Revalorisation
Revalorisation / retraites : Ouverture des négociations au ministère
La première réunion de travail sur la revalorisation en lien avec la réforme des retraites dans l’éducation nationale a lieu le 23 janvier. Les syndicats y vont en ordre dispersé. La Fsu veut dissocier cette question des retraites et attend une réelle revalorisation pour tous les personnels. Le Sgen Cfdt souhaite que « rapidement » tous les agents soient concernés. Le Se-Unsa interpelle les parlementaires.
Revalorisation : Le mirage des 10 milliards
Les 10 milliards sont-ils un mirage ? Apparus quelques temps dans la parole ministérielle dans les médias, ils étaient déjà absents des rencontres du 13 janvier. A l’issue de la première journée de discussions sur la revalorisation, ils ont disparu. C’est que la perspective 2037 se ratatine maintenant à 2026 et on voit mal le gouvernement augmenter de 10 milliards la masse salariale de l’éducation nationale d’ici cette date. Alors que la réforme des retraites est lancée depuis 4 mois, le gouvernement semble ne pas avoir de solution pour trouver les montants importants nécessaires à la revalorisation des enseignants. En attendant de trouver une solution, ou faute de volonté d’en trouver, on promène les syndicalistes…
Retraites : Division syndicale et diversification de la mobilisation
La détermination est toujours bien là. Mais pas chez tous. Chez les enseignants, l’événement du jour c’est le départ du Snalc qui « suspend » sa participation au mouvement. C’est que , pour cette nouvelle journée nationale de mobilisation contre la réforme des retraites, si les cortèges sont bien garnis, la grève s’essouffle. De nouvelles formes démobilisation apparaissent et se répandent. On n’a pas fini de parler de cette réforme.
Blanquer : La revalorisation que pour les jeunes professeurs ?
La revalorisation annoncée par JM BLanquer ne concernera t-elle que les professeurs débutants ? La question se pose sérieusement après les déclarations de JM Blanquer sur RTL le 16 janvier. Le choix des jeunes professeurs est évidemment en lien avec la réforme des retraites. Mais elle porte en germe le risque de la naissance d’un nouveau corps enseignant.
Réforme du bac
Bac : Blanquer mis à l’épreuve
Au deuxième jour du nouveau bac, les incidents se multiplient. Jean-Michel Blanquer s’enfonce dans le déni. L’affaire devient politique avec une interpellation du ministre, mis devant ses responsabilités, à l’Assemblée nationale. Et rien ne dit que demain soit meilleur pour les élèves, leur famille, les enseignants et le ministre…
Bac : Malaise et mensonges chez les personnels de direction
« Exaspération, colère, découragement ». On retrouve tout cela dans l’ allocution au Conseil Syndical National du Snpden, le 13 janvier 2020, de Joel Delhopital et Hugues Broustail, les deux secrétaires académiques du premier syndicat de personnels de direction. Dans ce texte , qui vient d’être retiré du site académique de Rouen du Snpden, ils expliquent que « leur loyauté » les oblige à mentir aussi bien aux enseignants qu’aux parents.
Bac : Blanquer anticipe sur une semaine de contestation
« Les épreuves ont commencé à se dérouler depuis plus d’une semaine dans le calme le plus total à partir du moment où il n’y a personne pour perturber ». Cette lapalissade, JM Blanquer l’a lâché lors d’un long entretien sur France Inter le 19 janvier. Il n’a cessé d’opposer « 99.9% des enseignants qui sont d’accord avec ce que je dis » et des « minorités radicalisées antidémocratiques et antirépublicaines » responsables des « perturbations ». A la veille de l’ouverture de la première session du nouveau bac, le ministre dresse un paravent médiatique devant la série d’événements qui ont déjà commencé contre une réforme menée trop rapidement et dans l’irrespect de principes de base des examens.
Le nouveau bac perturbé dès son premier jour
On est loin des 0.1% de « perturbateurs radicalisés antidémocratiques » annoncés par JM Blanquer le 19 janvier. Pour le premier jour de la première session du nouveau bac, le ministère annonce un lycée sur dix perturbé et des épreuves annulées dans 40 lycées. Cette estimation basse est contredite par le Snpden, syndicat des personnels de direction Unsa, qui estime que 15% des lycées connaissent des perturbations, et par le Snes Fsu qui cite 40% des lycées. Visiblement il y a pas mal « d’anti Blanquer » dans les établissements et encore davantage d’enseignants et élèves hostiles au nouveau bac. Le session ne fait que commencer…
Bac : La crise s’approfondit
Selon le Snes Fsu il y aurait le 22 janvier 4 fois plus de lycées concernés par des reports des premières épreuves du bac que le 21 janvier. S’il est impossible de valider ce calcul, on a à coup sur dépassé le nombre de lycées donné par le ministère le 21 janvier. L’exaspération monte sans que le ministre accepte de discuter de sa réforme. Le Sgen Cfdt et le Snes Fsu proposent des sorties de crise opposées. Des propositions qui pourraient ajouter de l’huile sur le feu.
E3C : La bataille est engagée
A la veille des premières épreuves du controle continu du nouveau (E3C) bac 2021, chaque camp fourbit ses armes. De nombreux enseignants ont manifesté à Paris le 16 janvier contre la réforme du bac et l’organisation des épreuves qui doivent commencer le 20 janvier. Les syndicats du privé demandent eux aussi l’annulation de la session de janvier. De leur coté les recteurs donnent des instructions aux chefs d’établissement, comme cette lettre aux proviseurs de l’académie de Rennes que nous nous sommes procurés…
Education prioritaire
Education prioritaire : Une politique contre les inégalités ?
Prenez les meilleurs spécialistes de la question et demandez à Marc Bablet et Annie Tobaty de coordonner leurs participations. Cela donne le numéro 164 c’Administration & éducation sur l’éducation prioritaire. JY Rochex, B Lejeune, JP Delahaye,P Picard, L Heurdier, S Cèbe, A Armand, E Bautier, C Ben Ayed, M Douaire, A Boissinot, pour n’en citer que quelques uns, enrichissent ce numéro qui fait événement. Il propose ainsi une vision complexe, diverse, un kaléidoscope de l’éducation prioritaire, vue du moins au niveau des experts et des responsables.
Education prioritaire : 4 questions à un coordonnateur Rep+
Qu’est ce qui doit être amélioré dans l’éducation prioritaire ? Didier Martin, coordonnateur d’un réseau Rep+ dans la banlieue d’une grande agglomération, montre ce que donnent les changements de politique sur le terrain et ce qu’il faudrait pour améliorer les résultats. Il pointe notamment le turn over chez les pilotes de réseau, souvent très ignorants de l’éducation prioritaire pour qui elle n’est qu’un tremplin pour leur carrière.
Education prioritaire : L’analyse du Snuipp Fsu
C’est une des impasses du numéro 164 d’Administration & éducation. La revue ne donne pas la parole aux syndicats. Chacun a pourtant une vision différente de la politique d’éducation prioritaire. Nous avons choisi le Snuipp parce que l’école primaire est plus touchée par la nouvelle politique menée par JM Blanquer que le second degré et parce que c’est le premier syndicat de ce niveau. Nous lui avons demandé de lire ce numéro et de réagir aux choix effectués dans Administration & éducation.
Système éducatif
L’OCDE appelle à développer la formation professionnelle
C’est au sommet de Davos, devant les grands chefs d’entreprise, que l’OCDE a dévoilé une nouvelle étude basée sur Pisa 2018. Elle montre le faible éventail de choix professionnels que se donnent les jeunes adolescents quand on évoque leur métier futur. Ils n’établissent pas non plus de lien entre ces aspirations et leurs choix d’études. Pour l’OCDE pour assurer une meilleure éducation à l’orientation, il faut développer la formation professionnelle et la mise au travail précoce des jeunes. Une limite est pourtant apportée par Pisa : la France n’entre pas vraiment dans le schéma présenté par l’OCDE.
Anna Cristina d’Addio et Eric Charbonnier au futur CEE
Le président de l’Assemblée nationale a proposé la nomination, acceptée le 22 janvier par la commission de l’éducation , d’ Anna Cristina d’Addio et d’Eric Charbonnier au futur Conseil de l’évaluation de l’école. A C d’Addio a travaillé pour l’OCDE avant de rejoindre l’Unesco. Elle a travaillé sur l’éducation financière ou la transmission intergénérationnelle de l’éducation. Eric Charbonnier est un expert bien connu de l’éducation auprès de l’OCDE.
Privé : L’évolution des emplois à la rentrée 2020
Le secrétariat général de l’enseignement catholique fait connaitre dès maintenant ses demandes en postes pour la rentrée 2020. » La proposition de schéma d’emplois pour la rentrée 2020, qui sera soumise par l’enseignement catholique à l’arbitrage du ministre de l’Éducation nationale, se structure en quatre axes : le premier vise la reconduction des emplois à destination des Établissements à moyens éducatifs renforcés (Emer) à hauteur de quarante-sept ETP (Équivalents temps plein). Le deuxième axe prévoit la dotation du Plan de réussite éducative à 113 emplois… Le troisième axe intègre un redéploiement inter-académique des moyens nécessaires à la mise en oeuvre de la réforme du lycée général en classe de terminale – principalement ceux des académies de Lille, Nancy-Metz, Toulouse et Paris vers les académies de Bordeaux, Versailles et Nantes, à hauteur de soixante emplois. Le dernier axe porte sur un redéploiement inter-académique plus large : un retrait global de 230 emplois aux académies excédentaires et une dotation de cent emplois aux académies déficitaires, le solde de 130 emplois finançant l’ensemble de la dotation du PRE (110) et intégrant la réserve exigée par le ministère de l’Éducation nationale (vingt emplois) ».
Dans la lettre interne En correspondance n°87
Manuels scolaires : L’Etat pérennise son soutien aux régions
« Cette décision montre qu’avec un peu de méthode, le Gouvernement et les Régions peuvent conduire des politiques partenariales de qualité. Les Régions pourront ainsi poursuivre leur politique de soutien aux familles et accompagner les évolutions pédagogiques grâce aux outils numériques. » Renaud Muselier, président de Régions de FRance, s’est félicité le 20 janvier de l’accord trouvé avec l’Etat sur les manuels scolaires. Un accord qui montre pourtant combien les compétences régionales sont soumises à l’autorité étatique.
Formation des enseignants : Blanquer recule la date d’application de la réforme
» Lors de l’assemblée plénière de la CPU, qui s’est déroulée le jeudi 16 janvier, le ministre de l’Education nationale et de la jeunesse a annoncé accepter une mise en oeuvre progressive des maquettes, en maintenant l’objectif du nouveau concours en 2022″, annonce le Réseau des Inspe. Le réaménagement des formations en M1 et M2 n’aura lieu qu’à la rentrée 2021 au lieu de la rentrée 2020. Pour la Fsu, il faut « remettre à plat la réforme ». La Fsu » refuse que des étudiant-es contractuel-les se retrouvent en responsabilité de classe ». Le Snesup Fsu exige que » les étudiant·es ne doivent pas être utilisé·es comme moyens d’emploi, de façon à ne pas grever au-delà du raisonnable le temps consacré à la formation ».
Numérique
Bruno Devauchelle : Mettre des roulettes sur une chaise ne suffit pas !
Par cet aphorisme nous voulons interroger les engouements actuels autour des espaces et architectures scolaires, leur pertinence et essayer de comprendre en quoi le numérique peut participer de cette réflexion. C’est aussi l’ambition proposée par le projet du ministère appelé Archiclasse. La première phrase de présentation est éloquente : « La transformation de l’architecture scolaire est rendue nécessaire par les pédagogies appuyées sur les outils et services numériques. « . Comment analyser cette proposition plus largement surtout au moment où les collectivités s’interrogent et lancent des projets (Académie de Lyon, de Caen etc.…) de nouveaux bâtiments dits expérimentaux. Hors de France la question est aussi posée comme on peut le constater au Québec autour des écoles primaires entre autres.
Bruno Devauchelle : Les connaissances, les compétences et les humanités…
Le monde académique raisonne depuis longtemps en termes de connaissances et plus récemment en termes de compétences. Ainsi en est-il de l’informatique et du numérique lorsque l’on regarde les prescriptions du ministère de l’éducation. L’arrivée de PIX ou CRCN (Cadre de Référence des Compétences Numériques) de même que les programmes des enseignements de NSI (Numérique et Science Informatique) et SNT (Sciences Numériques et Technologie) confirment ces entrées. Mais à côté de ces cadres, il y a l’EMI et l’EMC qui semblent apporter d’autres éléments qu’uniquement des connaissances. Certains disent qu’ils y abordent aussi des « savoir-être », mais dans la définition des compétences elles sont incluses. Est-ce suffisant pour répondre aux transformations actuelles en lien avec la généralisation du numérique ?