Chaque année L’état de l’école, une publication de la Depp (direction des études du ministère de l’éducation nationale) permet de faire le point sur la dépense d’éducation en regard des résultats obtenus en terme de diplômes et de compétences. C’est une autre façon que Pisa de mesurer sur le plus long terme les réussites et les échecs du système éducatif français.
La France dépense plus pour son Ecole
La dépense d’éducation a considérablement augmenté depuis les années 1980, souligne L’état de l’école. En euros constants, la dépense par écolier est passée de 3860 à 6090 € et dans el secondaire de 5850 € à 9 700€. Et cela s’est fait alors que le nombre d’élèves a fortement augmenté. Malgré tout elle reste inférieure à la moyenne Ocde pour le primaire et supérieure pour le second degré. Après les années de stagnation de 2000 à 2012, la dépense par élève a augmenté au primaire. Dans el secondaire elle a connu une baisse sous Sarkozy avant de remonter sous Hollande sans encore rejoindre le niveau du début du siècle.
L’encadrement s’améliore
Cela s’est traduit pas une hausse des taux d’encadrement. Au primaire, après une chute brutale du ratio prof / élèves sous Sarkozy, il est remonté pour rejoindre le niveau de 2008 sans arriver à remonter jusqu’au ration de 2003. La France reste malgré tout avec un nombre d’élèves par professeur nettement plus élevé que la moyenne Ocde au primaire. Dans le second degré, le nombre moyen d’élèves par classe est inférieur à la moyenne Ocde. Il s’est maintenu à un nombre faible en professionnel malgré la forte hausse des effectifs. Au collège et lycée général et technologique il a augmenté fortement de 2010 à 2012 puis plus lentement.
Davantage de diplômés
La grande réussite de l’Ecole c’est la hausse des diplômés depuis la fin du 20ème siècle. » La part des jeunes de 18 à 24 ans qui ne sont pas en formation et n’ont aucun diplôme ou seulement le diplôme national du brevet (DNB) a diminué de façon spectaculaire, passant de plus de 40 % en 1978 à moins de 10 % aujourd’hui », souligne L’état de l’école. » 78 % des jeunes d’une génération ont obtenu leur baccalauréat à la session 2015, dont 28 % dans la voie professionnelle, alors qu’en 1980 seulement 28% d’une génération y parvenait. De plus, 87 % des jeunes âgés de 20 à 24 ans ont un diplôme de l’enseignement secondaire, contre 78 % de la population comprise entre 25 à 64 ans, ce qui situe la France largement au-dessus de la moyenne de l’OCDE ».
Mais les inégalités se maintiennent
Et le grand échec c’est le creusement des inégalités. » Dans le domaine des résultats scolaires, les évaluations Cedre consacrées à la maîtrise de la langue à la fin de l’école et à la fin du collège apportent un éclairage inquiétant : même si les résultats sont stables depuis douze ans, les différences de niveau restent très marquées par l’origine sociale… Les disparités sont importantes selon le milieu social en ce qui concerne l’obtention du baccalauréat, le baccalauréat obtenu et les études supérieures, et elles ont peu varié depuis dix ans : ainsi 84 % des enfants de cadres obtiennent le bac contre 57 % des enfants d’employés ou d’ouvriers. Les baccalauréats obtenus sont différents : 77 % des enfants de cadres bacheliers obtiennent un baccalauréat général contre 32 % des enfants d’ouvriers bacheliers. À l’inverse, 44 % des enfants d’ouvriers bacheliers obtiennent un baccalauréat professionnel contre 9 % des enfants de cadres ». Des résultats qu’en toute logique on devrait retrouver dans Pisa 2015…
François Jarraud