Par François Jarraud
La Conférence nationale sur le handicap pose à nouveau la question de l’intégration scolaire des enfants handicapés et par suite de la formation des enseignants et des AVS. Les réponses seront-elles à la hauteur ?
Des auxiliaires de vie scolaire plus nombreux, mieux formés et mieux payés. Le 8 juin, lors de la Conférence nationale du handicap, le président de la République a promis que dès la rentrée prochaine l’Etat cessera de recourir aux contrats aidés pour le recrutement des AVS. 10 000 AVS supplémentaires seront recrutés. Il seront mieux payés et mieux formés.
Cette décision résulte des préconisations du rapport du sénateur Paul Blanc. Celui-ci estime que « l’intégration des élèves handicapés souffre encore d’un déficit de formation des équipes éducatives » et que « malgré le 1,3 milliard d’euros consacré par le ministère de l’Éducation nationale à cet accueil, l’école peine aujourd’hui à répondre de manière pertinente aux besoins des enfants handicapés ». Il relève que « la formation ne s’est pas adaptée à cet accueil, que ce soit celle des enseignant comme des AVS, alors même que la prise en charge de certains handicaps requière des compétences très particulières ». Il préconise « La diminution du recrutement des contrats aidés et leur remplacement par des assistants de scolarisation, sous statut d’aides éducateurs ; ces contractuels de droit public bénéficient d’un contrat de 3 ans renouvelable et d’un temps de service de 35 heures qui couvre toute la journée de l’enfant. La formation de tous les personnels : pour ces contractuels, un contrat sur le modèle du contrat d’apprentissage avant la prise de fonction, assorti d’un engagement de servir, avec la possibilité de se former à un handicap particulier avec l’appui des associations spécialisées ; un suivi par une conseillère d’orientation permettra également de leur assurer, après leur contrat, un métier. Leur expérience professionnelle sera validée ».
Pour les enseignants, le rapport estime que « si la formation peut être plus aisément validée pour les professeurs des écoles dans le cadre des concours de recrutement, c’est la formation continue qui doit être privilégiée dans le second degré. A cet égard, la mastérisation doit être repensée dans ses modalités afin d’assurer cette formation qui devrait s’intégrer dans une vision plus complète de la gestion de l’hétérogénéité des élèves, des rythmes différents des apprentissages et par suite des modes d’évaluation des compétences. L’accueil d’enfants handicapés doit être un atout pour la progression de tous les élèves et figurer en bonne place dans les projets académiques mais aussi dans les projets d’établissements et d’écoles ».
La FCPE demande que « les décisions des maisons départementales des personnes handicapées soient respectées par les Inspections académiques. Il est inadmissible que les parents soient obligés d’aller devant le tribunal administratif pour obtenir l’accompagnement nécessaire à la scolarisation de leur enfant ». Le Snuipp prend au mot le président de la République qui a annoncé « des moyens supplémentaires ».
Le rapport Blanc
http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/cgi-bin/brp/t[…]
Communiqué Snuipp
http://www.snuipp.fr/Scolarisation-des-enfants-en
Les CMPP s’insurgent contre la suppression des postes éducation nationale dans leur réseau
« Structures de proximité reconnues, bien insérées dans leur tissu social, les CMPP suivent actuellement quelque 200 000 enfants en difficulté », rapporte le Fédération des Centre médicaux psychopédagogiques (CMPP). Ils prennent en charge les enfants et adolescents en difficulté dont ceux présentant des troubles psychomoteurs. » L’alliance novatrice réalisée alors entre soins psychiques et aide psychopédagogique spécialisée, a été, et demeure, un apport des plus original et des plus fécond dans la prise en charge des difficultés psychiques, affectives, sociales et scolaires de l’enfant et de l’adolescent », écrit la Fédération.
Or elle est menacée par la reprise des moyens de l’éducation nationale. « Cette politique est d’autant plus paradoxale au moment où l’on prône l’inclusion scolaire et sociale de tous les enfants, malades, handicapés ou en difficulté », écrit la Fédération. « Dans cette perspective, le personnel Education Nationale des CMPP, comme les RASED et les psychologues scolaires également très menacés, constituent un lien indispensable entre le monde du soin et celui de l’éducation. Ces mesures s’étendent également aux Hôpitaux de Jour qui prennent pourtant en charge nombre d’enfants et d’adolescents présentant des pathologies lourdes. Prisonnier d’un programme de suppressions de postes qu’il s’est lui-même imposé, le gouvernement fait peser cette politique sur les élèves en difficultés, les jeunes patients en souffrance et les enfants handicapés qui ont impérativement besoin de soins ET d’une pédagogie individuelle adaptée ». La pétition ouverte par la fédération des CMPP a déjà recueilli plus de 7 000 signatures.
La pétition
http://nonalacasse.des.cmpp.free.fr/
Sur le site du Café
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