Va-t-on continuer à faire des programmes sans tenir compte de l’avis des enseignants ? C’est la question que pose l’APBG, association qui regroupe les professeurs de SVT. Bien décidés à ne pas se laisser faire, ils exigent d’être reconnus comme des interlocuteurs incontournables lors de la rédaction des programmes. A quelques heures des vacances, le ton monte…
90 parlementaires à la rescousse
En février dernier l’APBG avait adressé une lettre ouverte à Vincent Peillon. L’association demandait un allégement des programmes de 1ère L et ES et de terminale S. « Malgré l’intérêt des programmes actuels, leur lourdeur et la diversité des approches et des évaluations, dans le cadre d’horaires trop restreints, risquent d’aboutir, non pas à une appétence pour les sciences, mais à leur rejet. Le maintien de ces programmes dans les conditions actuelles engagerait une lourde responsabilité de leurs auteurs vis-‐à-‐vis de notre pays », concluait l’association.
En avril juin, à la demande de l’APBG, 90 parlementaires ont posé des questions écrites au ministre. La réponse de V. Peillon n’a pas plu à l’APBG. Le ministre déclare que « les enseignants ont à leur disposition des éléments leur permettant d’appréhender les attendus du programme dans le respect de leur liberté pédagogique… En outre, un suivi de la mise en oeuvre des programmes de sciences et vie de la Terre est assuré depuis la rentrée 2012, à l’initiative de l’inspection générale de l’éducation nationale de sciences et technologies du vivant, de la santé et de la Terre. Plusieurs groupes de travail composés d’inspecteurs et d’enseignants de SVT ont ainsi été constitués ».
Une nouvelle lettre ouverte
» La composition de ces groupes nous est inconnue et l’APBG n’en fait pas partie », s’indigne l’APBG. Dans un nouveau texte envoyé aux parlementaires le 16 juin, elle souligne que » après trois années de mise en oeuvre, contrairement à ce qu’affirme Monsieur le Ministre, les enseignants ont constaté que les nouveaux programmes de SVT sont trop lourds par rapport aux précédents… L’hétérogénéité et la parcellisation des ressources mises à disposition des enseignants ne permettent pas d’appréhender les attendus du programme. En particulier, certains sujets zéro et les premiers sujets de la session du baccalauréat 2013 (hors métropole) sont non conformes à la définition officielle des épreuves du baccalauréat ou des programmes de SVT ».
Alors que le décret sur le Conseil supérieur des programmes est en consultation auprès des syndicats (voir L’Expresso du 4 juillet), l’APBG demande » si les associations de spécialistes, dont l’APBG, seront partie prenante de ce Conseil ». Début juillet, l’APBG « demande à être partie prenante du Conseil Supérieur des Programmes ou en tout cas consulté officiellement pour veiller à une application la plus rapide possible des allègements des programmes beaucoup trop lourds concernant la réforme des lycées pour le cycle terminal, comme d’ailleurs l’obtention de groupes restreints en collège afin de pouvoir préparer et évaluer les compétences expérimentales ». L’association reprend la même idée. « Cette non reconnaissance des problèmes réels des SVT et des sciences en général est très grave ».
F Jarraud
Le nouveau texte de l’APBG adressé aux parlementaires
La lettre ouverte adressée au Ministre
La réponse du Ministre à la lettre ouverte de l’APBG