Parce que leurs conséquences individuelles, sociétales et économiques sont, de fait, désastreuses, parce qu’ils sont désormais pointés du doigt dans les études internationales, les phénomènes de décrochage scolaire ne laissent personne indifférent. Ils symbolisent, à tort ou à raison, une bonne partie des manquements de l’école, même si elle ne peut en être tenue seule responsable.
La diversité des actions menées sur le territoire français pour lutter contre ce décrchage reflète l’ampleur et la complexité du problème. Quels que soient les raisons du décrochage et les types de décrocheurs, il n’est pas admissible de laisser chaque année plus d’une centaine de millier de jeunes disparaître du système scolaire sans qualification. Mais comment les rattrraper ? Que faire pour que cette situation s’améliore ?
Il n’est pas surprenant qu’une région comme l’Ile-de-France se soit attachée à travailler sur ces questions depuis longtemps, en s’y investissant d’abord au travers du prisme de la formation et de l’insertion professionnelles, puis de celui de la formation initiale. Aujourd’hui, fidèle à ses objectifs de réussite pour tous les jeunes, elle veut aller encore plus loin et faire encore mieux. En faisant de la lutte contre le décrochage scolaire une grande cause régionale, les élus socialistes de la région Ile de France entendent coordonner les actions et les réflexions sur le territoire régional, donner une dimension plus collective à maintes initiatives individuelles, et developper, là où nécessaire, des modes de travail efficaces.
Mais la région, pas plus que l’école, ne peut agir seule en ce domaine. Elle s’est donc engagée dans un processus collaboratif où tous les partenaires sont invités à prendre place : éducation nationale, parents, autres collectivités, associations, experts, etc.
Dans ce cadre, le conseil régional a décidé, en première étape, d’organiser des assises en septembre, préparées selon un processus de large concertation. Ces assises devront aboutir à un état des lieux partagé, fondé sur des études existantes ou à mener, et déboucher sur des propositions d’actions. Des financements ont d’ores et déjà été votés à cette intention et des groupes de travail ont été formés.
Dans cette édition du Café francilien, il nous a semblé que la multiplicité des significations et interprétations liées aux termes « décrochage scolaire » méritait bien qu’on y consacre quelques pages avant de parler plus précisément des objectifs régionaux et des actions menées et de présenter les témoignages des acteurs de terrain.
Françoise Solliec