Visites guidées gratuites pour les élèves, dossier pédagogique pour les enseignants, le public scolaire est très attendu à la Galerie des Bibliothèques pour découvrir la vie quotidienne à Paris pendant la Grande Guerre. L’exposition, » Paris: 14-18, la guerre au quotidien », propose une sélection de 200 photographies, réalisées par Charles Lansiaux, confrontées à un choix d’affiches originales de la période, un reportage inédit dans les rues de la capitale! Loin du patriotisme imposé de l’époque, une vision humaniste qui détonne et surprend.
Un reportage inédit d’un millier d’images
Comment les Parisiens ont-ils vécu la guerre de 14-18? Le photographe Charles Lansiaux (1855-1939) a réalisé près de 1000 clichés, de la mobilisation à la victoire, dans les rues de la capitale,privilégiant l’aspect humain.Il ne travaillait pas pour la presse et ses photographies n’ont jamais été publiées à l’époque ni après la guerre. Mais il souhaitait faire oeuvre de mémoire, vendant régulièrement ses clichés atypiques, plus atmosphériques qu’événementiels, à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris qui les a acquis dès le mois de septembre 1914, jusqu’en 1918, se constituant ainsi un reportage inédit sur la vie parisienne pendant cette période.
Photographies et documents d’époque dialoguent
Photographe méconnu,Charles Lansiaux est un documentariste à la fois scrupuleux et plein d’humour. Habile à capter les regards, les signes et les gestes,il opère sur le vif, au plus près de son sujet.Il offre ainsi,une image étonnamment vivante des rues de Paris, il y a un siècle.L’exposition, conçue comme un parcours de la clarté vers l’ombre, déroule en 200 photographies inédites, les principales étapes de l’installation de la guerre dans le quotidien.Elle met en lumière ce qui se passe à « l’arrière » car, loin des tranchées et du front, la guerre est bien présente au sein de la capitale et dans le quotidien de ses habitants. Divers documents contemporains, affiches ou unes des journaux, viennent dialoguer avec les photographies et accentuent la proximité avec l’époque.
Un parcours en trois thèmes
La première section, intitulée « La guerre vue de la rue » décrit le départ des « appelés », l’exode des civils, l’arrivée des réfugiés du nord, le retour des premiers blessés, l’installation des secours, la mise en place du rationnement, le nouveau rôle des femmes et des enfants, car la guerre s’installe pour une longue attente. La seconde partie, « Signes de guerre » témoigne que la guerre est bien présente au sein de la capitale et dans le quotidien de ses habitants. D’émouvantes photographies présentent les structures d’accueil dressées pour soigner les blessés, le dévouement des femmes cherchant toutes à se rendre utiles dans la mesure de leurs compétences. La guerre fait des ravages aussi et la capitale subit pour la première fois des bombardements qui touchent tous les publics.Les civils découvrent les « abris ». La dernière section est consacrée au » Partage de l’information » qui unit les Parisiens, car l »information est un enjeu essentiel. Une vraie quête se met en place pour connaître les nouvelles du front. Alors que censure et patriotisme se mêlent à l’information, il est parfois difficile de distinguer le vrai du faux.Inlassablement Charles Lansiaux saisit ces attroupements qui réunissent femmes, enfants, vieillards, autour des permissionnaires, des marchands de journaux… Les 200 photographies exposées sont présentées accompagnées de leur commentaire d’origine rédigé par Charles Lansiaux lui-même, texte émouvant parfois teinté d’humour, toujours emprunt de bienveillance, voire de tendresse envers ses personnages.
Des visites gratuites pour les scolaires
Les enseignants disposent d’un copieux dossier pédagogique qui leur présente l’exposition, leur donne une chronologie du conflit,à Paris, en France et dans le monde, leur propose des pistes de travail, et une longue bibliographie. La Galerie des Bibliothèques propose aux groupes scolaires des visites guidées gratuites, adaptées aux niveaux des élèves, de la maternelle au lycée. Les tout petits de 4 à 6 ans partagent pendant 45 minutes, les aventures d’Emile, un petit Parisien de l’époque. Les écoliers sont invités, pendant une heure, à découvrir, à l’aide d’un livret-jeu, la vie quotidienne des Parisiens, en décryptant les photographies, en y cherchant des indices, comme dans un jeu de piste. Les collégiens et les lycéens sont amenés, au cours de la visite guidée d’une heure, à s’interroger sur le rôle et le poids des images au cours d’un conflit tel que la Grande Guerre.La visite s’articule autour des thèmes suivants: la démarche photographique, le sens des images, la censure, la diffusion et la manipulation de l’information. Les visites sont à réserver impérativement auprès de la médiatrice culturelle, Anne-Sophie Chassard par courriel :anne-sophie.chassard@paris.fr
Les visites en famille
Les commissaires de l’exposition proposent des visites commentées de l’exposition les samedis 25 janvier et 22 février à 14h30, à réserver impérativement au 01 44 59 29 40. Pour le public individuel, les visites sont gratuites pour tous, chaque nocturne, les jeudis de 18h à 21h.
Les commémorations du centenaire de la Grande Guerre
L’exposition « Paris, 14-18, la guerre au quotidien » est le premier événement commémoratif du centenaire de la Grande Guerre, présenté par la Mairie de Paris. Pour s’interroger, comprendre et réfléchir sur ce conflit encore présent dans la mémoire des familles, le réseau des bibliothèques de la Ville de Paris, en partenariat avec la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale, propose de janvier à juin 2014, près de 150 manifestations sur l’ensemble du territoire parisien, une invitation à revisiter les événements, à réfléchir sur leurs conséquences à l’échelle du monde. A la réflexion historique apportée par les conférences, débats ou projections, s’ajoute une programmation riche en spectacles, concerts et lectures. Le jeune public est très attendu pour participer à ces commémorations, un programme spécifique d’animations lui est réservé, des ateliers, des « goûters-philo », des conférences contées lui sont proposés tout au long de l’année.
Béatrice Flammang