Par Françoise Solliec
Une bonne orientation conduisant à un choix d’études adapté peut apparaître comme un élément important de réduction des taux d’échecs en licence à l’université et nombre d’entre elles se préoccupent d’aider les lycéens à mûrir leurs choix. Ainsi, l’université d’Evry, dans l’Essonne, mène depuis 2006 une politique très active en la matière.
Les cordées de la réussite
Placée dans un territoire comprenant nombre de quartiers politique de la ville, l’université d’Evry est tête d’une des « cordées de la réussite » de l’académie de Versailles. Ce dispositif, mis en place conjointement par le ministère de l’enseignement supérieur et le secrétariat d’état à la politique de la ville, vise à créer des partenariats entre un ou plusieursétablissements d’enseignement supérieur (grandes écoles, universités) et des lycées ou collèges, avec « pour objectif de promouvoir l’égalité des chances et la réussite des jeunes face à l’entrée dans l’enseignement supérieur, et notamment dans des filières d’excellence ».
L’université est, dans ce cadre, partenaire de 23 établissements, dont quelques collèges, déclare Agnès Bathiany, chef de projet du dispositif liaison lycée université. Environ 150 étudiants participent à cette démarche, qui touche près de 550 jeunes, pour assurer des actions de tutorat individualisé se déroulant sur une ou plusieurs années. Ce tutorat comprend une dimension découverte des métiers, avec des visites d’entreprises ou des conférences de professionnels. Il comprend aussi une dimension connaissance des formations, matérialisée par des visites et des rencontres avec des enseignants d’écoles, d’universités, d’IUFM. Il comprend enfin une part méthodologique pour aider les élèves à mieux appréhender leur travail et celui qu’ils devront fournir en tant qu’étudiant.
Outre les actions de tutorat individualisé, plutôt réservé aux élèves dont le projet personnel et professionnel a besoin d’être travaillé, un accompagnement collectif est ouvert à tous les élèves qui le souhaitent, par exemple pour participer à des ateliers, visiter des musées comme l’institut du monde arabe pour réfléchir à la notion d’ouverture, rencontrer des journalistes, etc.
L’orientation active
« Pour les élèves de terminale, toutes ces actions prennent fin en décembre », explique Agnès Bathiany, « car on entre ensuite dans la phase d’orientation active, ouverte à tous les futurs bacheliers ». Il s’agit alors d’organiser une campagne d’informations, en privilégiant la proximité (départements d’Essonne et de Seine-et-Marne), avec des rencontres dans les classes ou avec les parents. « On passe beaucoup de temps à expliciter les procédures nouvelles d’accompagnement des bacheliers dans l’université ». Une cinquantaine d’enseignants et une quinzaine d’étudiants participent à ces réunions, qui peuvent déboucher sur des entretiens individuels.
Sur le site APB, l’université offre un service de conseil dématérialisé auquel participent une cinquantaine d’enseignants chercheurs ; les candidats remplissent un dossier et reçoivent en retour un avis, qu’ils sont bien sûr libres de suivre ou non. Des rendez-vous peuvent être proposés. Sur les 9000 candidats ayant formulé un vœu d’entrée à Evry l’an dernier, 6000 avaient demandé un conseil. A noter que la capacité d’accueil n’étant que de 3500, seuls les vœux de rang élevé ont pu être satisfaits.
Les lycéens sont également invités à participer aux journées portes ouvertes, puis à des journées « spécial entretiens » où ils peuvent bénéficier d’un entretien individuel de 30 à 45 minutes avec des responsables de L1. Cet entretien permet de lever les incompréhensions et d’émettre conseils et diagnostics. Les élèves en ont souvent à l’avance une représentation d’entretien sélectif, généralement modifiée après la rencontre. L’an dernier, 2000 entretiens ont été réalisés.
Dans le cadre du plan de réussite licence, les bacheliers affectés en L1 à Evry sont accompagnés dans leurs inscriptions de juillet à septembre. Avant la reprise des cours, un stage d’intégration de 2 semaines leur est proposé, portant principalement sur la découverte des locaux et des filières ainsi que sur de la méthodologie (utiliser les ressurces, travailler de manière autonome). Ensuite, ils sont suivis par un enseignant référent et généralement des tuteurs. Des tests de niveau et des cours de soutien sont organisés en tant que de besoin.
Les cordées de la réussite
http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid22990/les-cordees-de-la-[…]
Le pôle d’information et d’orientation d’Evry
http://www.univ-evry.fr/fr/formation/l_orientation_et_le_conseil2.html