Par François Jarraud
Les actualités du mois c’est principalement la résistance qu’exerce l’Apses contre le nouveau programme de première. Ayant réussi à faire remettre sur le métier celui de seconde, la résistance des profs de SES, appuyés par des associations de chercheurs et des personnalités, pourrait aussi gagner la partie contre un groupe d’experts très discrets et qui a travaillé peut-être un peu rapidement.
Les profs de SES refusent le programme officiel de première
Comment appliquer un programme massivement rejeté par les enseignants ? C’est la question à laquelle le ministère va devoir trouver une réponse. En effet, déjà 1 663 professeurs de SES ont voté sur le site de l’Apses sur le programme de première ES. 98% ont voté pour le programme alternatif proposé par l’Apses et donc contre le programme officiel. Comme il n’y a que 3 893 professeurs de SES en France, ces 1 663 voix pèsent significativement.
La consultation
L’Apses demande un moratoire sur l’application du programme de première
Dans une communiqué, l’APSES, dont le Président a démissionné lundi 24 mai du groupe d’experts chargé de l’élaboration du programme de sciences économiques et sociales en classe de première, dénonce avec la plus grande force le projet mis en consultation le jeudi 27 mai par le Ministère de l’Education Nationale. S’il devait entrer en application, il constituerait une véritable régression pour les futurs élèves de première ES, avec des défauts en nombre et en gravité importants.
L’association de professeurs de S.E.S. dénonce « le plus encyclopédique des programmes » avec « un empilement de plus de 170 notions » (un doublement par rapport au programme actuel). » L’effet pervers de cet amoncellement de notions est de priver l’enseignant de toute liberté pédagogique et l’élève du temps nécessaire à l’apprentissage. Aucun temps de réappropriation, aucun temps de reformulation, aucun temps de confrontation ni entre les élèves ni entre le cours et l’actualité économique et sociale ne seront possibles », note l’Apses.
L’Apses dénonce encore « un recul sur l’étude de questions contemporaines ». « La macroéconomie est ainsi réduite à la portion congrue (la microéconomie couvre les 4/5e du programme d’économie et plus de la moitié de l’année), un choix qui étonne au moment même où nos sociétés (et les élèves) s’interrogent sur le chômage, la crise économique, l’avenir de la protection sociale ou les politiques d’austérité », insiste l’apses. « En sociologie, l’individu devient le point de départ de toute analyse, au point qu’après avoir tenté d’évacuer le chômage des programmes de seconde, on fait maintenant disparaître les classes sociales et la culture ! »
L’Apses demande un report d’un an dans l’application du programme et annonce la publication de son propre programme. Une stratégie qui, compte tenu de la représentativité de l’Apses, s’était avérée payante pour le programme de seconde. L’Apses semble destinée à être la seule association d’enseignnats à jouer un rôle déterminant dans la production du curriculum.
Le communiqué
http://www.apses.org/initiatives-actions/communiques-et-courriers/a[…]
Sylvain David : « Avec le nouveau programme c’est le retour de l’encyclopédisme »