Le Comité technique ministériel a adopté les textes découlant de l’accord PPCR qui prévoit une nette revalorisation des enseignants. Mais cette adoption divise les syndicats enseignants. Elle interpelle aussi les inspecteurs chargés plus qu’avant « d’accompagner » les enseignants. Les textes relatifs à l’accord PPCR ont été adoptés par 11 voix contre 4. Fsu, Unsa et Sgen ont voté en faveur du texte alors que la Cgt, Fo et le Snalc votaient contre.
Du coté enseignants
Pour le SNES-FSU « cette revalorisation d’ensemble est inédite depuis 1989. Elle constitue une première étape sur laquelle le SNES-FSU entend s’appuyer pour construire de nouvelles mobilisations afin d’obtenir une revalorisation plus ambitieuse de nos métiers, nos salaires et nos carrières. Le SNES-FSU acte aussi positivement la création d’un nouvel espace indiciaire en fin de carrière mais en dénonce les modalités d’accès trop restreintes et demande que l’ensemble des collègues en fin de carrière puisse en bénéficier. Cependant cette revalorisation ne suffira pas, en l’état, à restaurer l’attractivité de nos professions, notamment en début de carrière ». Inversement pour la Cgt, « le gain financier est pour l’instant très faible » et dans le contexte politique actuel « il n’y a aucune visibilité sur le respect des engagements ».
Avoir confiance en son inspecteur ?
Les inspecteurs du Sien Unsa voient dans l’accord l’occasion d’un changement radical de posture des inspecteurs. » Ce n’est que dans une confiance mutuelle que nous pourrons progresser, ce qui suppose un contrat clair entre les enseignants et leur inspecteur : c’est dans une dynamique constructive et partagée que doit se construire l’accompagnement que nous envisageons », écrit P Roumagnac, secrétaire général du Sien Unsa.
La suite pose pourtant la question de confiance. » Dans ce contexte, il est évident que hors la gestion des carrières qui relève d’un protocole parfaitement caractérisé, les rencontres entre enseignants et inspecteurs doivent s’inscrire dans une perspective professionnelle et professionnalisante qui exclut de facto toute relation avec la hiérarchie départementale ou académique. Aucune étape de la carrière d’un enseignant ne peut ou ne doit ouvrir à la constitution d’éléments susceptibles d’être conservés dans une perspective normative… Nous sommes donc obligés de faire entendre à certains responsables locaux qu’en aucun cas nous n’accepterons de fournir des éléments évaluatifs hors ceux qui sont prévus par les textes. En serait-il qui doutent encore ?… Nous refuserons de transmettre toute forme d’écrit, ou pire encore de note, relative à des enseignants qui auront accepté de s’ouvrir à nous en confiance ! Ceci est vrai pour toute étape de la carrière des enseignants… », promet P Roumagnac.
F Jarraud