Après un mois de conflit et pour une 4ème journée de grève nationale contre la réforme des retraites, les enseignants se sont encore fortement mobilisés. Les syndicats annoncent un enseignant sur deux en grève, le ministère parle de 18%. Si le taux de gréviste est un peu plus faible que le 17 décembre 2019, il reste supérieur au 10 décembre et imposant après un mouvement aussi long. L’intersyndicale devrait appeler à une nouvelle journée de grève dans la semaine prochaine.
Un prof sur deux en grève
Selon le ministère 18% des enseignants ont fait grève le 9 janvier soit 19% dans le premier degré et 16% dans le second. Ces chiffres ministériels sont à comparer avec ceux des deux journées précédentes, les 10 et 17 décembre. Le 17 le ministère annonçait 25% des professeurs des écoles et 23% des enseignants du 2d degré en grève. Le 10 ils étaient 12 et 19%. Les syndicats Fsu donnent d’autres chiffres : 50% des enseignants du 2d degré en grève selon le Snes et 40% dans le premier degré selon le Snuipp. Là aussi on est à peine plus bas que le 17 décembre.
Les cortèges étaient imposants. 370 000 manifestants à Paris selon la Cgt, 76 000 selon la police. Dans des villes moyennes comme Châteauroux, Belfort ou Guéret on comptait 1500 manifestants. Clermont Ferrand et Béziers a vu passer 10 000 manifestants, Toulouse 20 000.
Les enseignants ont eu leur lot de bavures. A Chalon sur Saône, un professeur de physique chimie a été matraqué lors d’un rassemblement pacifique devant un lycée. A Rouen un directeur d’école a été arrêté.
A quoi joue le gouvernement ?
« La mobilisation s’enracine, la colère est réelle et la défiance est profonde. A la contestation du projet de réforme des retraites s’ajoutent les problèmes engendrés par le management, l’alourdissement de la charge de travail, les problèmes de la réforme du lycée », écrit le Snes Fsu. « Après plus d’un mois de mobilisation, les personnels sont toujours massivement en grève et dans la rue. Leur détermination est intacte. En refusant d’entendre les grévistes, mais aussi le soutien qui s’exprime dans l’opinion publique, le gouvernement joue un jeu dangereux. » Le syndicat appelle à manifester le 11 janvier.
Co-secrétaire générale du Snuipp Fsu, Francette Popineau s’interroge sur la façon dont le gouvernement gère cette crise sociale. « Le fait qu’en face on ait un tel immobilisme, un faux semblant de négociation, un tel mépris affiché et une si grande volonté de pourrissement ne peut être qu’un appel à une contestation plus importante. La colère est intacte. Faudra t-il durcir le mouvement ? » L’intersyndicale devrait appeler à une nouvelle journée de grève dans la semaine prochaine.
F Jarraud