Catherine Dumont : Un EPI entre masque et tuba…
Comment faire travailler des collégiens sur l’adaptation du corps à l’effort ? Catherine Dumont, enseignante de SVT au collège Thalassa d’Erquy (22) mène avec ses collègues d’EPS un enseignement pratique interdisciplinaire autour de la randonnée palmée. Après la découverte « des notions de base de physiologie, des techniques de nage avec palmes et les modalités d’un entrainement efficace », le tout tenu dans un carnet de bord numérique, deux classes de 5ème cherchent le meilleur hydrodynamisme en lien avec le club de plongée local. « Nous avons observé de nettes améliorations sur le comportement et les performances des élèves » précise Catherine Dumont.
Pouvez-vous nous présenter cet EPI mené dans votre collège en quelques mots ?
Cet EPI s’intitule « Comment le corps s’adapte-t-il à un effort dans l’eau ? » L’E.PS et les S.V.T. sont les 2 disciplines concernées. Cet épi repose sur les modifications physiologiques du corps à l’effort avec recherche des performances personnelles de chacun. Les observations de ces modifications sont réalisées en E.P.S par Antoine Mazeau et la compréhension des grandes fonctions physiologiques (cardiaque, respiratoire, digestive…) font l’objet d’une étude plus théorique en S.V.T.
Quels sont les apports extérieurs à l’établissement ? Pour quelles compétences travaillées par les élèves ?
Le club de plongée Histoire d’H2O fait partie intégrante de ce projet. Le directeur Fabien Spizzo est venu accompagner en piscine avec du matériel afin de guider les élèves sur l’utilisation du masque et les techniques de palmage fluide, efficace permettant un meilleur hydrodynamisme. Le président Nicolas Merad a fait une intervention sur la faune piscicole présente sur notre littoral et la répartition des différentes espèces que nous serions amenées à rencontrer.
La finalité de cet épi est une randonnée aquatique en mer. Ainsi, les élèves ont embarqué pour 3 sorties par classe au large d’Erquy, encadrés par des moniteurs du club de plongée, leur professeur d’E.PS et leur principale Carole Gesrel ; je me suis jointe à eux lors de la dernière sortie.
Les compétences visées sont l’utilisation de la langue française ainsi que les langages mathématiques, scientifiques, informatiques et du corps. La démarche de résolution de problèmes par la recherche d’informations utiles, le travail en équipe (partage des tâches…), la découverte par une approche scientifique de la nature environnante, de l’importance d’un comportement responsable vis à vis de l’environnement et de la santé, la mobilisation de connaissances sur les principales fonctions du corps.
Quelle part prennent les sciences de la vie et de la Terre au cours du projet ?
Les relevés de fréquence cardiaque ont eu lieu en piscine, selon diverses modalités : d’abord sans matériel puis avec P.M.T (Palmes, Masque et Tuba), sur des distances de 25 et 100m, en E.P.S. Les autres modifications ont été observées de façon plus technique en salle de cours ; le travail sur l’appareil respiratoire reposant sur l’utilisation de l’ExAO avec sondes : à dioxygène… Toute la part théorique du fonctionnement des organes et l’explication de leur modification à l’effort relèvent des S.V.T.
Comment sont évalués les collégiens au cours de l’EPI ?
Les collégiens sont évalués en cours d’E.P.S sur leur progression physique, en S.V.T sur la théorie et de façon plus globale par un carnet de bord numérique qu’ils devaient rendre complété en fin d’année.
Le carnet de bord renferme notamment les valeurs relevées par chacun au cours de l’année ainsi que les moyennes obtenues par l’ensemble ; les notions de base de physiologie, les techniques de nage avec palmes et les modalités d’un entrainement efficace avec recherche des performances physiques.
Comment s’est déroulée la randonnée aquatique proposée en fin de parcours ? Des retours de collégiens ? Pensez-vous reconduire le projet cette année ?
Elle s’est effectuée sur deux journées soit une journée par classe, la 1ère avec des conditions météorologiques anticycloniques très agréables, la 2nde le lendemain sous la pluie… mais tant qu’à être mouillé… et puis du thé chaud était proposé dans le bateau au sortir de l’eau pour réchauffer les carcasses !
L’humeur était plutôt joyeuse, les élèves ont énormément progressé au cours de ces 3 sorties puisqu’il n’y avait plus d’appréhension de leur part en cette dernière excursion en mer et ils géraient parfaitement leur matériel, tout cela en respectant les règles de sécurité.
Nous avons néanmoins palmé avec une mer haute, ce qui était moins propice à l’observation de la faune, l’emploi du temps étant au regard des disponibilités de chacun difficilement modifiable.
Nous avons eu de très bons retours sur cet EPI et avons observé de nettes améliorations sur le comportement et les performances des élèves ; aussi avons-nous décidé de reconduire cet épi l’an prochain. Toutefois nous amenons quelques modifications : une étude plus approfondie de l’écosystème marin en S.V.T (modes de reproduction et respiration de la faune et de la flore du secteur) et des simplifications sur les techniques de nage et relevés des élèves, en E.P.S.
Propos recueillis par Julien Cabioch
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Inutile d’aller loin pour étudier les espèces animales et végétales. Il y a de la vie dans les caniveaux, rappelle le CNRS, qui propose une vidéo détaillant les multiples formes de vie présentes. » Une étonnante étude révèle l’étendue de la biodiversité qui s’est développée dans les rues de Paris. Organisés en communautés, micro-algues, champignons, éponges ou mollusques sont susceptibles de jouer un rôle important dans le traitement des eaux urbaines ». Tout un univers à découvrir sous le microscope.