Ecole et laïcité
Macron, le « réveil républicain » et l’Ecole
La loi contre les séparatismes se réduira à un seul : le séparatisme islamique. Emmanuel Macron a présenté le 2 octobre, aux Mureaux, les principaux points de cette loi qui concernera en premier point l’Ecole. JM Blanquer a donné des précisions le 4 octobre sur BFM. Le président de la République annonce la fin de l’instruction à domicile, la suppression des ELCO, le renforcement des contrôles sur les écoles hors contrat, celui des cours d’arabe. Comment concilier « réveil républicain » et dénonciation et réorganisation d’une seule religion ? Comment le faire avec un soutien important à l’enseignement catholique et le maintien d’un concordat en Alsace – Lorraine ? L’instruction, prétexte ou réelle finalité ?
La loi contre les séparatismes critiquée par les syndicats
FSU et Se-Unsa soulignent les limites de la proposition de loi sur les séparatismes présentée par E Macron. Tous deux dénoncent par exemple la complaisance envers l’enseignement privé qui est lui aussi religieux. Anne Coffinier prend la défense des écoles hors contrat et dénonce un amalgame.
JM Blanquer et l’Anti France
Invité le 1er octobre par la mission de l’Assemblée sur l’émergence et l’évolution des différentes formes de racisme, Jean-Michel Blanquer s’est longuement exprimé sur sa vision du « séparatisme ». Dans une long développement il a développé le thème de l’anti France. Tous ceux qui critiquent la France, qui dénoncent les discriminations, qui évoquent le racisme d’Etat, s’y retrouvent enrégimentés dans un vaste complot anti national qui les mène à la violence et au terrorisme. Edifiant…
Meirieu : Le défi de la scolarisation obligatoire
« Je suis de ceux qui considèrent que l’école est d’abord un lieu nécessaire pour la socialisation, pour marquer aussi une rupture symbolique avec la famille. Ce n’est pas seulement un lieu où les enfants vont apprendre. C’est un lieu où ils vont apprendre à apprendre des autres, à rencontrer des gens qui viennent d’autres horizons, qui ont d’autres histoires, d’autres convictions que leur entourage. » Dans l’Est républicain, Philippe Meirieu donne son sentiment sur la suppression de l’instruction à domicile. « Si, comme semble le vouloir le président de la République, la scolarisation – et plus seulement l’instruction – devient obligatoire, il faudra donc que l’Éducation nationale fasse un réel effort en direction de ces enfants qui font aujourd’hui l’école à la maison. Il s’agira de mieux prendre en compte leur personnalité, leurs singularités. D’améliorer aussi la mixité sociale. »
Politique ministérielle
Salaire enseignant : La France détonne en Europe de l’ouest
Alors que le ministre promet à nouveau une revalorisation, particulièrement pour les professeurs débutants, que représente-elle vraiment ? Comment se situent les salaires des enseignants français en Europe ? Si les salaires des enseignants varient très fortement entre les 42 systèmes éducatifs européens, allant de 4000 à 90 000 euros annuels, les salaires français sont bien parmi les plus bas de l’Europe de l’ouest avec l’Italie et l’Angleterre. Ils sont aussi parmi ceux qui ont le moins augmenté entre 2017-18 et 2018-19 et qui progressent le moins avec l’ancienneté selon une nouvelle étude européenne.
Le ministère lance les évaluations d’établissements
Créé par la loi Blanquer en lieu et place du Cnesco, le Conseil d’évaluation de l’école (CEE) a présenté le 6 octobre la plateforme qui permettra aux établissements secondaires de réaliser l’auto-évaluation, prélude à l’évaluation externe de l’établissement. Le dispositif sera étendu aux écoles primaires dès la prochaine année scolaire. Pour le CEE, l’évaluation interne et externe va permettre de faire réussir les élèves. Elle est largement coopérative. Mais elle reste complètement dans la main du chef d’établissement pour sa réalisation et dans celle des recteurs pour le calendrier. Alors que les établissements croulent sous les difficultés, le CEE veut lancer les évaluations dès cette année.
Le ministère veut « simplifier » les conseils d’administration en y contrôlant l’ordre du jour
Après une loi de transformation de la fonction publique qui a supprimé les pouvoirs des commissions paritaires sur les mutations et les avancements et la suppression des CHSCT, le ministère s’attaque aux conseils d’administration des établissements scolaires. Deux projets de décret ont fait l’unanimité des syndicats contre eux le 6 octobre. Ils invitent à laisser le chef d’établissement seul maitre de l’ordre du jour du conseil d’administration et à se passer de commission permanente. L’école de la confiance c’est la grande muette ?
Covid : Les comptes fantastiques de l’Education nationale
Alors que Paris et la petite couronne passent en « zone d’alerte maximale » avec la moitié des étudiants en distanciel, rien ne change à l’Education nationale. Jamais l’écart n’a été aussi grand entre les données ministérielles et celle de Santé publique France.
Bac : Les épreuves de spécialité posent problème
L’inscription des notes des épreuves de spécialité de terminale dans Parcoursup aura des retombées négatives sur les enseignants et les élèves. Réuni au ministère le 6 octobre, le groupe de travail sur le bac a étudié le calendrier des épreuves de spécialités et des épreuves pratiques de sciences et langues.
La moitié des chefs d’établissement déprimés
Réalisée par G Fotinos et Georges Fotinos et José Mario Horenstein, médecin psychiatre, avec le soutien du Snpden et de la banque Casden, l’étude a touché la moitié des personnels de direction franciliens. Selon elle, l’épidémie du Covid 19 a eu un fort impact sur les relations des personnels de direction avec leur environnement. Elle les aurait rapproché des enseignants mais éloigné de leur hiérarchie et des collectivités territoriales. « Ce sont surtout les PERDIR des Lycées (23,57% des LEGT : Lycées d’Enseignement Général et Technologique et 20,65% des LP : Lycées Professionnels) ainsi que ceux ayant 16 à 25 ans d’ancienneté (soit 2 fois plus que ceux qui ont moins de 5 ans d’expérience) qui en témoignent ». La moitié des personnels de direction montrent « des niveaux d’anxiété cliniquement significatifs… Dans les groupes d’anxiété sévère, tout est perçu négativement : les rapports avec les enseignants, la hiérarchie et les collectivités territoriales, les missions, le statut de cadre autonome, les conditions de travail et tâches professionnelles ainsi que la confiance envers l’institution ». La moitié souffrirait également de symptomes dépressifs.
Enseignement professionnel : Philosophie optionnelle en terminale
Selon le Snuep Fsu, un enseignement optionnel de philosophie devrait voir le jour en terminale professionnelle en 2021. Il résulterait de l’évolution de la co-intervention en 4 options : maintien de la co intervention actuelle, transformation en module poursuite d’études, en module insertion professionnelle ou encore en initiation à l’enseignement de la philosophie. Le Snuep Fsu souligne le manque de moyens pour cette option et l’absence de formation pour les PLP qui en seront chargés.
Clientélisme : Les infirmières claquent la porte de la commission paritaire
Les deux syndicats représentant 93% des infirmières, le Snics Fsu et le Snies Unsa, ont claqué la porte de la commission paritaire nationale du 8 octobre qui devait examiner l’avancement hors classe. Les deux organisations dénoncent » des propositions empreintes de clientélisme au détriment de collègues dont la valeur professionnelle est tout aussi avérée et qui se trouvent injustement bloqué.es dans l’évolution de leur carrière ». Selon les deux syndicats, « certaine.es ne bénéficieront alors jamais de promotion ». Les eux organisations soulignent « un dialogue social inexistant » et « l’opacité » créé par la loi de transformation de la fonction publique.
Education prioritaire
Education prioritaire : L’OZP reçue au ministère
Nathalie Elimas, secrétaire d’Etat à l’éducation prioritaire, a reçu le 5 octobre l’OZP, une association qui regroupe des acteurs très impliqués dans l’éducation prioritaire. Selon l’OZP, la secrétaire d’Etat veut » éviter les injonctions » et être à l’écoute du terrain. Elle s’interroge sur « l’utilité du référentiel » et « l’adéquation des formations aux besoins des acteurs ». L’OZP a souligné que dans les cités éducatives « les points de vue des acteurs , au moins en région parisienne, avaient du mal a être pris en compte par l’administration de l’éducation nationale ». L’OZP annonce aussi le report de sa journée nationale en raison de la situation sanitaire.
OZP : Le bilan de l’éducation prioritaire
» Manifestement la refondation a ouvert la voie à une authentique réflexion sur toutes les formes que peut prendre une coopération utile avec les parents d’élèves. Il est bien naturel que les démarches collectives entreprises en faveur de cette coopération aient surgi des réflexions engagées pour d’autres axes du référentiel ou bien qu’elles aient rejailli sur celles que demandent d’autres axes. Cependant de nombreux répondants, exerçant des missions différentes, en appellent à des formations spécifiquement dédiées à cet axe 3 : le rôle déjà démontré, mais peut-être pas encore assez précisément explicité, que joue l’alliance de l’École avec les parents dans la réussite scolaire des élèves demande d’entendre ce vœu, qui aidera à renforcer le professionnalisme des personnels de l’EP ». L’OZP continue la publication de son bilan d el’éducation prioritaire avec l’étude des axes 2 (bienveillance et exigence) et 3(coopération avec les parents) du référentiel.
Education prioritaire : Tensions dans le pilotage selon l’OZP
L’OZP continue la publication de son évaluation de la refondation de l’éducation prioritaire. Deux nouveaux thèmes sont abordés avec le pilotage des réseaux et la connaissance du référentiel. « Le référentiel de l’éducation prioritaire a fait du pilotage du réseau l’un des six axes structurant le travail de l’ensemble des acteurs des REP. Le pilotage est celui d’un réseau et il s’appuie sur un projet de réseau, fruit d’un travail collectif. Ces quatre termes, pilotage, réseau, projet et travail collectif définissent la gouvernance propre à l’éducation prioritaire. La perception de leur cadre de travail et de leur métier a-t-elle évolué chez les acteurs de l’éducation prioritaire ? », écrit l’OZP. « Les termes de pilotes et de pilotage ne sont pas encore devenus familiers aux enseignants. On peut supposer que certains ignorent l’existence même d’un pilotage, comme si le travail des pilotes était purement administratif, sans interférence avec le domaine pédagogique… Massivement pour les acteurs du premier degré, le coordonnateur est le visage du réseau, l’interlocuteur du quotidien, la cheville ouvrière de la réalisation du projet… Le coordonnateur est-il un pilote ? Les textes ne le situent pas au même niveau que le principal et l’IEN. Mais une forte minorité d’IEN et de principaux (dans des groupes de répondants peu nombreux) le reconnaissent comme pilote, tout comme de nombreux acteurs du premier degré ». L’avis des coordonnateurs est plus critique : « Les coordonnateurs et les formateurs EP sont plus critiques. Parfois en porte-à-faux avec leurs pilotes ou témoins de relations difficiles entre le principal et l’IEN, 8 coordonnateurs sur 41 et 3 formateurs EP sur 6 expriment des jugements critiques : soit ils reprochent au principal de se désintéresser du premier degré, soit ils pointent un manque d’engagement ou même de compétence nécessaire en éducation prioritaire, soit ils dénoncent l’absence de pilotage ou des conflits entre principal et IEN. Ainsi, parmi les leviers envisagés, on note : « former les pilotes » »…