De la vingtaine de projets réellement engagés sur le terrain, plusieurs ont été présentés le 13 décembre lors de la journée de retours d’expériences. Ils illustrent les différents leviers utilisés par le ministère de l’éducation nationale et les collectivités locales pour assurer davantage de mixité sociale dans les collèges.
L’impact d’une filière prestigieuse : Strasbourg
C’est en modifiant la carte des formations que l’académie de Strasbourg souhaite revitaliser le collège Vauban. Le collège compte 46% d’élèves de CSP défavorisées et seulement 26% de favorisées contre 20 et 47% pour le collège voisin de l’esplanade. Le collège Vauban ne compte plus que 300 élèves au lieu de 600. La solution retenue à implanter deux sections internationales au collège. Mais , comme le précise la principale, il s’agit de mixer les élèves pas de les juxtaposer. Les élèves des sections internationales sont répartis dans toutes les classes, ce qui oblige à jongler avec les emplois du temps pour leur offrir les 6 heures supplémentaires de cours de la section.
Un impact aussi sur la pédagogie
Du coup, modifier le recrutement des élèves et attirer des enfants de milieu plus favorisé implique aussi de changer les pratiques pédagogiques des enseignants. « On a ouvert un chantier sur l’évaluation des élèves », explique la principale , de façon à faire face à d’importantes différences de niveau entre les élèves. « On ne veut pas laisser certains au bord du chemin ». « On a apporté d’excellents élèves aux enseignants, on leur demande des efforts ». Le collège s’organise aussi pour que tous les devoirs soient faits à la maison.
Jouer sur un parcours : Nancy
A Nancy, un nouveau secteur multicollège s’appuie sur la création d’un dispositif bilingue anglais dans un collège défavorisé. Les parents des enfants d’une école publique d’immersion linguistique ont le choix entre continuer l’anglais dans ce collège ou opter pour le collège plus favorisé. L’effet a été radicale sur la population scolaire du collège Guynemer : la part des CSP favorisées est passée de 12 à 28%.
F Jarraud
Pour une Ecole de la fraternité : DOSSIER