« On veut une offre lisible ». Geneviève Fioraso, ministre de l’enseignement supérieur, a présenté le 10 janvier la nouvelle plateforme Admission Post Bac (APB). Pour la ministre tout doit être fait pour aider les lycéens à aller au bout de leurs choix. Mais surtout du choix universitaire qui fait l’objet d’une campagne promotionnelle et d’un avantage mécanique dans APB rénové pour le mettre en valeur auprès des jeunes. Des « ambassadeurs » étudiants devraient les accompagner dans leur démarche. C’est maintenant du coté Education nationale que le ballon est lancé. Outre une circulaire cet été, qu’est ce qui a changé dans la préparation des élèves ?
APB rénové
Dans une semaine, le 20 janvier, le dispositif APB accueillera les premières demandes des lycéens qui veulent poursuivre dans le supérieur. En 2013, près de 670 000 jeunes ont utilisé ses services pour trouver la bonne formation, celle qui correspond à leurs goûts, à leurs espoirs et.. qui veut bien d’eux. Cet énorme trafic avait aussi ses défauts marqués par un résultat inquiétant : au final un jeune sur dix ne validait pas sa démarche. L’offre du supérieur est complexe et variée, souvent obscure.
Pour Geneviève Fioraso, APB rénové doit d’abord être plus lisible. Un énorme travail de simplification de l’offre universitaire a été fait. On est passé de 1800 intitulés de licence à 45. En 2015, la simplification touchera les masters. Il y en a encore 11 000. Il n’y en aura plus que 234 ! Un numéro vert sera ouvert à partir de mars pour traiter les demandes des lycéens. En 2013, le ministère a reçu près de 100 000 mails. Le calendrier d’APB a été légèrement décalé pour ne plus interférer avec les épreuves du bac : les résultats seront transmis aux élèves à partir du 23 juin. La validation des demandes sera faite automatiquement dans le cas où le jeune aurait oublié la date limite (cette année ce sera le 3 avril). Enfin la ministre réfléchit à la mise en place d’un comité des usagers, associant parents, enseignants, élèves et étudiants pour continuer à améliorer la plateforme.
Des « ambassadeurs » pour les lycéens
L’autre grande nouveauté c’est la mobilisation d' »ambassadeurs » pour guider les lycéens. C’est le principal élément d’une campagne de promotion de l’université lancée par G Fioraso. « J’en ai assez du bashing et du dénigrement », a expliqué la ministre. Pour elle, l’université c’est d’abord l’excellence. Aussi l’offre universitaire a été mise en valeur sur APB : elle apparait dorénavant en premier. Une campagne promotionnelle est lancée. Elel vante l’accompagnement dont bénéficient les nouveaux étudiants. « Ce que j’aime c’est les cours en ligne, les TD interactifs , être connectée avec mes professeurs » dit une affiche. « Etre autonome sans être livrée à moi-même » dit une autre. Dans quelques jours ouvrira le site « L’université me réussit » qui servira de plateforme pour les ambassadeurs. L’iodée c’est d’avoir un espace d’échange entre de vrais étudiants et le slycéens. D’après le ministère, une centaine d’étudiants bénévoles d’une dizaine d’universités sont déjà prêts à répondre aux demandes. Il espère avoir de quoi représenter les 80 universités françaises. Ces « ambassadeurs » ne viendront pas dans les lycées vanter les charmes des universités. Mais ils seront des soutiens virtuels pour les jeunes lycéens. Ils devraient aussi participer aux journées d’immersion organisée par les universités. Pour G Fioraso, ces jeune sont les meilleurs vecteurs pour faire connaitre l’université.
Mais où en est l’orientation coté lycée ? La loi Fioraso a institué des quotas académiques au bénéfice des bacheleirs professionnels en STS et technologiques en IUT. Cet été , est parue la première circulaire reliant le bac -3 au bac +3. Le texte, cosigné par les deux ministères, invite à travailler l’orientation dès la première. « La généralisation à l’ensemble des filières du lycée du conseil anticipé en classe de 1ère contribuera, dès 2013-2014, à renforcer davantage les relations entre tous les établissements du second degré et du supérieur. Une attention particulière doit être portée aux élèves de terminale technologique et professionnelle afin de faciliter respectivement leur accès en IUT et en STS. » Il demande aux lycées de créer des modules de préparation aux STS spécialement pour les bacheliers professionnels. « Des passerelles et des dispositifs de préparation à l’entrée en STS sont mis en place pour organiser et préparer les élèves dès la classe terminale. Les modules de préparation peuvent prendre la forme de stages d’immersion en classe de STS, de périodes de renforcement pendant les vacances scolaires, mais aussi d’une collaboration entre les équipes pédagogiques. Toutes les initiatives permettant de conduire des actions autour du parcours de l’élève sont à évaluer et à valoriser au niveau académique dans le cadre des travaux de la commission académique des formations post-baccalauréat ». Quelle application sera faite cette année de ce texte ? A la rentrée 2013, on a observé une légère progression des inscriptions de bacheliers professionnels en BTS et de bacs technologiques en IUT. Respectivement +8% et +3%, selon le ministère de l’enseignement supérieur.
Lycéennes en perdition
Rencontrées sur le site de l’Onisep du Salon APB, deux lycéennes parisiennes ne savaient pas trop où chercher la filière marketing qu’elles envisageaient. Dans leur lycée plutôt chic du 6ème arrondissement, leur soutien le plus précieux pour l’orientation c’est la CPE. A une semaine de l’ouverture d’APB, elles n’avaient pas reçu d’information sur la procédure. Faciliter la poursuite d’étude dans le supérieur des jeunes lycéens les plus éloignés du monde de l’Ecole et construire un véritable parcours d’orientation restent encore souvent des objectifs.
François Jarraud