Par Françoise Solliec
De nombreux enseignants se préoccupent d’aider les élèves à formuler leur projet d’orientation. Dans des activités de classe ordinaires, d’heure de vie de classe ou du module de découverte professionnelle DP3, quelques exemples qui mettent en valeur les relations entre profs et professionnels de l’orientation.
Réussir son orientation en classe de 3ème, coordination Sylvain Gland, professeur d’histoire géographie dans l’académie de Besançon
L’action, décrite dans une longue fiche téléchargeable, concerne 7 enseignants, la COP et tous les élèves de troisième du collège J. Jeanneney de Rioz.
Partant du constat que l’orientation « peut être perçue comme discriminante et conduire à l’échec », l’équipe de mise en œuvre a décidé d’en faire « l’occasion d’une prise en charge globale, tant disciplinaire que cognitive de tous les élèves et les conduire à la réussite par une remédiation à géométrie variable, adaptée à chacun car négociée avec lui ».
Le programme des activités (1 heure par semaine commune à tous es élèves de 3ème et des temps particuliers) se déroule selon deux axes.
L’éducation au bilan est « le volet le plus contesté par les collègues … Il s’agit pourtant bien d’un accompagnement visant, en peu d’heures, à ce que les élèves donnent du sens à une année scolaire chargée tant en contenus disciplinaires qu’en enjeux ». Elle comporte un volet de préparation au conseil de classe et à l’issue de celui-ci l’élaboration de « contrats de progrès ».
Une remédiation individualisée est proposée aux élèves qui ont bénéficié du dispositif d’aide et de soutien en 4ème. Par ailleurs des actions de remédiation disciplinaires ou méthodologiques ont été mises en place, ainsi que des actions de remédiation par alternance qui débouchent sur des stages, longuement préparés.
Le bilan du travail de l’année montre qu’une « petite minorité de 10 % d’élèves jugent inutile cette heure supplémentaire à leur emploi du temps : ils correspondent à ceux qui n’ont été volontaires pour participer à aucune remédiation, hormis les quelques séances consacrées aux bilans trimestriels. 55 % sont d’un avis contraire et 35 % l’estiment même nécessaire ». Opinion partagée par les parents puisque « 1/3 jugent cette action nécessaire ; 2/3 la pensent utile (quand bien même elle ne l’a pas été pour son enfant) ».
http://www.ac-besancon.fr/IMG/doc/In06_BI10.doc
Ma vie future, Laurence Malinverni, professeur de lettres dans l’académie de Montpellier
Action rapportée dans le n°463 des Cahiers pédagogiques, mai 2008.
Le thème de rédaction, « Ma vie future » initialement complémentaire d’autoportraits d’élèves, a permis à Laurence Malinverni d’élaborer un outil à l’orientation. Elle propose, dans cette rédaction menée sur un mois comprenant 15 jours de vacances « aux élèves de se projeter, de se rêver dans l’avenir les yeux fermés … ». L’introduction joue le rôle d’un bilan « sur l’image que l’élève pense donner de lui à l’heure actuelle », la conclusion « prend la forme d’une appréciation générale sur la vie que l’élève s’est inventée ».
L’apport d’une telle réalisation en termes d’éducation à l’orientation se mesure « à travers le réalisme, la justesse et la pertinence des métiers décrits … ». Menée entre février et avril, au moment des visites de salons,des rencontres avec les professionnels et des portes ouvertes, elle est un moyen pour l’élève de préciser ou d’enclencher « le long processus de maturation de son projet d’orientation ».
http://www.cahiers-pedagogiques.com/numero.php3?id_article=3723
Nos activités en DP3, entretien avec Vincent Dhuicque, professeur de SVT dans l’académie de Clermont-Ferrand
« Dans mon collège, 16 élèves de 3ème suivent le module de découverte professionnelle 3 heures que nous animons avec ma collègue d’arts plastiques. Nous l’avons conçu comme un parcours de découverte des métiers, des entreprises, des formations, réalisé sous la forme la moins scolaire possible. Deux heures fixes par semaine sont consacrées à des travaux de documentation, de compte-rendus de visite, d’exposés, tandis qu’une heure annualisable est réservée aux sorties, d’une demi-journée sauf exception.
Nous avons choisi d’aller visiter deux entreprises de la région, une fabrique de structures métalliques et une entreprise agro-alimentaire, dans lesquelles les métiers sont en relation directe avec les lycées du voisinage que nous faisons découvrir à nos élèves, à savoir un lycée général et technologique, un lycée professionnel et un lycée agricole. Dans ce dernier, nos élèves ont l’occasion, pendant une journée, de participer aux travaux des lycéens et nous avons pu constater que ces visites d’établissement jouaient un rôle très important pour confirmer ou changer un projet d’orientation. L’excellent accueil que nous réserve les entreprises laisse aussi une impression très favorable aux élèves.
Dans les séances au collège, où nous utilisons le plus souvent la salle informatique, nous travaillons beaucoup à développer l’autonomie et l’expression orale des élèves. Nous les voyons avec un autre regard, nous établissons une autre relation et nous en sommes très satisfaits. Cependant, nous nous sentons parfois un un peu légers au niveau théorique, par exemple sur la classification des entreprises, e, même si n travaille facilement avec la documentaliste et la COP, nous aurions bien aimé bénéficier, nous aussi, d’une formation ».
Que faire dans l’heure de vie de classe ? Témoignages d’Arnaud Dubois, professeur d’histoire géographie et de Daniel Mercier, CO-Psy, sur le site du CNDP
A la suite d’un incident, un moment de parole s’institue entre Arnaud Dubois et les élèves d’une de ses classes. « Par la force de la parole, de horde, les élèves redevenaient des jeunes qui vivent des choses difficiles. Cela les réinscrivait dans l’ordre de l’humanité. Pour moi, plus de doute : il fallait continuer dans ce sens ». Dans ce temps de parole, « Chacun parle de ce qu’il vit dans la classe, le cours, l’établissement, une parole qui ne peut se dire que dans un groupe car c’est le groupe qui fait tiers et non le professeur ».
Pour Daniel Mercier, qui a animé une formation longue sur l’heure de vie de classe, « L’heure de vie de classe nous paraît offrir un cadre propice au développement de pratiques, difficiles à mettre en place par ailleurs, comme l’expression individuelle, et surtout collective, des élèves, comme le travail de régulation du groupe et de la classe. À la différence des cours traditionnels, elle permet également d’aborder tout ce qui concerne la vie institutionnelle, le conseil de classe, le rôle des délégués, et de traiter de la question de l’orientation sur le long terme et pas au seul moment des échéances ». D’après lui, le COP n’a pas vocation à animer cette heure, car il n’en a pas le temps, mais il peut participer à certaines et suivre ce qui s’y passe, autravers du dialogue avec le professeur prinicpal ou du CPE qui en prend la charge
http://www.cndp.fr/actualites/question/citoyennete/experiences-Imp.htm