» Ce qui est original dans ce texte est clairement porteur de visées idéologiques bien posées par ce gouvernement « suivi et accompagnement personnalisé » (plutôt que processus de socialisation dans le groupe classe) , « développement des crèches » (plutôt que l’école à deux ans qui, elle, est gratuite pour les parents) , santé hygiène avec « les petits déjeuners » (parce que chacun sait qu’il n’y a que chez les pauvres que l’on mange mal le matin), l’émancipation par la « mobilité » (quitter le quartier au lieu de donner ce qu’il faut dans le quartier comme dans les quartiers les plus riches), le développement de « fablabs » car l’on sait que la société numérique résout les problèmes sociaux… », écrit Marc Bablet qui y voit l’oeuvre d’une idéologie de droite.
« Il est symptomatique que le coordonnateur national de la politique en question soit du côté du CGET et non à l’éducation nationale. Il est symptomatique que l’on dise d’un côté une priorité au premier degré et que l’on envisage de confier la responsabilité de la « cité » à un principal de collège en ce qui concerne les rectorats. Il est symptomatique aussi que l’on ne reconnaisse pas la dimension des réseaux existants et de leurs pilotes et coordonnateurs auxquels aucun rôle n’est donné dans les orientations proposées à ce stade (mais on peut être rassurés car ce sont eux qui feront le travail en dernière instance avec les équipes enseignantes). Mais le plus inquiétant avec cette conception des cités éducatives, c’est que l’on ne voit plus la place de l’enseignant dans sa classe, le rôle central de l’enseignement pour les apprentissages des élèves. On invite l’école à chercher hors d’elle-même la solution à ses problèmes. C’est un très mauvais message ».