« Cécile Rilhac a beaucoup travaillé sur cette question, et ses conclusions… nous aideront ». Le 22 octobre , à l’Assemblée nationale, puis le 23 octobre , devant la Commission de l’éducation de l’Assemblée, JM Blanquer est revenu sur les directeurs d’école. Il devrait annoncer des décisions à la rentrée de la Toussaint. Il a visiblement en tête le rapport de la députée LREM C Rilhac. Les syndicats mobilisent pour le 6 novembre.
Le poids du rapport Riilhac
Juste avant de lancer, avec la bénédiction de JM Blanquer, l’amendement sur les EPSF, la députée C Rilhac a remis en aout 2018 un rapport sur les directeurs d’école. Il préconise un véritable statut de directeur avec un corps nouveau recruté sur concours à qui seraient confiées des écoles d’au moins 10 classes. Les directeurs seraient chargés de l’administration de l’école et de son pilotage. Le rapport envisage aussi de diminuer le nombre des petites écoles en les regroupant car « l’éparpillement des écoles a un coût budgétaire ». Les écoles maternelles disparaitraient par fusion avec les écoles élémentaires.
Depuis les établissements publics des savoirs fondamentaux (EPSF) ont été écartés de la loi Blanquer par la mobilisation des enseignants et des maires. La situation des directeurs d’école est apparue au grand jour avec le suicide de C Renon.
Une application prudente
Le 22 octobre, JM Blanquer s’exprime devant l’Assemblée sur le rôle des directeurs d’école. « Nous devons alléger les charges administratives qui pèsent sur les directeurs d’école. À cette fin, j’annoncerai prochainement une série de mesures », dit-il. « Il s’agit d’aider davantage ces directeurs d’école, non seulement sur l’aspect administratif, mais également dans leurs relations quotidiennes avec l’ensemble des acteurs de l’école. C’est pourquoi, là aussi, nous travaillons avec les mairies ». En ce qui concerne le statut des directeurs, le ministre s’en remet « au dialogue social » avec les syndicats, qui sont divisés sur cette question.
On s’achemine donc vers des évolutions par étapes. Et JM Blanquer l’a confirmé devant la Commission de l’éducation le 23 octobre. « A terme en novembre on doit annoncer les premiers allègements », confirme t-il. Mais pour lui, « la première attente n’est pas l’aide administrative mais la relation au quotidien avec les parents ». C’est un sujet dont il discute avec les communes. Ce sont donc des heures de concierge, payées par les communes, éventuellement avec une aide de l’Etat, qui pourraient être annoncées début novembre. Il semble qu’on soit très loin des demandes des directeurs qui disposaient jusqu’à l’arrivée au pouvoir d’E Macron d’emplois aidés administratifs.
Quant au statut, « les écoles ne sont pas toutes dans la même situation », déclare JM Blanquer. Une allusion directe au rapport Rilhac.
Mobilisation syndicale le 6 novembre
« C’est pour exprimer fortement nombre de revendications que (nos) organisations syndicales appellent à faire du 6 novembre prochain une journée de mobilisation (rassemblements, conférences de presse, demandes d’audience…) ». La FSU, l’UNSA-Education, le SGEN-CFDT, la FERC-CGT et SUD-Education appellent le 6 novembre à manifester pour » une réelle amélioration des conditions de travail des directeurs et directrices d’école, des enseignant-es et de tous les personnels qui font vivre les écoles, les établissements et les services » et » une meilleure reconnaissance de leurs professionnalités ». Ils demandent « une organisation moins verticale et moins injonctive des écoles, établissements et services. L’organisation d’un travail plus collectif et à des rythmes plus respectueux de la qualité de vie au travail ».
F Jarraud