Par Adeline Sontot et Christian Perrier
Pierre Bergounioux Carnet de note 2 1990-2000 ed. Verdier
« Ces Carnets de notes ne sont pas un « journal d’écrivain », mais le journal, arraché, chaque soir, à la fatigue du jour, d’un honnête homme qui raconte sa journée, ses soucis, et qui, comme il est AUSSI un grand écrivain, trouve pour les raconter les mots justes, les mots qui rendent son journal universel, le journal de la peine des hommes, et de leur quotidien. » écrit Christophe Mercier dans l’humanité en ligne. Ce qui retient également l’attention et qui mérite d’être signalé ici c’est la manière dont Pierre Bergounioux parle de son métier d’enseignant (jusqu’à une période récente il a enseigné le français dans des collèges de la banlieue parisienne). De manière récurrente, c’est pour dire la difficulté, l’ennui et la fatigue profonde générés par le métier comme en témoigne ce passage à la date du 16/9/200 :
Soirée mélancolique. Plus envie d’enseigner. J’ai vieilli, blanchi sous le harnois mais il n’y a pas que ça. Le métier a perdu tout intérêt. Les jeux sont faits. Une partie de la population a abdiqué toute espérance, laisse aller et c’est une catastrophe. Les gosses sont déscolarisés, désocialisés, tournent mal, deviendront idiots, nous empoisonnent l’existence. Je me surprends à songer au temps qu’il me reste à donner, aux neuf ans que je dois, encore; et qui seront les plus pénibles à traverser.
Alors qu’on parle de la pénibilité des métiers ce témoignage contribue rappeler certains aspect bien réels de la condition enseignante.
http://www.humanite.fr/2007-12-01_Cultures_[…]
http://www.editions-verdier.fr/v3/oeuvre-carnetdenotes2.html