Le 13 décembre, des enseignants du collège Marie Curie de Paris (18ème) ont fait grève pour s’opposer à la création du nouveau secteur regroupant ce collège avec le collège Gérard Philippe, leur voisin quelques numéros plus haut dans la même rue. C’est un moment du mouvement qui affecte tous les collèges parisiens qui devraient se fondre dans un multisecteur : Coysevoix avec Berlioz (18eme), Bergson avec Pailleron (19ème), Boucher avec Ravel (20ème), en plus des deux collèges Marie Curie et Gérard Philippe.
Ainsi le Snes Fsu de Paris s’oppose aux nouveaux secteurs qui « dégraderaient davantage les conditions de travail des collègues déjà éprouvés par la réforme ». Le projet de diviser les flux par niveau (un collège n’a que des 6èmes et 5èmes, l’autre des 4èmes et 3èmes) est aussi repoussé parce qu’il « sépare les élèves » et « prépare le tri des élèves dès la 5ème et l’apprentissage pour les élèves des quartiers populaires ».
Pour Sud Education 75, qui soutient aussi ce mouvement, le tri par niveau » découperait arbitrairement la scolarité des élèves, sans cohérence avec les cycles, le rectorat reconnaissant l’existence d’une stratégie des parents consistant à remettre leur enfant dans le public en quatrième, en vue d’avoir un « bon lycée », il ne ferait en l’espèce que nourrir ce mouvement de tri social, ce qui est contraire à l’affichage grandiloquent fait de la mixité !… Comment croire que cette mixité renforcera le service public d’éducation quand on connaît le risque de fuite vers le privé déjà fortement à l’œuvre sur Paris ? Comment s’imaginer que les classes sociales favorisées ne réussiront pas à trouver d’autres stratégies de distinction », interroge le syndicat.