Comment s’assurer que les notions d’histoire et de géographie sont bien maitrisées ? Lydia Combeaud Lunel, professeure d’histoire-géographie à Chateaunef en Charente, fait échanger les élèves par Twitter. Mais c’est pour revenir à une découverte basique : oui, ça vaut la peine de passer du temps avec les élèves sur leur compréhension plutôt que courir après le programme. Son projet a été présenté au 11ème Forum des enseignants innovants.
S’exprimer en histoire-géo
« Nos élèves s’expriment souvent avec un vocabulaire flou. Ils ont du mal à s’exprimer avec le vocabulaire adapté que l’on essaie de leur apprendre en histoire-géo ». Cela pose la question de la maitrise des notions propres à la discipline. Enseignant en collège à Chateauneuf en Charente, Lydia Combeaud Lunel a alors l’idée de monter un échange avec les élèves de seconde de Laetitia Leraut, une collège du lycée de Civray (86).
Twitter s’impose par ses particularités : pouvoir définir des hashtags pour organiser des fils autour de certains mots.
Des notions en sketchnotes
Après un passage par le programme d’EMC et la rédaction d’une charte d’utilisation de Twitter, les élèves de 5ème (et leurs camarades de 2de) reviennent sur les notions apprises depuis le début de l’année et en font la liste. En groupe ils doivent les transformer en sketchnotes qui seront envoyés à leurs correspondants.
« Quand ils font le sketchnote ils réactivent les notions vues en cours », explique Lydia Combeaud Lunel. « Le fait d’échanger en groupe les oblige de clarifier leur compréhension de la notion. Tous n’ont pas forcément compris la même chose ».
Ainsi sont sélectionnés une trentaine de mots que les lycéens devront retrouver, comme PIB, exode rural, fécondité, baby boom, malnutrition, sécurité alimentaire, richesse, IDH (pas facile celui là !) etc.
Apprendre à se poser
Le bilan réalisé par Lydia Combeaud-Lunel c’est que cette activité est chronophage. « Cela prend du temps. Mais ce n’est pas du temps perdu. Ces élèves je les ai maintenant en 4ème et je vois comment ils maitrisent leur vocabulaire. Cela vaut la peine de passer du temps avec nos élèves et de se soucier de savoir ce qu’ils ont compris ou non. On se donne bonne conscience en finissant le programme dans une véritable course toute l’année. Mais au final qu’ont-ils vraiment appris ? Il faut aussi savoir se poser ».
A méditer…
François Jarraud