17 décembre – L’éditorial : Découverte scientifique : Les profs sont vaccinables (comme tout le monde)
« Le ministère de l’Éducation nationale proposera début janvier, aux personnels des écoles et des établissements scolaires publics et privés sous contrat, quel que soit leur statut, de se faire vacciner contre le virus de la grippe A H1/N1 ». Alors que médecins et infirmières sont réquisitionnés depuis des semaines pour vacciner les élèves dans les établissements, le ministère annonce qu’ils reviendront « dans certains établissements scolaires » vacciner les profs dans le cadre d’une « nouvelle campagne de vaccination ». Cela « quel que soit leur statut ». C’est dommage. J’aurais aimé voir des centres de vaccination différents pour agrégés, certifiés, PE, contractuels, etc.
Incapable d’apporter une réponse simple à la question de la vaccination des enseignants en même temps que les élèves, le ministère annonce la vaccination des enseignants au moment où il n’y a plus de priorité. Cette belle leçon d’inefficacité administrative ne porterait pas à conséquence si l’on ne continuait à faire prendre des risques inutiles et sérieux aux enseignants à risque. Actuellement ils n’ont toujours ni information, ni consigne personnelle, ni gestion particulière de leur cas.
Début janvier quelques établissements vont donc à nouveau vivre la mobilisation des locaux, du personnel médical, administratif, des photocopieuses, pour piquer une poignée de personnes. Et on va tous espérer qu’il y ait des progrès de gestion d’ici la prochaine pandémie. Surtout si, elle aussi, est plus sérieuse.
Quand la grippe fait une nouvelle victime : la gestion de l’Ecole
« J’ai fait reconnaître la légitimité de mon retrait »
7 décembre – Editorial : Quand la grippe fait une nouvelle victime : la gestion de l’Education nationale
La réunion entre syndicats et ministère vendredi 4 décembre met en évidence les faiblesses de gestion du ministère.
« Décevante ». C’est ainsi que Dominique Thoby (Se Unsa) nous décrit la réunion qui s’est tenue le 4 décembre entre ministère et syndicats sur la grippe et ses retombées dans l’Education nationale. Elle faisait suite à une enquête de ce syndicat sur les carences de la médecine du travail dans ce ministère et à la question posée par les personnels à risque face à la pandémie grippale. Le Se-Unsa estime « n’avoir pas reçu de réponses concrètes à ses demandes ».
Interrogé également par le Café, Gérard Aschieri (FSU) juge également la réunion « décevante ». Aux questions soulevées, le ministère ne répond pas vraiment. La FSU a notamment exprimé le mécontentement des personnels de santé, réquisitionnés pour la vaccination dans des conditions « d’autoritarisme et d’irrespect de la déontologie ». Le ministère semble incapable d’apporter une réponse simple à la question de la vaccination des enseignants en même temps que les élèves : le ministère de la santé a distingué des priorités différentes pour les jeunes et les enseignants et il n’est pas possible de revenir dessus. Quant aux personnels à risque, faute de médecine de prévention, le ministère s’avoue incapable de les identifier et donc de les informer… La FSU se demande s’il y a « une volonté assez forte de l’éducation nationale face à la Santé et à l’Intérieur ».
La seule conséquence matérielle de cette réunion c’est la promesse de mettre des informations en ligne à destination des personnels. En effet, vendredi 4 décembre, le site du ministère affichait une page spéciale sur la pandémie. Les personnels à risque n’y trouveront aucun conseil pour affronter la pandémie. Une seule information les concerne : pour le ministère le droit de retrait ne s’applique pas…
Le ministère accorde « l’absence rémunérée » à l’enseignante qui s’était retirée
4 décembre: Le ministère accorde « l’absence rémunérée » à l’enseignante qui s’était retirée
En rendant public dans L’Expresso du 2 décembre le cas de Mme A, une professeure enceinte qui a usé du droit de retrait alors que ses élèves étaient porteurs du virus H1N1, alors que le Se-Unsa lançait une campagne pour une véritable gestion médicale des enseignants, nous avons contribué à soulever un tabou : l’absence de prise en compte des enseignants « à risque » en pleine phase pandémique. 48 heures plus tard nous avons revu Mme A et fait le point avec elle.
« Je pense avoir eu raison d’agir comme je l’ai fait, c’est-à-dire en faisant reconnaître la légitimité de mon retrait et en mettant en évidence par la même occasion les carences de l’administration » nous dit-elle. Son action a abouti à poser le problème et a obtenir un règlement de son cas personnel dans des conditions de publicité qui donnent à penser que des instructions devraient très prochainement être envoyées aux rectorats.