La formation des futurs enseignants hésite toujours entre le disciplinaire et le professionnel , remarque l’Association des professeurs de langues vivantes (APLV) dans un communiqué. Mais elle dénonce surtout la précipitation de la réforme de la formation.
» La tension entre le disciplinaire et la dimension professionnelle en formation initiale n’est pas nouvelle. On voit ressortir toute une série de problèmes accumulés au fil des ans, dont l’APLV s’est régulièrement faite l’écho. La position du Ministère est que le CAPES est un concours de recrutement de professionnels, dans lequel seules les compétences professionnelles doivent être prises en compte, la formation dans la discipline étant l’affaire de l’université, qui l’a assurée antérieurement. Mais de leur côté les professeurs d’université ont de légitimes inquiétudes. Ils reçoivent en 1re année de licence des lycéens n’ayant eu que 2 heures hebdomadaires de langues au lycée – contre 3 heures il y a quelques années – et ils sont censés leur faire acquérir un haut niveau de formation dans le cadre de maquettes de licence où la part des enseignements fondamentaux de la discipline s’est considérablement allégée. Par le jeu de la « compensation entre unités d’enseignement », on peut très bien avoir un niveau médiocre dans la discipline fondamentale et réussir son année. Pour résumer, arrivent bien souvent à obtenir le master des étudiants qui ont un maniement très approximatif de la langue étrangère qu’ils sont censés enseigner – sans parler de celui du français ». L’APLV « déplore que cette nouvelle réforme se fasse encore « à la hussarde », sans véritable réflexion ni véritable concertation ».