La publication du document de la loi de finances sur les subventions aux associations en 2011 révèle les choix très particuliers de Luc Chatel au ministère de l’éducation nationale. Si les grandes associations captent les plus forts versements, les préférences ministérielles sont marquées. Enfin sous Luc Chatel comme sou Xavier Darcos et , peut-être Vincent Peillon, rue de Grenelle on n’oublie pas que charité bien ordonnée commence par soi-même…
Consulter la liste des associations subventionnées par le ministère de l’éducation nationale est un vrai travail. Le Monde en a tiré une représentation graphique intéressante. Il faut de l’obstination pour éplucher une liste où se retrouvent des centaines d’associations sur une bonne centaine de pages.
Les grandes associations reçoivent le plus grande partie de l’aide publique. Là dessus le choix ministériel est faible. La Ligue d el’ enseignement a bénéficié de 23 millions en 2011, l’UNSS de 17, les PEP de 6, les CEMEA de 5, les Francas, l’OCCE de 4 pour citer les plus importantes.
Des choix plus personnels
Il reste alors au ministre la possibilité de faire des choix plus personnels. Et là la liste réserve des surprises. Il y a des choix pédagogiques. Ainsi l’AFL, une association d’aide à la lecture, mal vue depuis G de Robien, ne bénéficie que de 20 900 euros c’est à dire autant que la Blanquefortoise d’animation (chère à Darcos ?) ou l’association d’animation du canton de Doudeville (20107). Il y a d’autres choix. Le Secours populaire bénéficie de 210 000 euros, le secours catholique du double. De nombreuses associations catholiques bénéficient d’ailleurs des largesses ministérielles. L’UNI, une association d’étudiants très à droite touche 120 000 euros quand l’UNL, proche de la gauche, doit se contenter de 30 000. Mieux encore, l’association RNL, dont la mission est « la promotion du bilan des réformes engagées depuis 2007 » a touché 15 000 euros pour quelque chose qui ressemble à un travail de relations publiques ministérielles. L’association bombardait, jusqu’à la défaite de Sarkozy, les médias de communiqués en apparaissant comme une organisation lycéenne de droite.
Du coté de l’administration centrale
Le budget des associations est aussi un moyen de soutenir les personnels du ministère. Certes l’amicale du lycée Renoir d’Angers a pu tirer du ministère 450 euros. Mais l’association d’entraide du ministère de l’éducation nationale, qui subventionne des centres de vacances et les restaurants du seul personnel de l’administration centrale bénéficie de 1,7 million de subvention soit plus de 1000 euros par adhérent et près de 3 000 par bénéficiaire. Les usagers du restaurant du ministère de l’enseignement supérieur mangent 450 000 euros, soit dix fois plus que le restaurant de l’Esen, lui aussi subventionné.
Des changements en 2012 ?
L’alternance politique a-t-elle redistribué les cartes ou changé les pratiques ? Certaines associations, comme RNL, sont en sommeil. Des mouvements pédagogiques ont vu leur soutien financier fortement revalorisé. Il faudra attendre 2014 et 2015 pour avoir une vue sure. Est-ce les pratiques ou les destinataires qui ont changé ?
François Jarraud