Que peut apporter le parcours de découverte des métiers et des formations ?

Par Françoise Solliec

L’orientation est un processus qui s’inscrit dans la durée. Dans le projet gouvernemental, dès les premières années du collège, chaque élève doit pouvoir construire une approche cohérente des métiers et des formations qui devrait faciliter son parcours scolaire et, plus généralement, limiter les sorties sans qualifications, répondant ainsi à une préoccupation majeure du délégué interministériel à l’orientation, Bernard Saint-Girons.

La circulaire de mise en œuvre

La rentrée 2009 verra la mise en place au colllège du parcours de découverte des métiers et des formations, décrit dans le B0 du 17 juillet 2008. Concernant les enseignants de toutes les disciplines, ce parcours débute dès la 5^ème avec des activités de découverte de métiers, selon des modalités très variées. Il a pour objectif d’aider l’élève à construire un projet personnel et d’arriver davantage à s’orienter, plutôt que d’être orienté.

Au collège, les activités peuvent s’appuyer sur les » initiatives nationales (semaine École-Entreprise, semaines de la presse, de la science, actions d’éducation artistique et culturelle, ….) » ou sur des initiatives plus locales de rencontres avec les entreprises et les branches professionnelles.

Elles peuvent s’exercer à tous les niveaux dans le cadre des heures de vie de classe ou, en 3^ème, dans le module de découverte professionnelle, ouvert à tous les élèves volontaires.

Mais, avec des élèves aussi jeunes, il n’est pas facile de parler métiers pour les faire se projeter de manière réaliste. « Est-ce qu’on donne une information adaptée, ou est-ce qu’on fait de la pub ? » s’interroge Jacques Vauloup, inspecteur de l’orientation dans la Sarthe. « Les adultes ne sont pas très clairs : comment en effet se projeter et s’orienter dans un monde pétri d’incertitudes, aux évolutions de plus en plus rapides ? ». Pour lui, la réponse « est de varier les angles d’attaque dans l’information transmise aux jeunes, de la faire emettre en perspective et de comparer diverses situations ».

La classe de 4^ème est plus spécifiquement visée pour une première approche des voies de formations. « C’est aussi une activité en soi, visant à familiariser les élèves avec les cursus et les poursuites d’études tout en faisant le lien avec les métiers ». Les élèves y sont invités à passer une journée dans un lycée, un lycée professionnel ou un CFA, pour mieux cerner la réalité des différentes voies de formation.

En classe de troisième, l’accent est mis sur la séquence d’observation en milieu professionnel. « Elle peut être complétée par d’autres activités relatives à la connaissance des structures de formation, la participation à des salons, des forums et toute autre activité pédagogique permettant d’informer sur les métiers et les formations pour faciliter la démarche de choix qui s’opère à ce niveau ».

L’entretien personnalisé d’orientation et l’option facultative de “Découverte professionnelle” sont également des éléments structurants du parcours.

Pour la mise en œuvre de ce parcours, les établissements pourront s’appuyer « sur l’ensemble des ressources disponibles à l’interne de l’établis sement (CDI, Kiosque ONISEP, etc.) comme à l’externe (CIO, SCUIO-IP, missions locales, services publics de l’emploi, points d’accueil des chambres consulaires, etc.). Un portail électronique national, unique et gratuit donnera, à cet effet, des informations sur les métiers, les formations et leurs débouchés en termes d’insertion professionnelle ».

http://www.education.gouv.fr/bo/2008/29/MENE0800552C.htm

L’action de la délégation ministérielle à l’orientation

Pour Bernard Saint-Girons, délégué interministériel à l’orientation, que nous avons rencontré dans ses locaux de Saint-Denis (93), il s’agit, constatant les méfaits d’une orientation subie en termes de réussite scolaire, d’aborder les problèmes d’orientation de manière anticipée par rapport aux grands paliers (fin de 3^ème, fin de 2^nde, après le bac). Il faut veiller à professionnaliser et nourrir le contenu des informations diffusées, notamment sur les relations entre filières de formation, débouchés et métiers. « On ne s’adresse pas de la même façon à un collégien, un lycéen ou un adulte, mais il est important que chacun puisse établir à son niveau une représentation conforme des métiers ».

Selon Bernard saint-Girons et ses collaborateurs, le parcours de découverte des métiers peut aider à compenser une évaluation trop scolaire, en motivant des élèves à des apprentissages similaires, mais dans un autre contexte et en révélant des compétences qui ne se montrent pas nécessairement en classe. Il est aussi un moyen de briser la spirale de l’orientation subie qui conduit à l’échec et au décrochage scolaire. « En donnant une information de qualité sur les métiers,notamment aux élèves des quartiers difficiles, on aide les élèves qui entrent dans ces métiers à se valoriser, on contribue à l’égalité des chances et à l’égalité des formations ».

Dans un objectif de meilleure liaison entre les activités de découverte des métiers et des parcours pédagogique, la délégation interministérielle à l’orientation travaille avec de nombreux partenaires, l’Onisep bien sûr, mais aussi les branches professionnelles, le MEDEF et divers associations et partenaires sociaux. Il s’agit là notamment d’organiser les informations à destination des collégiens, de mettre en scène les métiers, d’en montrer les évolutions.

Même si trop de jeunes encore n’ont pas d’idée de ce qu’ils veulent faire, Bernard saint-Girons et ses collaborateurs rejoignent l’opinion de nombreux professionnels de l’orientation, qui estiment que ce n’est pas l’information qui manque à ces jeunes, mais plutôt une méthodologie de repérage. Ils ont aussi besoin de modifier leur représentations des métiers, souvent superficielle et stéréotypée.

http://www.education.gouv.fr/cid4008/delegue-interminist[…]

Le portail orientation et formation

Coordonné par la délégation ministérielle à l’information, ’adressant aux élèves et aux adultes, le portail « de l’Etat, des régions et des partenaires sociaux » donne des définitions générales des filières et des sites de référence.