JM Blanquer a beau recevoir les syndicats , il n’arrive pas à les convaincre de l’opportunité exceptionnelle que représente la réforme des retraites. Les prévisions de grévistes des syndicats indiquent une journée de grève encre très suivie. « La mobilisation s’enracine », annonce le Snuipp Fsu. Le gouvernement renouvelle son invitation à recevoir les syndicats après journée de grève. Le dialogue de sourds aussi s’installe ?
Pourquoi ça dure
» 17 décembre : La mobilisation s’enracine », écrit le Snuipp Fsu. Dans le premier degré les enseignants doivent se déclarer grévistes à l’avance et il est facile de prévoir le taux de grévistes. Le Snuipp Fsu annonce 50% de grévistes dans le premier degré. C’est une forte hausse par rapport au 10 décembre (30%) et un niveau presque maintenu par rapport au 5 décembre (70%).
» Pour la deuxième fois après la journée de grève historique du 5 décembre dans les écoles, la mobilisation est inédite dans le premier degré. Elle montre la détermination des personnels et leur exigence d’abandon de la réforme des retraites », écrit le Snuipp Fsu. Pourtant , entre le 10 et le 17, le gouvernement a pris le temps d’essayer de convaincre avec, entre autre, la rencontre de Nancy entre enseignants et ministres.
Pour le Snuipp, « les annonces gouvernementales de la semaine dernière ont confirmé la logique de cette réforme et l’ont même l’aggravée avec l’instauration d’un âge d’équilibre, imposant ainsi de partir à 64 ans pour avoir une pension sans décote. Le gouvernement conditionne des mesures de compensation pour les personnels enseignants, qui seraient les plus touchés par la baisse des pensions, à une refonte du métier et de la carrière, évoquant un recours privilégié à des primes en contrepartie de missions supplémentaires. En clair, travailler plus pour perdre moins, et en créant de nouvelles inégalités. Sans compter qu’au sujet des retraites s’ajoutent d’autres colères dans les écoles : méthode de gouvernance verticale de l’école, enseignants et enseignantes réduites à des exécutantes, dégradation des conditions de travail incarnée par le suicide de Christine Renon, exigence de revalorisation salariale… »
La Fsu, la Cgt et le Snalc pas convaincus
Le 16 décembre, JM Blanquer a reçu de nouveaux syndicats dont la Fsu, première fédération de l’éducation. » La revalorisation éventuelle est toujours conçue comme une contrepartie de la baisse des pensions », écrit la Fsu. « Aucune réponse n’a été faite sur les générations 1960 et suivantes qui seraient touchées dès 2022 par un âge d’équilibre (64 ans en 2027). Les compensations seraient prioritairement tournées vers les générations 1975 et suivantes. La référence à une loi de programmation pluri-annuelle (censée s’étaler jusqu’à 2037) serait incluse dans le projet de loi retraites et des premiers éléments de revalorisation sont annoncés dès le 1° janvier 2021. Mais le budget consacré à cette loi de programmation reste flou, le Ministre disant » Je ne sais pas si c’est 8, 9 et demi ou 11 milliards sur 15 à 20 ans » ». La Fsu continue à appeler à la mobilisation contre la réforme.
Rencontre vaine aussi pour la Cgt qui annonce « des paroles et rien d’autre ». » Aucun engagement clair n’est pris si ce n’est une première augmentation en 2021 et l’annonce d’une loi de programmation pluriannuelle qui n’est pas du genre à nous rassurer considérant que ce qu’un gouvernement a fait, un autre peut le défaire. Au-delà de cela, le ministre n’a rien annoncé sur les montants envisagés, sur les générations concernées, sur les modalités indemnitaires et sur les questions statutaires qu’il entend pourtant lier aux discussions salariales. Nous dénonçons en revanche le fait que le ministre ne parle que des salaires des enseignant·es et oublie l’ensemble des autres personnels de l’Éducation », écrit la Cgt.
» À ce niveau des échanges, le SNALC n’a pas obtenu de réponses claires et satisfaisantes sur de nombreux points qui suscitent des craintes légitimes », écrit le Snalc. « Par exemple, sur la question d’une éventuelle évolution des statuts des professeurs comme contrepartie à la revalorisation, le ministre a dit que « le sujet n’est pas forcément la modification des obligations règlementaires de service » et que « la question des vacances n’est pas au coeur du sujet ». En l’état, ces réponses ne nous suffisent pas ».
F Jarraud