Un établissement scolaire peut-il devenir un centre culturel pour sa communauté ? C’est ce que fait le lycée Choiseul de Tours avec la 4ème édition des Salons de Choiseul, deux journées, les 17 et 18 novembre, où l’établissement accueille 8 000 participants à une soixantaine de conférences. Stéphane Genêt, professeur d’histoire-géographie organise les Salons avec Sylvie Mercadal, professeure documentaliste. Il en présente les particularités et l’impact pédagogique.
Placer un établissement scolaire au centre de la vie culturelle de sa communauté est un exploit. Le faire en période d’attentat est encore plus difficile. L’année dernière les Salons de Choiseul n’ont pu avoir lieu. Ils renaissent cette année grâce à l’énergie des deux enseignants et à des travaux de sécurité importants dans le lycée Choiseul.
Les 17 et 18 novembre, le lycée continuera à fonctionner mais il accueillera près de 8000 personnes dans 56 conférences. C’est dire que l’évenement engage entièrement l’établissement. S Genêt et S Marcadal le préparent depuis une année. L’organisation et l’accueil sont pris en charge par des étudiants de BTS MUC du lycée. De nombreux enseignants réservent des places pour leur classe. Des enseignants du lycée qui font aussi de la recherche présentent leur travaux (à commencer par S Genêt lui-même). Le restaurant scolaire prépare des « repas historiques » durant ce deux journées. Plus original, le lycée offre trois autorisations d’absence à chaque élève pour participer aux conférences du Salon.
Ce succès est possible grâce à une programmation qui vise large. Le thème retenu cette année est la mobilité ce qui permet de croiser les disciplines. Les élèves par exemple se sont rués sur les conférences consacrées à Game of Thrones et à la culture populaire sur Youtube. Mais le thème de la mobilité renvoie aussi à la mondialisation (C Grataloup et A Frémont), au roman national (W Blanc et G Noiriel), aux théories du complot (J Giry) ou au voyage des religions (Odon Vallet).
« Organiser ces événements et entrer en contact avec ces intellectuels est un plaisir », nous a dit S Genêt. C’est aussi une autre façon de faire cours. Des liens peuvent être faits entre les conférences et les programmes. « Je vais emmener une classe de seconde assister à la conférence sur Rome », nous dit S Genêt. « Ca tombe bien par rapport à la progression annuelle ce qui n’est pas forcément toujours le cas ».