Dans un copieux rapport remis le 20 janvier, la Cour des comptes émet un avis d’inefficacité des dispositifs mis en place pour lutter contre le décrochage scolaire. Pour la Cour l’Etat dépense beaucoup mais l’émiettement des dispositifs et le manque de coordination entre les acteurs rendent les efforts inefficaces.
La Cour salue l’effort public en faveur des décrocheurs : près de 2 milliards par an pour aider une mass d’environ 480 000 jeunes. Chaque année environ 100 000 jeunes sortent du systeme éducatif sans qualification. Un nombre qui a beaucoup baissé et qui situe la France plutot honorablement. L’éducation nationale a fait beaucoup d’efforts estime la Cour par exemple en créant des plateformes spécifique.
Mais tous ces efforts risquent d’etre anéantis, estime la Cour. » L’architecture d’ensemble de ce système et la dispersion des dispositifs ne permettent pas d’atteindre les objectifs affichés », note-elle. » À l’heure actuelle, la prise en charge des jeunes sans qualification est éparpillée entre de nombreuses institutions (missions locales, SIAE, écoles de la 2ème chance, Pôle emploi, EPIDe, etc.) dans le cadre d’une offre globale peu lisible, construite sans porter une attention suffisante aux questions d’efficacité et d’efficience. Le repérage des jeunes en difficulté comme la qualité de l’orientation souffrent de cette insuffisance. »
La Cour demande des arbitrages financiers. » La généralisation de la garantie jeunes d’ici 2017 n’est en effet pas compatible, à enveloppe constante, avec le maintien de dispositifs plus anciens et un large recours aux contrats aidés au bénéfice des jeunes sans qualification. Les arbitrages nécessaires devraient être l’occasion de définir une architecture nouvelle de la gouvernance et des dispositifs au service d’une politique d’insertion plus unifiée ».
F Jarraud