Par Françoise Solliec
Comment les néo-bacheliers vont-ils vivre leur première année à l’université ? Quelles sont les principales difficultés d’adaptation ? Quels conseils leur donner pour y réussir ?
L’enquête de l’université Paul Valéry de Montpellier
Qui sont les entrants à l’université lettres et sciences humaines de Montpellier ?
Les universités aussi mènent des enquêtes pour mieux connaître leurs étudiants. Par exemple, l’université Paul Valéry Montpellier 3, interroge chaque année ses nouveaux entrants.
« À partir de l’analyse de différentes variables, l’enquête appréhende les choix d’orientation faits au moment de l’entrée à l’université.
– Pourquoi les étudiants s’inscrivent en L1 dans telle filière et à l’UPV ?
– Comment ont-ils été orientés ?
– D’où viennent-ils ?
– Quelles sont leurs attentes ?
– Quelles sont leurs motivations ?
– Quelles sont leurs ambitions universitaires et professionnelles ?
– Quelles sont leurs inquiétudes ? »
Dans les réponses, il est intéressant de noter que
« Les étudiants issus des catégories sociales les moins favorisées sont faiblement représentés (seulement 14% de « fils d’ouvrier ») ; alors que près de 24% des étudiants ont un père exerçant une profession libérale. Plus de 4 mères sur 10 sont employées
C’est essentiellement dans le but de construire un projet professionnel mais aussi dans l’objectif d’obtenir un diplôme nécessaire pour se présenter à un concours, que le primo entrant s’inscrira à l’université.
À la question « votre inscription en 1ère année correspond-elle à votre premier voeu d’orientation à l’issue de la classe de terminale ? » 37,5% de l’ensemble des nouveaux bacheliers inscrits en L1 à l’université ont répondu « non ».
93% des étudiants se sont renseignés sur le contenu des études et les débouchés de la filière danslaquelle ils se sont inscrits. Internet est la source d’information la plus fréquemment citée ; les primo entrants auront tendance, ensuite, à suivre les conseils de la famille ou d’amis.
A la question « Quels sont à votre avis les éléments qui risquent de vous poser le plus de difficultés lors de votre première année à l’université ? » 63% des étudiants déclarent appréhender la difficulté d’adaptation au rythme universitaire ; viennent ensuite les difficultés liées au financement des études (51%) puis la gestion du stress (47%) ».
L’enquête sur les entrants 2008
http://www.univ-montp3.fr/filemanager/vie_etudiante/O[….]
A partir des données de l’OVE
En septembre 2007, Geoffroy Lauvau et Justine Martin, de l’observatoire européen des politiques universitaires (Paris 4), tentaient de répondre à la question « Qui sont les étudiants ? ». Voci quelques extraits de leur intervention à une unversité d’été, appuyée sur des statistiques de l’OVE, l’observatoire national de la vie étudiante.
Les filières universitaires générales sont « nécessairement composées pour partie d’élèves issus de l’enseignement secondaire qui les ont choisies positivement (comme un premier choix par exemple) et pour partie d’autres élèves qui n’ont pas pu s’inscrire ailleurs et se retrouvent nécessairement inscrits dans les seules filières qui ne peuvent pas les refuser. … les élèves les meilleurs et les plus jeunes s’inscrivent en prépas. L’immense majorité des gens moyens ou faibles s’inscrivent dans des filières générales ».
Cependnt, la répartition dans les filières générale est loin d’être homogène « 29% s’inscrivent dans des formations de Sciences alors que plus de 70% s’inscrivent dans les formations de Lettres et sciences humaines (en incluant le droit, l’économie et la gestion) ».
Dans les poursuites d’études, les conditions matérielles des étudiants jouent un rôle essentiel. La première cause d’abandon est la nécessité d’un travail extérieur. Mais à conditions matérielles égales, la motivation est un atout important. « Pour les 23% environ d’étudiants qui s’inscrivent par « défaut », le manque de motivation et les difficultés à s’adapter aux exigences d’un enseignement de haut niveau entraînent un abandon dans les 2/3 des cas (en droit par exemple où les étudiants issus de bacs technologiques représentent 14% des inscrits). Un tiers de ces étudiants se réoriente vers d’autres formations, le plus souvent un institut universitaire de technologie (IUT) ou une section de techniciens supérieurs (STS), et un autre tiers abandonne ses études.
De ces chiffres ressort un point essentiel : si les moyens matériels mis à disposition des étudiants en premier cycle déterminent en partie l’échec ou la réussite, la question se pose aussi de savoir dans quelle mesure les formations proposées par les établissements d’enseignement supérieur sont adaptées aux profils des étudiants d’aujourd’hui et aux besoins de la société ».
Le texte des interventions
http://oepu.paris-sorbonne.fr/spip/spip.php?article84
Les conseils aux futurs étudiants
Pour sensibiliser les futurs étudiants à leur adaptation à l’université et leur donner quelques repères, les universités ont développé des stratégies d’accueil par entretiens. Elles s’adressent aussi aux lycéens à travers leurs sites.
Les conseils des professionnels
A l’entrée à l’université, tous les enseignants mettent les étudiants en garde contre l’impression de liberté –moins d’heures de cours, une présence non obligatoire – et insistent sur la nécessité d’un travail régulier, sans se décourager en cas de diffficultés. Petit à petit, des réseaux de suivi se mettent en place, tuteurs, professeurs référents, conseillers d’orientation, etc. qui sont là pour les aider.
« Ne manquez pas la marche d’adaptation entre le lycée et l’université, où vous devrez adopter de nouvelles méthodes de travail et être plus autonome.
Utilisez tous les moyens mis à votre disposition, dans le cadre du Plan Licence, pour vous aider à réussir : bénéficiez du tutorat, consultez vos enseignants-reférents » conseille Pierre-Yves Hénin, président de l’université Paris 1.
http://www.postbac-iledefrance.fr/comprendre-les-[….]
Jean-Loup Salzmann, président de Paris 13, met l’accent sur l’importance du travail en bibliothèque : « Les étudiants des universités ont la chance fantastique de disposer d’une bibliothèque universitaire à proximité, avec plus de livres qu’ils n’auraient jamais imaginé en avoir. La BU est l’instrument central de l’université : abusez-en ! »…
http://www.postbac-iledefrance.fr/comprendre-les-spec[….]
Pour Marie-Christine Lemardeley, présidente de l’université Paris 3, « Il ne faut surtout pas considérer que la présence aux cours est en soi suffisante et, donc, ne pas faire le travail personnel nécessaire. On considère en général que pour chaque heure de cours deux heures de travail personnel sont nécessaires. Surtout, il ne faut pas préférer le café à la bibliothèque… et laisser les jours passer jusqu’aux examens en se disant que l’on a bien le temps ! »
http://www.postbac-iledefrance.fr/comprendre-les-spec[….]
Les conseils des étudiants
L’université de Cergy-Pontoise a mis en ligne 80 témoignages d’étudiants, représentant toutes les disciplines enseignées ainsi que l’IUT.
Par exemple Alexis, en L1 d’économie-gestion déclare « J’ai redoublé l’année dernière, et cette année se passe plutôt bien. Je trouve que les matières se rapportant aux mathématiques sont très exigeantes et difficiles. Je viens d’un bac ES et je ne pensais pas que le niveau demandé en mathématique était si élevé, mais en faisant beaucoup d’exercices on peut réussir. Je vous conseille d’aller à tous les cours d’amphi, et de préparer vos TD à l’avance, c’est le seul moyen d’y arriver ».
Claudine, en 1ère année de DUT techniques de commercialisation, est titulaire d’un bac scientifique qui pose quelques problèmes. « Les cours ne sont pas toujours faciles car je viens d’une filière scientifique ; j’ai du retard par rapport à ceux qui viennent des autres filières et qui ont déjà des connaissance en économie ou en comptabilité. Cependant, c’est aussi un avantage car je peux leur demander de l’aide là où ça « coince » ! Donc petit à petit je m’améliore… Je vous conseille de bien vous accrocher, surtout ceux qui viennent de filières totalement différentes des études qu’ils ont choisies car cela peut paraître décourageant au début mais en travaillant tout est possible ! »
80 étudiants témoignent