La voie professionnelle est-elle lâchée par JM Blanquer ? C’est le sentiment de Sigrid Gérardin, co-secrétaire générale du Snuep Fsu, le syndicat de la FSU qui réunit les PLP. Le syndicat est fortement déçu par le plan jeunes publié cet été qui fait l’impasse sur l’éducation. Quant aux incitations à aller vers l’apprentissage, elles énervent le Snuep qui défend le droit à une formation globale pour les jeunes des quartiers populaires.
Un plan Jeunes qui ignore l’éducation nationale
« Comment on rattrape le retard des élèves ? Comment on prévient le décrochage dans des établissements où la moitié ont été perdus de vue ? Comment on anticipe les effets de la crise économique sur l’enseignement professionnel ? » Pour toutes ces questions, le Snuep Fsu estime ne pas avoir de réponses à l a hauteur.
« Pour la voie pro, le contexte économique est essentiel », rappelle S Gérardin. Or le plan Jeunes lancé le 23 juillet « ignore l’Education nationale ». Il est vrai que le plan est piloté par le ministère du travail. Il propose surtout des aides aux entreprises : 4000 € pour l’embauche d’un jeune de moins de 25 ans pendant au moins 4 mois, 5 000€ pour le recrutement d’un apprenti de moins de 18 ans (et 8000€ pour les majeurs). Il annonce aussi 100 000 missions service civique. 100 000 formations sont prévues mais l aplupart seront « pré qualifiantes ». Un programme pour les décrocheurs est prévu mais il s’agit d’un programme non scolaire de 4 mois seulement débouchant sur une validation par des Open Badges !La seule partie qui concerne l’Education nationale c’est la possibilité pour 4800 jeunes de faite le CAP en 3 ans… mais avec moitié moins de temps de cours !
Pour le syndicat le plan jeunes est surtout un plan de soutien aux entreprises. Le syndicat regrette par exemple que rien n’ait été prévu pour les stages des élèves alors que de nombreuses PME sont en faillite. Le Snuep demande que chaque lycée pro ait un adjoint chef de travaux chargé du contact avec les entreprises.
Il regrette aussi la baisse du budget des MLDS qui tentent de remettre dans le circuit les décrocheurs.
L’apprentissage formule du passé
Quant au soutien à l’apprentissage, il suscite beaucoup d’incompréhension. « Que veut on pour un jeune de 16 ans ? Qu’il soit soumis aux aléas du monde du travail ou qu’il ait les moyens d’avoir une qualification et un diplôme pour ensuite appréhender un métier ? », demande S Gérardin.
Pour le Snuep Fsu l’apprentissage n’est pas une formule d’avenir mais du passé. « C’est aberrant qu’un gouvernement qui se dit du 21ème siècle reprenne une idée du vieux monde ». Le Snuep souligne aussi la hausse du taux de rupture des contrats d’apprentissage avec la crise : 30% dans l’industrie, davantage encore dans l’hotellerie restauration. « On aurait pu accueillir ces jeunes si cela avait été anticipé », dit-elle. « Mais rien n’a été fait ».
François Jarraud