Par François Jarraud
« Le lycée de demain ce sera surtout un autre état d’esprit ». Stéphane Vincent, directeur du projet « la 27e Région », s’est attaché avec son équipe et le soutien de trois régions et d’une école de design, à l’imaginer. Aujourd’hui il propose 15 « visions » du lycée de demain et un jeu pour concevoir ensemble un projet, « L’échantillonneur ». Signe particulier : réalisations concrètes et imaginaire s’entrecroisent…
Quand on demande à Stéphane Vincent quel projet l’a frappé le plus parmi les 15 « visions », c’est « le lycée de la confiance ». « Alors qu’on était en plein débat sécuritaire avec des sas et des caméras, on a imaginé un lycée ouvert sur le monde extérieur et où on ferait confiance aux élèves. « La confiance est un moteur essentiel de la participation et de l’apprentissage à l’autonomie. Elle peut être mise au centre du projet du lycée sans que soient pour autant reniés les impératifs de sécurité et les contingences du “vivre ensemble”, nous dit S Vincent. « Comment contribuer à changer les regards entre les différents habitants du lycée (lycéens, enseignants, direction, personnel administratif, parents d’élèves…)? » Cela passe déjà par la création de lieux nouveaux qui ne sont ni des lieux vides, comme les grands halls des lycées, ni des lieux normés comme une salle des profs. Des lieux qui facilitent les rencontres. Le lycée de la confiance est une structure qui donne des responsabilités aux lycéens. Le projet s’apopuie sur des expérimentations. Certaines capotent comme le micro à dispo qui permet de parler à tout le lycée. D’autres suscitent un vrai intérêt comme le trombinoscope collectif des usagers du lycée ou comme la semaine bloquée où les lycéens choisissent un projet.
Une autre des « visions » c’est « le lycée ouvert ». Le lycée est perméable à son environnement avec des circulations hiérarchisées. Certaines zones sont ouvertes au public, d’autres à certains publics. Ainsi le lycée accueille des « profs d’un jour ». Il comporte un « écran lointain » qui reste allumé toute la journée comme une fenêtre sur un lycée partenaire allemand ou espagnol. Les lycéens y échangent en direct.
Un peu différent, le « lycée ressource » s’appuie sur son environnement pour s’enrichir. Il devient un point d’appui pour le territoire. Comme à Revin, le CDI du lycée partage son fonds avec la bibliothèque municipale. Son internat accueille des saisonniers, comme en Aquitaine, et pourquoi pas des touristes.
« L’idée principale c’était d’aller plus loin que le lycée HQE ou le lycée numérique à un moment où la vague de construction des lycées se tarit », explique S Vincent. « Il va bien falloir imaginer du neuf dans les vieux bâtiments. Et pour cela il faut aller vers les lycéens, les usagers. Le lycée de demain c’est déjà ce processus de consultation des utilisateurs du lycée. «
De cette aventure il subsiste un jeu de cartes un peu spécial mais déjà très demandé. « C’est un jeu qui peut être utilisé par des agents d’une collectivité locale, le personnel d’un établissement pour susciter l’échange. On y puise des idées, des étincelles ». De quoi construire le lycée de demain.
Liens :
L’échantillonneur
http://la27eregion.fr/L-echantillonneur-de-lycee
Des vidéos sur les visions
http://www.sustainable-everyday.net/inventerl[…]
Sur le site du Café
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