Etait-ce une conférence de presse OCDE ou un point presse ministériel ? Allez savoir ! Le 6 décembre, l’Ocde a tellement bien reçu la ministre de l’éducation nationale qu’on pouvait la croire chez elle. Plus qu’une présentation des résultats de Pisa c’est à une défense des réformes et des orientations gouvernementales française que se sont livrées Gabriela Ramos, directrice de cabinet et sherpa de l’OCDE au G20, et N Vallaud Belkacem. Qu’on se le dise: l’Ocde préfère les réformes de Najat au programme de Fillon.
Une première au Chateau de la Muette
Drôle de journée. On avait déjà vu des ministres de l’éducation nationale visiter l’Ocde et y recevoir des félicitations. En mars 2013, Vincent Peillon avait reçu le soutien d’Angel Gurria, secrétaire général de l’Ocde, à propos de la réforme de la formation des enseignants. En juillet 2015, A Gurria avait encore manifesté le soutien de l’OCDE à la réforme de l’évaluation des enseignants.
Mais le 6 décembre 2016, pour la première fois une ministre de l’éducation vient commenter la publication e Pisa en direct au coeur de l’Ocde. Surtout l’événement est mis en scène pour marquer ce rapprochement étroit et surprenant entre une organisation internationale très libérale et un gouvernement français jugé redoutablement à gauche par son opposition…
Aussi la présentation des résultats de Pisa par G Ramos est allée bon train, les experts restant un peu sur la touche (et peut-être sur leur faim). Le discours de G Ramos est ponctué de révérences vers l’action ministérielle. Il se termine sur une conclusion claire. « Mme la ministre vous avez engagé des réformes proches des bonnes pratiques. On vous encourage à aller plus loin ». G Ramos remet alors à la ministre les recommandations de l’Ocde pour l’école français que le Café pédagogique a déjà présenté.
Convergences
« Nos politiques sont jugées efficaces par l’Ocde », affirme à son tour N Vallaud Belkacem. « J’ai relu l’Ocde. J’ai trouve dans vos recommandations « investir massivement dans l’éducation », « renforcer l’équité », « préparer les élèves au monde de demain ». Nous répondons à tout cela », précise-t-elle.
La ministre met en garde pour l’avenir. « L’école a besoin de temps long. C’est en poursuivant la politique de recrutement massif, de formation des enseignants, en proposant toujours plus de considération des enseignants qu’on sera en mesure de réparer les fragilités de notre système éducatif. J’en appelle à la responsabilité. L’école ne mérite pas des oppositions court termistes. Elle a besoin de continuité… Ce qui nous est proposé (par l’opposition NDLR) remet en cause des évidences et nous ramène au déclin ».
Le soutien total de l’Ocde à la refondation lui donne aussi l’occasion de peser sur un gouvernement français qui en a bien besoin.
Mais l’essentiel est ailleurs. Il y a bien convergence entre les politiques éducatives menées depuis 2012 et ce que recommande depuis des années l’Ocde à travers ses recherches. Il y a aussi peut-être convergence pour convenir que le programme éducatif de F Fillon est néfaste.
François Jarraud
Article : Les recommandations de l’OCDE pour la France
Brochure : Les recommandations de l’Ocde pour la France