Les propos tenus par JM Blanquer le 16 mai lors du débat sur la loi Ecole de la confiance mobilisent les partisans des langues régionales. En réponse à un amendement, le ministre de l’éducation nationale avait tenu des propos durs contre l’enseignement immersif des langues régionales estimant qu’il pose problème sur le plan pédagogique et qu’il est anti constitutionnel. Devant la montée des critiques JM Blanquer tient maintenant des propos apaisants.
L’enseignement immersif condamné le 16 mai…
« Ce que recouvre la notion de maternelle immersive, c’est le fait que les enfants ne parlent que la langue régionale… Dans une perspective précisément cognitive, on pourrait dire que cette politique n’est pas positive, a fortiori si l’enfant est placé dans la situation d’ignorer la langue française ». Le 16 mai en fin de soirée, le débat feutré sur la loi Blanquer bascule dans la polémique.
Deux sénateurs, A Marc (indépendants) et Ronan Dantec (RDSE) proposent un amendement renforçant l’enseignement immersif. Cela semble une formalité quelques semaines après les engagements pris par le premier ministre en Bretagne en février et un premier échange entre JM BLanquer et un député à l’Assemblée le 16 février.
Or le 16 mai, JM Blanquer bloque sur l’enseignement immersif. « En clair, sur le plan pédagogique, l’immersion pose une véritable question… Puisque les expériences immersives ont commencé il y a quelques années, acceptons-en l’augure – elles ont été faites, c’est une réalité. Comme il s’agit d’une expérimentation, celle-ci doit être évaluée. S’il en ressort quelque chose de très positif sur le plan pédagogique, peut-être pourrons-nous aller plus loin. En attendant, nous ne saurions le consacrer d’un point de vue strictement juridique… La proposition consistant à consacrer prématurément l’immersion est anticonstitutionnelle ».
Il s’attire les foudres de Ronan Dantec qui lui dit « je pense que vos propos, monsieur le ministre, seront extrêmement commentés. Je vous le dis en toute sincérité, ils sont extrêmement datés ».
Et « intéressant » le 23 mai…
Selon France info, JM Blanquer vient de prendre une position nettement différente et particulièrement de céder sur les copies d’examen rédigées en langue régionale. » Dans le cadre de la réforme du baccalauréat 2021, il sera proposé aux lycéens qui le souhaitent de composer les épreuves de contrôle continu d’histoire-géographie et d’enseignement scientifique en langue régionale », dit le ministre. « L’attractivité des langues régionales passe par des modalités d’enseignement innovantes. Chacun reconnaît l’intérêt du plurilinguisme pour le développement cognitif des enfants… C’est ce que devra confirmer l’évaluation en cours pour le cas spécifique des langues régionales. Dans ce cadre, l’enseignement immersif est une modalité intéressante dès lors qu’elle respecte le cadre constitutionnel. »
F Jarraud