Propos recueillis et librement retranscrits par Lucie Gillet
Panorama de 40 ans de littérature jeunesse, conférence de Claude Dupont dans le cadre des 10 ans de Nantes Livre Jeunes
En deux heures, Claude Dupont a balayé son sujet à la vitesse de l’éclair. Un exposé rapide mais exhaustif, frustrant, car nous laissant peu le temps de découvrir les albums dont il était question, mais passionnant. Nous retraçons ce panorama sans la relecture émérite de Claude Dupont, en nous permettant de plus de l’agrémenter de ressources disponibles sur Internet référant aux personnes citées. Le lecteur est vivement invité à consulter l’immense base de Nantes livres jeunes ou celle de Ricochet, particulièrement les sections concernant illustrateurs, auteurs, éditeurs, s’il veut compléter ces informations sommaires.
Remontée dans le temps, préhistoire de l’album jeunesse, les années 30
En universitaire consciencieuse, Claude Dupont s’attache à remonter dans le temps pour retracer une genèse de l’album.
Son exposé s’intéressant particulièrement au rapport texte-image, elle nous rappelle que les années 30 voient apparaître la publication de Babar. Dans les albums de Jean de Brunhoff, image et texte sont indissociables, on observe une grande diversité de la mise en page (sans s’appesantir sur la qualité des histoires…)
Les années 30 sont aussi notoires du point de vue de la publication d’un ouvrage d’un universitaire, Paul Hasard, qui publie Les livres, les enfants et les hommes, ce qui contribue à faire reconnaître la littérature jeunesse (elle qui peine encore à être étudiée par les universitaires…). Ce livre ouvre aussi la porte à la conception selon laquelle l’enfant est un adulte en devenir.
Enfin dans ces fameuses années, émergent les Ateliers du Père Castor sous la houlette de Paul Faucher. Ces ateliers sont liés aux mouvements d’éducation nouvelle qui ont à coeur de publier des ouvrages à base de préoccupations pédagogiques et/où visant à l’éveil de l’enfant. Une attention est portée à la forme de l’objet : peu de pages, petit format; peu cher, souple, ces critères doivent viser à la démocratisation de l’objet livre. L’image a alors une valeur documentaire, elle est là comme complément au texte, elle l’illustre.
les années 50
La culture américaine importe, et c’est la déferlante des collections d’argent, d’or, l’arrivée des Martine et autre Caroline…On observe une recherche dans la mise en page, l’illustration sert toujours de médiation entre le texte et le lecteur.
Les années 60, leurs bouleversements
L’évolution de la scolarisation des jeunes enfants contribue à la recherche d’une meilleure qualité dans le domaine de la publication des livres.
Les éditeurs de livres scolaires (puisque ceux-ci deviennent gratuits et que les programmes changent plus fréquemment) doivent se diversifier et explorent de nouveaux espaces du côté de la littérature jeunesse.
Les éditeurs religieux transfèrent leurs compétences : après le missel, ils se recyclent dans le livre jeunesse. Émergent ainsi les Éditions du Cerf qui importent beaucoup d’albums japonais aux aplats de peinture si épurés (à mille lieux des collections d’argent !)
Les éditeurs de littérature générale doivent eux aussi étendre la gamme de leurs lecteurs et s’intéressent à ce nouveau marché que constitue la petite enfance.
On assiste à la naissance de Pomme d’Api.
A Clamart est fondée une bibliothèque, lieu d’expérimentation autour du livre pour enfant sous l’impulsion de l’équipe de La joie par les livres.
Les années 60 verront deux innovations, dont l’une sur le plan quantitatif : René Touret « invente » le livre en vente aux présentoirs de supermarchés. Ce sont des livres peu chers, de petits format, dont il inonde le marché parallèle aux librairies (pas une commune de plus de 800 âmes ne devait y échapper !). Il donne l’illusion aux familles de faire entrer LA culture chez elles…
Sur le plan qualitatif, c’est le début du sillage tracé par André François et les éditions Delpire. Ce dernier a une vision artistique du livre et réunit donc autour de lui des artistes et auteurs alors considérés pour adultes. Le but est de susciter chez l’enfant un éveil artistique, d’où le recours à des graphistes, des affichistes etc. L’innovation, l’audace dans la présentation s’illustrent avec Alain Le Foll et son Sindbad en noir et blanc, dans lequel l’impression de mouvement se dégage.
Nous devons à Delpire un grand nom de la littérature jeunesse en la personne de Maurice Sendak qui, avec Max et les Maximonstres balaie les tabous (et fait émerger une polémique avec Françoise Dolto), se permet d’exploiter la colère, la révolte de l’enfant (quelle perversion).
Un autre sillage commence, celui de Jean Fabre avec l’Ecole des Loisirs. Il propose un nouveau type d’ouvrages, un style neuf, la liberté de ne pas s’enfermer dans des collections. Cette maison d’éditions saura saisir les propositions venant de l’étranger et recourir à de nouvelles formes de mises en pages : l’illustration ne s’enferme pas forcément dans le cadre habituel, elle peut même se suffire à elle-même (albums sans texte), on peut tronquer une image de couverture (voir La petite bulle rouge de Iela Mari), ce qui est révolutionnaire pour l’époque.
De l’étranger donc, des propositions où l’on intègre petit à petit que l’abstraction ne gêne pas les enfants, au contraire elle stimule leur imaginaire. Warja Lavater a publié son fameux Petit Chaperon rouge, livre dépliant et version picturale géométrisée du conte, et nous arrive Léo Lionni avec son fabuleux Petit Bleu et Petit Jaune auquel les enfants s’identifient totalement.
Arnold Lobel se permet l’extravagance d’un petit cochon qui n’est pas rose mais jaune avec Porculus ; avec un texte empreint d’humour décalé, on se permet de bousculer bien des conventions. Binette Schroeder, en publiant Crocodile Crocodile, nous fait découvrir son talent de peintre extraordinaire à la dimension surréaliste dans une mise en page à la recherche soignée.
On importe également Tomi Ungerer, qui se permet dans ses illustrations toutes les cruautés inimaginables au temps des Jeannot Lapin ou des deux coqs d’or. Le géant de Zeralda a un côté saignant, tout en rappelant à notre souvenir les tableaux de Brueghel. Avec Ungerer l’image porte sa propre signification, elle peut même se permettre de donner un autre sens au texte que le sens littéral (cf l’image finale dans Le géant de Zéralda).
Ces apports de l’étranger permettront de repenser l’articulation texte-image, on voit apparaître l’intrusion de l’humour, l’appel à l’imaginaire, la conception selon laquelle l’enfant est également artiste.
Les apports du concepteur François Ruy-Vidal
Ses passages dans diverses maisons d’éditions permettent tous la découverte de nouveaux talents français, que ce soit dans le cadre de son association avec Harlin Quist, éditeur américain, dans le cadre de la création du département Jeunesse chez Grasset, de son passage à Delarge ou aux éditions de l’Amitié. Des ouvrages aux couleurs psychédéliques (c’est l’époque) comme Ah Ernesto, de Marguerite Duras (qui reprendra le texte dans La pluie d’été), illustré par Bernard Bonhomme, une recherche esthétique sur la mise en page qui frise la provocation pour l’époque. Ruy-Vidal est donc un « découvreur », avec Harlin Quist, il permet à ces quelques grands noms d’émerger : Etienne Delessert, Henri Galeron, Nicole Claveloux (dont Professeur Totem et Docteur Tabou est réédité chez Être en 2006), Patrick Couratin et son Chut ! Avec François Ruy-Vidal, on découvre une littérature jeunesse qui s’autorise à traiter de sujets neufs, contre les Institutions (et là encore affrontements avec Françoise Dolto), des thèmes auparavant tabous, on s’essaie à des tentatives audacieuses, non conformistes. Il n’y a pas pour Ruy-Vidal de spécificité du livre pour enfants, il se refuse à cibler une tranche d’âge par exemple.
Les années 70
Chez Grasset, Ruy-Vidal se permettra un Petit Poucet hors normes illustré par Claude Lapointe avec une mise en page proche de celle de la Bande dessinée et une grande part faite au texte. Il nous fera découvrir également Danielle Bour (la maman de Petit Ours Brun) dont on appréciera le raffinement exquis de la peinture, l’harmonie des couleurs et la maîtrise de l’Art Naïf par exemple dans Le renard qui disait non à la lune.
Ruy-Vidal toujours nous fera connaître Alain Gauthier et son travail d’affichiste ; il réussit à synthétiser dans ses images une multitude de significations, son intérêt pour l’image illustrant le plaisir allié à des visions glacées (voir son plus récent Petit Chaperon rouge à la couverture éloquente, paru chez Seuil).
Ces années 70-75 sont un grand moment d’enthousiasme, de promotion de la littérature jeunesse. L’album est un formidable espace de création et de multiples lieux émergent, dont des maisons d’éditions engagées, marginales.
C’est l’époque où se mettent en place des écoles spécifiques : sous la direction de Claude Lapointe, l’école publique des Arts Décoratifs de Strasbourg (qui reste aujourd’hui une pépinière pour l’illustration jeunesse), une autre école, privée, à Lyon, Emile Cohl.
C’est l’époque également où on peut entendre sur les ondes de France Culture, une émission consacrée au livre de jeunesse « Le livre, ouverture sur la vie » par le couple Monique Bermond et Rogier Boquié. Ces deux pédagogues ont d’ailleurs par la suite constitué une grande base de données consacrée à l’analyse et à la critique d’ouvrages de littérature jeunesse en 1984. C’est cette base qui est désormais administrée, diffusée et enrichie par l’association Nantes Livres Jeunes au sein du Centre Bermond-Boquié (Ville de Nantes), association dont on fête l’anniversaire précisément en ce colloque.
La Charte des Auteurs naît dans ce contexte, des revues spécialisées et dédiées à la littérature jeunesse comme Griffon sont publiées, Beaubourg consacre l’un de ses départements à la jeunesse. On découvre alors en France l’humour anglais de John Burningham, la rêverie de Raymond Briggs.
Gallimard ouvre un département consacré à la jeunesse sous l’impulsion de Pierre Marchand et Jean-Olivier Héron, ce sera en particulier la collection « Enfantimages » avec les superbes illustrations de Georges Lemoine (par exemple sur le livre de Yourcenar, Comment Wang-Fo fut sauvé) qui dégagent une grande émotion intérieure, voire une spiritualité.
Aux éditions La Farandole (créées dans les années 50 et liées au Parti Communiste), on apporte un grand soin à l’illustration, à la mise en page. Paraît alors le premier album de PEF, Moi ma grand-mère.
Au milieu des années 70, en plein mouvement féministe, les Éditions des Femmes reprennent le titre d’Elena Gianini Belotti pour leur collection « Du côté des petites filles ». Y seront publiés des textes subversifs, drôles comme Les filles d’Agnès Rosenthiel (on s’éloigne franchement de Martine !), les illustrations de Nicole Claveloux y ont la part belle en s’arrogeant le droit de détourner les contes traditionnels comme Poucette ou La petite Sirène, plus question pour les princesses de se soumettre aux tyrans machistes, alors on se permet de réécrire la fin.
A la fin des années 70, autour du « Collectif pour un autre merveilleux » où le fantastique et le merveilleux sont utilisés comme révélateurs et non comme échappatoires, naissent les Éditions du Sourire qui mord (1977) avec comme chef de file Christian Bruel. Le premier titre publié sera L’histoire de Julie qui avait une ombre de garçon de Christian Bruel et Anne Galand, illustré par Anne Bozélec. On trouvera dans cette maison des ouvrages énigmatiques, aux multiples interprétations, des histoires qui résistent à l’analyse, mais là le texte est indissociable de l’illustration. Ce sont des ouvrages à propos de l’enfance et non forcément conçus « pour » les enfants. Parmi les grands noms de cette maison d’édition, reviennent Nicole Claveloux, Pef, mais également une belle découverte avec Katy Couprie et son insensé Anima (livre dépliant de 9,20 mètres), Nikolaus Heidelbach et son univers surréaliste et dérangeant.
Notons également l’apparition à cette époque des Éditions Ipomée, créées par Nicole Maymat, dont une grande créativité se dégage. Les illustrateurs jouent avec les matières, l’illustration raconte sa propre histoire en complément du texte. Frédéric Clément en est l’un de ses illustrateurs phares.
A noter qu’aujourd’hui la plupart de ces petites maisons très créatives ont disparu, au mieux elles sont distribuées par de plus grands groupes…
Les années 80
Durant ces années, toutes les grandes maisons d’éditions, qui n’en étaient jusqu’alors pas spécialistes, développent des départements jeunesse ; de nouvelles maisons d’éditions voient le jour. A Bologne, la Foire Internationale du Livre Jeunesse reconnaît la place des illustrateurs français. On découvre Yvan Pommeaux, Claude Ponti, Jean Claverie et ses crayonnés sur Little Lou, Gabrielle Vincent (Ernest et Célestine),Yann Nascimbene et son style épuré, tout en retenue.
L’Ecole des Loisirs découvre les illustrateurs Japonais : Anno (Ce jour-là), Toshi Yoshida et ses superbes planches documentaires, Tejima au style proche de la gravure…
A l’étranger voir également du côté de Roberto Innocenti (Les roses blanches), Van Allsburgh (Boréal Express).
L’humour anglais est toujours à l’honneur avec Babeth Cole, Tony Ross, Quentin Blake…
Parenthèse pour évoquer le contexte et le climat de l’époque. A noter la grande campagne de censure politisée à partir de 1985-1986 autour de la littérature jeunesse, une nouvelle mise à l’index d’albums. A l’origine de cette polémique, un pamphlet publié par l’UNI (syndicat étudiant) de Marie-Claude Monchaux qui dénonce « une littérature de démoralisation de la jeunesse française ». Ce pamphlet sera relayé par une campagne de presse dans le Figaro (orchestrée par Pauwels), soutenue par la mairie de Montfermeil (parallèlement le maire refusait l’accès à l’école primaire de 33 enfants d’origines étrangères…) Une liste noire d’ouvrages est établie afin de les bannir des bibliothèques notamment parisiennes (une commission municipale sous l’égide de Françoise de Panafieu décide d’ailleurs de ce qui doit être lu…), c’est également le cas à Nice, à Rennes et autres municipalités de droite et extrême droite…
On touche là un problème de confusion des genres, une ingérence des municipalités dans un domaine qui ne relève pas de leur compétence. Les albums stigmatisés sont notamment ceux publiés par le Sourire qui mord par Christian Bruel, on leur reproche en gros de dépraver la jeunesse. De même la collection « Médium » de l’Ecole des Loisirs qui traite de sujets proches des préoccupations des ados (le suicide, la mort, l’homosexualité etc) est visée, particulièrement par Christine Boutin qui trouve un appui dans les colonnes de Santé Magazine.
Durant les années 80 enfin, la part belle est réservée aux contes, par exemple chez Grasset ; dans la collection « Monsieur Chat », dirigée par Etienne Delessert, carte blanche est donnée à des artistes pour illustrer le conte de leur choix. Cela permet à Barbe-Bleue de revenir sur le devant de la scène, lui qui était autrefois souvent délaissé (sans doute un peu enclin à dépraver la jeunesse, lui aussi), Casterman lance « les Contes de toujours » où sont présentées d’autres versions que les bien connues Grimm ou Perrault, là c’est la tradition orale qui s’illustre.
Les années 90, début 2000
On peut dire que les grands éditeurs ronronnent un peu et ne sont plus moteurs en terme de création, on assiste à la parution de beaucoup d’ouvrages clones les uns de autres.
A l’Ecole des Loisirs, ne passons toutefois pas à côté de la famille Lecaye (et son univers sombre), avec Solotareff et sa couleur en a-plats lumineux et Nadja beaucoup plus terne dans les teintes, d’Antoon Krings à la si charmante Marjorie et quelques autres albums (avant de se noyer dans la profusion des Petites Bêtes), de Claude Boujon, de Philippe Corentin….
Chez le correspondant belge de l’Ecole des Loisirs, l’antenne « Pastel », remarquons l’univers d’Elzbieta aux thèmes et techniques variés, celui du flamand Carll Cneut aux tons chauds (Rouge, Jaune, Noire et Blanche) qu’on peut aborder sur le site du salon du livre Jeunesse au travers de son petit théâtre.
Enfin toujours dans la sphère École des Loisirs, chez Kaléidoscope, on ne peut échapper à l’univers d’Anthony Browne (dont une monographie a d’ailleurs été réalisée par Christian Bruel, aux éditions Être), multiples références à l’histoire de l’Art, travail sur le cadre, etc.
Avec Tana Hoban la photo entre dans l’album et y trouve une place à part entière.
Chez Grasset, l’univers de Peter Sis et son dessin au crayon ainsi que la multitude des détails nous fascinent (Madlenka, le Mur).
Quelques univers d’artistes de cette époque : celui de Béatrice Poncelet avec un jeu sur le texte et l’image, le texte étant lui même une image (grande part de la calligraphie), celui des papiers déchirés de Sara, la peinture d’Anne Brouillard, le jeu sur les matières d’Anne Herbauts (en particulier dans Lundi, album dont le grammage du papier varie au fil des pages pour devenir de plus en plus fin en résonance avec le fil de l’histoire), le rouge d’Eric Battut et sa réflexion sur l’art de la représentation par exemple au travers de Pays sages , les voyages aquarellés de François Place.
Aux éditions du Seuil découvrez l’univers de Claudine Desmarteau, de Bernard et Rocca, notre conférencière se dit muette devant l’univers de Kveta Pacovska, on évoque rapidement Joëlle Jolivet, Thierry Dedieu si diversifié dans ses productions.
Apparaît à la fin de ces années 90 comme un effet de nostalgie, on commence à rééditer certains ouvrages des années 70-80, ceux de la période Harlin Quist particulièrement, notamment chez Actes Sud. Cependant des modifications de couvertures, de mises en pages peuvent intervenir.
Avec les années 2000, création de petites structures atypiques : Esperluette, Passage piétons éditions, etc.
Dans cette nébuleuse, les éditions du Rouergue avec l’ouvrage fondateur, au format carré d’Olivier Douzou, Jojo la mache, explorent encore un nouveau rapport texte-image et une création graphique originale (voir en particulier l’univers de Christian Voltz et un clin d’oeil à celui de la Re-création de Charlotte Légaut, graphiste du site de l’association Nantes Livres Jeunes).
Alain Serres, ex-enseignant, prend quelque peu la succession de Farandole, tout au moins un certain héritage concernant la publication d’ouvrages citoyens, dans la maison qu’il fonde sous le nom de Rue du Monde. Il réédite Rodari et sa Grammaire de l’Imagination, des ouvrages de poésie ; Pef vient y apporter son engagement.
La complémentarité texte-image, l’un ne pouvant aller sans l’autre s’affiche à l’Atelier du poisson soluble, de même qu’aux éditions Memo aux ouvrages à la conception éminemment graphique. Thierry Magnier va jusqu’à gommer le texte pour laisser toute prédominance à l’image avec la gamme d’imagiers instaurée avec Tout un monde de Antonin Louchard et Katy Couprie, un imagier qui fonctionne par enchaînement d’idées, les images se répondant, se faisant échos les unes aux autres, en naviguant au moyen de quantités de techniques plastiques : tout est possible au sein du même album.
Christian Bruel, après la disparition du Sourire qui mord, fonde Être, il réédite en revisitant par la réécriture et une nouvelle mise en page d’anciennes parutions, mais continue de découvrir avec curiosité de nouvelles plumes et autres pinceaux. En 2004, à Bologne, Wolf Erlbruch remporte le Grand Prix Fiction avec la Grande question.
Notons qu’à la fin des années 90 un travail de grande ampleur est amorcé pour la petite enfance (illustrations de comptines, et de contes du patrimoine du monde entier) avec la naissance des éditions Didier Jeunesse, et la prolixe Martine Bourre par exemple.
Le livre d’Art est également bien un domaine novateur, les parutions des Musées nationaux sont toujours de grande qualité, ainsi Afrique Petit Chaka de Marie Seillier
De plus en plus de monographies d’auteurs et illustrateurs, de catalogues de leurs publications sont édités, on peut voir là une vraie reconnaissance de leur travail.
La littérature jeunesse à l’école maternelle, dossier 87
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lemensuel/lenseignant/pri[…]
la suite dans le dossier 88
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lemensuel/lenseignant/pri[…]
Le sommaire littérature de jeunesse de la rubrique français du numéro 87:
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lemensuel/lenseignant/lettres/fr[…]
Le site de l’Association Nantes livres jeunes, association organisatrice du colloque pour ses 10 ans
http://www.nanteslivresjeunes.fr/
la base
http://www.ricochet-jeunes.org/sommaire.asp
Pour en savoir plus sur Ruy-Vidal, on peut consulter son site
http://ruyvidal.blog4ever.com/blog/index-16310.html
ou ces pages sur Ricochet
http://www.ricochet-jeunes.org/rech.asp?id=26&them=L[…]
et cet article sur le site de l’AFL
http://www.lecture.org/productions/revue/AL/AL62/AL62P14.html
http://www.la-bibliotheque.com/delessert/homepage.htm#
la charte des auteurs
http://www.la-charte.fr/asso/histoire.html
http://www.ricochet-jeunes.org/editeur.asp?name=Sourire+qui+mord
rencontre de N. Maymat avec des collégiens
http://crdp.ac-clermont.fr/crdp/Compte_rendu/2006/Mai-06/nicole_maymat.htm
pour en savoir plus sur la censure autour du livre jeunesse
http://bbf.enssib.fr/sdx/BBF/frontoffice/1999/03/document.xsp?id=[…]
http://www.ldj.tm.fr/cneut/movie.html
http://www.petersis.com/index2.html