ?
Les lycéens de l’association sont très engagés dans ce projet puisque les plantations se font en dehors des heures de cours, le plus souvent le samedi. Ce type d’engagement est chronophage, surtout pour des élèves qui passent le baccalauréat.
Le nombre d’adhérents augmente perpétuellement grâce aux élèves qui continuent de persuader les personnes de leur entourage. Nous ne pensions pas collecter autant de fonds dès la première année.
Les élèves sont depuis, beaucoup plus à l’écoute des problèmes environnementaux, même s’ils ne se sont pas impliqués directement dans la mobilisation sur le climat.
Entretien par Julien Cabioch