Selon le Rapport mondial de suivi de l’Education pour tous, publié le 29 janvier, la mauvaise qualité de l’enseignement couterait 129 milliards par an soit 10% de la dépense mondiale d’éducation. Pour le rapport la clé de l’Education pour tous est la qualité des enseignants.
Un quart des jeunes des pays pauvres incapables de lire
Le Rapport de cette année, intitulé « Enseigner et apprendre : Atteindre la qualité pour tous », prévient que sans attirer et former correctement un nombre suffisant d’enseignants, la crise de l’apprentissage durera plusieurs générations et touchera le plus durement les personnes défavorisées. Dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, par exemple, le Rapport révèle que parmi les enfants les plus défavorisés, un sur cinq seulement atteint la fin de l’école primaire en ayant acquis les bases en lecture et en mathématiques. L’éducation de mauvaise qualité laisse un legs d’analphabétisme plus vaste que ce que l’on pensait auparavant. Dans les pays pauvres, près de 175 millions de jeunes – soit environ un quart des jeunes – sont incapables de lire tout ou partie d’une phrase, ce qui est le cas d’un tiers des jeunes femmes en Asie du Sud et de l’Ouest.
Un cout économique important
En cause la qualité des enseignants : dans un tiers des pays étudiés par le rapport, plus d’un quart des enseignants sont des contractuels peu formés. En Afrique de l’ouest c’est la moitié des enseignants. Le Rapport estime que le coût associé aux 250 millions d’enfants dans le monde qui n’apprennent pas les bases se traduit par une perte d’environ 129 milliards de dollars. Au total, 37 pays perdent au moins la moitié du montant qu’ils consacrent à l’enseignement primaire du fait que les enfants n’apprennent pas. En revanche, le Rapport démontre que le fait d’offrir une éducation équitable et de qualité pour tous peut générer de grandes retombées économiques, en faisant croître le produit intérieur brut par habitant d’un pays de 23 % sur 40 ans.
La France en mauvais exemple
Mais la mauvaise qualité de l’enseignement touche aussi les pays développés. Le rapport site la Nouvelel Zélande où les inégalités scolaires liées à la situation sociale. Mais c’est ensuite la France qui est citée en mauvais exemple. » Dans les pays riches, les immigrés sont eux aussi laissés pour compte : en France, par exemple, moins de 60 % des immigrés ont atteint le niveau minimum en lecture. »