A travers les générations, les valeurs laïques continuent à souder les enseignants. Selon un sondage réalisé par CSA pour le Se-Unsa auprès de près de 2000 étudiants en IUFM, 98% des futurs enseignants estiment que la laïcité à l’école est quelque chose d’important et près de 9 sur 10 sont favorables à la loi sur le voile. Des taux qui montrent que la culture professionnelle est bien transmise même si la moitié des étudiants n’ont reçu aucune formation sur la loi de 2004 sur le voile.
Ce qui confirme la transmission c’est aussi la définition traditionnelle qui est faite de la laïcité. Si pour deux étudiants sur trois, elle se définit comme « l’apprentissage du vivre ensemble », près d’un sur deux évoque « l’apprentissage de l’autonomie du jugement fondé sur la raison », une définition que n’auraient pas reniée les pères fondateurs. Pour consolider la laïcité, l’accès à une école publique de proximité leur semble plus efficace que la promotion de la mixité sociale ou l’enseignement de l’histoire de la colonisation ou de l’immigration.
Huit étudiants sur dix définissent l’enseignement du fait religieux comme celui du rôle culturel et historique des religions. On ne sait malheureusement pas ce qu’ils pensent de son utilité.
Par ailleurs le Se-Unsa a réagi à la publication du rapport de l’Inserm sur les « troubles des conduites ». Pour le syndicat, ce rapport « provoque gêne et malaise. L’approche scientifique est détournée pour des conclusions inquiétantes qui ressemblent parfois aux propositions du rapport Benisti. Les caractéristiques de l’adolescence sont parfois assimilées à des symptômes. L’enfance, dans cette expertise, est déjà suspectée ». Pour le Se-Unsa, « on demande à l’Ecole de jouer le rôle d’indics du comportement… Une société du « tout médical » se profile pour le plus grand bien des laboratoires pharmaceutiques ».
Se-Unsa