Surtout il faut continuer les réformes. C’est ce que disent les syndicats d’enseignants à quelques mois d’élections présidentielles qui promettent un grand chambardement de l’Ecole. Reste à voir si le souci de la nécessaire continuité n’occulte pas la nécessité aussi du changement…
« Il est trop tôt pour que (Pisa) rende compte de la Refondation débutée fin 2012. Les bénéfices n’apparaitront dans les évaluations qu’en 2018, et c’est en 2021, si aucun recul n’a lieu d’ici là, que sera évalué l’ensemble des réformes engagées », écrit l’Unsa Education. « Pour autant les mauvais résultats publiés tous les 3 ans, et encore ceux de cette année, retentissent comme des alertes. Ils justifient la nécessité de ne pas fléchir, de ne pas revenir en arrière et invitent surtout à aller plus loin, renforcer et développer les réformes de la Refondation pour construire l’École de la réussite… Notre École Républicaine, ses élèves et ses personnels ont besoin de stabilité… La Refondation n’est pas magique. Elle est un cap qu’il faut maintenir et amplifier ».
Pour le SNUipp-FSU, « il est indispensable d’assurer aux enseignants de bonnes conditions pour bien faire leur métier. Cela suppose une formation et un accompagnement de qualité : une formation initiale de deux ans, une formation continue ambitieuse et réelle. A Singapour par exemple, les enseignants disposent de 100 heures de formation professionnelle par an. Cela suppose aussi de transformer l’école en augmentant le nombre de «Plus de maîtres que de classes», avec du temps pour travailler en équipe sans amputer sur le temps élèves (au Japon chaque semaine, un enseignant est hors de sa classe, il travaille avec ses collègues), avec des RASED complets ». Le Snuipp appelle à « de la constance » mais aussi « un investissement sur le long terme au service d’une meilleure réussite des élèves et de la lutte contre les inégalités. »
Pour le Sgen-CFDT, « cette enquête PISA rappelle une évidence : toutes les politiques éducatives ne se valent pas. Certaines ont des effets délétères et creusent les inégalités au point de faire de la France la championne en la matière. Il est bon de s’en rappeler à quelques mois de l’élection présidentielle ». Le Sgen cite nommément les programmes de 2008 et les restrictions budgétaires sous Sarkozy – Fillon.
F Jarraud