Par François Jarraud
La santé à l’école
Santé et scolarité sont indissociables. D’une part, les familles sont tenues de respecter un certain nombre d’obligations, notamment en matière de vaccinations. D’autre part, il entre dans les missions de l’école de promouvoir la santé des élèves et de développer leurs compétences afin qu’ils puissent eux-mêmes adopter des comportements favorables à leur santé. Un dossier du ministère qui fait le point sur les vaccinations, la restauration, la sexualité, les drogues.
http://www.education.gouv.fr/pid123/la-sante-des-eleves.html
Un enfant sur quatre s’est vu proposer un jeu dangereux
Jeu dit du foulard, jeu du pendu, jeu du bouc émissaire, jeu de la canette, jeu de Beyrouth, jeu du petit pont massacreur, jeu de la tomate etc. , les jeux dangereux ont une centaine de noms. Selon un sondage réalisé pour l’association SOS Benjamin, 26% des 7-17 ans s’est vu proposer un des jeux dangereux, 12% y ont participé. Le lieu de jeu le plus fréquent est la cour de récréation de l’école, devant la rue. Quatre jeunes sur cinq savent que ces jeux sont dangereux.
On se rappelle qu’au printemps dernier, le ministère avait officiellement attiré l’attention des enseignants sur ces jeux dangereux.
Association Sos Benjamin
Brochure ministérielle sur ces jeux
http://eduscol.education.fr/D0203/jeux_dangereux.pdf
Quand l’inégalité sociale touche la santé des enfants
Les enfants naissent-ils libres et égaux devant la santé ? « Avec un adolescent sur six en surpoids (obésité incluse) en classe de 3e et des écarts de prévalence qui vont du simple à plus du double entre les enfants de cadres et d’ouvriers non qualifiés (9,8 % contre 23,4 %), le surpoids apparaît comme le miroir des inégalités sociales, avec un effet loupe si on s’intéresse uniquement à l’obésité » affirme une étude du ministère de la Santé.
Elle montre par exemple que les élèves de troisième des collèges zep ont deux fois plus de dents cariées que leurs camarades des collèges non zep.
L’étude
http://www.sante.gouv.fr/drees/etude-resultat/er573/er573.pdf
Le dico du lycéen sportif
De abus de vitamines à la tendinite en passant par les crampes, l’asthme, le mal de dos etc., Bruno Chauzi offre aux lycéens une information précieuse sur les maux du sport et sur la santé en éducation physique. L’information est largement illustrée et à la portée des jeunes.
Ne réveillez pas l’ado qui dort
« La moitié des ados somnole en journée » selon Patrick Levy, Institut du sommeil et de la vigilance. Interrogé par Les Clés de l’Actu, un hebdomadaire destiné aux adolescents, « les tentations de loisirs multiples (jeux interactifs, activité sportive tardive, chats, télé etc.) et très probablement les horaires de cours et le travail scolaire, conduisent les ados à retarder leur heure de coucher et, au final, à se priver de sommeil ». Résultat : irritabilité, baisse des performances, 55% de ados somnolent dans la journée au moins une fois par semaine.
http://sommeil.univ-lyon1.fr/PROSOM/index.html
Malbouffe, obésité : Comment lutter ?
Alors que 4% des petits français sont obèses et presque un jeune sur dix en surpoids, plusieurs rapports, en France et en Angleterre, attestent de la difficulté de l’éducation alimentaire. Ainsi en France, la moitié des cantines scolaires contourne les instructions officielles.
D’après une étude de l’Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments), six ans après sa publication, la circulaire française du 25 juin 2001 sur la composition des repas servis en restauration reste ignorée par 49% des établissements secondaires de l’éducation nationale (et 38% des établissements agricoles).
L’Afssa a enquêté auprès de 1440 établissements secondaires publics. La moitié seulement ont répondu à l’enquête et donné la possibilité de suivre durant un mois la composition des menus. Pour l’Afssa, « l’application de la circulaire est à deux vitesses. Les établissements sont particulièrement sensibilisés aux contraintes de sécurité sanitaire des aliments mais montrent un intérêt plus réservé pour l’équilibre alimentaire des repas servis, l’éducation nutritionnelle et l’accueil des élèves nécessitant des régimes particuliers ». C’est particulièrement vrai des établissements où la restauration a été confiée à un industriel. Comme si cela déresponsabilisait l’établissement.
En principe, la lutte contre l’obésité pourrait se gagner à la cantine si celle-ci appliquait les textes. Car cette enquête prend tout son intérêt quand on sait que, en France, 6 millions d’enfants (un sur deux au primaire, deux sur trois au secondaire) déjeunent au moins 3 fois par semaine à la cantine où ils consomment au total un milliard de repas par an. Pour inciter les établissements à appliquer les textes, l’Afssa recommande de créer des groupements d’achats pour les cantines, de développer des menus prêts à l’emploi et d’améliorer la formation du personnel.
Mais l’Angleterre donne l’exemple des limites des directives. En Angleterre, en mars 2005, le gouvernement a émis des instructions bannissant les aliments trop gras et recommandant légumes et fruits. Selon les inspecteurs de l’Ofsted, les textes sont appliqués mais rencontrent une résistance réelle des élèves. La fréquentation des cantines a chuté de 9 à 25%. Les écoliers se plaignent des queues interminables et du coût de la nourriture. Ils préfèrent manger des chips avec leurs copains.
Ces exemples illustrent la difficulté pour lutter contre la malbouffe. L’exemple anglais montre que les circulaires ne suffisent pas à faire reculer le surpoids. S’il faut certainement éduquer les jeunes consommateurs, ce même exemple met en évidence le poids des habitudes alimentaires. En France, l’UFC Que choisir, la Fcpe, la Peep, l’association des diabétiques et celle des directeurs de restauration municipale ont tiré la sonnette d’alarme. Ils demandent une loi pour encadrer la publicité destinée aux enfants. Et invitent les internautes à écrire à leur député en leur proposant de le faire d’un seul clic. « Agissez afin que la publicité arrête de faire avaler n’importe quoi à nos enfants ».
Rapport de l’Afssa
http://www.afssa.fr/redirect.asp?IdObj=42704&cwSID=E391[…]
Cantines d’Angleterre
http://news.bbc.co.uk/2/hi/uk_news/education/7024585.stm
Le site Obesipub
Eat Well, Do Well
Bien manger pour bien travailler : c’est le nom d’une étude menée à Hull dans le Yorkshire (Angleterre). Durant trois années, de 2004 à 2007, les élèves des écoles primaires ont bénéficié à l’école de petits-déjeuners, déjeuners et goûters gratuits. Selon les chercheurs,cela a considérablement amélioré le climat des établissements. Les élèves sont devenus plus calmes et plus concentrés l’après-midi.
Article BBC News
http://news.bbc.co.uk/1/hi/education/7056346.stm
Le programme
http://ecole-rurale.marelle.org/Sambin-2007.htm
La cuisine devient enseignement obligatoire en Angleterre
Selon BBC News, l’enseignement de la cuisine deviendra obligatoire au collège dès la prochaine rentrée. A raison d’une heure par semaine, les jeunes Anglais apprendront à cuisiner des repas. L’objectif principal est la lutte contre l’obésité. Cet enseignement sera effectué par des assistants d’éducation.
Article BBC News
http://news.bbc.co.uk/2/hi/uk_news/education/7200949.stm
L’Ecosse teste la cantine gratuite
Comment lutter contre l’obésité, la malnutrition, les maladies chroniques ? L’Ecosse a décidé d’offrir la gratuité de la cantine dans 5 zones particulièrement pauvres. Premier effet : les 3 quarts des enfants ont demandé à en bénéficier faisant disparaître le stigmate social attaché à la gratuité des repas.
Article du Guardian
http://education.guardian.co.uk/schoolmeals/story/0,,21[…]
L’Education nationale publie un guide pour les équipes éducatives
« Lors des trois dernières décennies, les modes de vie sont devenus plus sédentaires, notamment du fait de certains loisirs des enfants (télévision, jeux vidéo) et du développement des moyens de transports automobiles. Simultanément, les habitudes alimentaires se sont transformées, conduisant à une réduction de la consommation d’aliments sources de glucides complexes (céréales, légumineuses et féculents), une stagnation, voire une réduction, de la consommation de fruits et de légumes, une augmentation de celle de glucides simples et de lipides (aliments gras et sucrés et boissons sucrées), tandis que l’apport en sel est trop élevé. Globalement, au regard des besoins, la densité énergétique de l’alimentation (la quantité d’énergie qu’elle apporte par rapport à la quantité d’aliments ingérés) est trop élevée, alors que sa densité nutritionnelle (la quantité de vitamines et minéraux pour 100 kcal) est trop faible ».
Face à ce constat les ministères de l’éducation et de la santé proposent un Guide capable de sensibiliser les équipes éducatives à la question de l’alimentation.
Le Guide
http://eduscol.education.fr/D0189/dossier_national_nutrition.htm
La FAO publie un guide pédagogique d’éducation nutritionnelle
”Bien sûr, la faim et la sous-alimentation restent un problème majeur pour quelque 820 millions de personnes dans les pays en développement » affirme Peter Glasauer, expert en éducation nutritionnelle à la FAO. “Mais la mondialisation et le développement économique ont également introduit de nouveaux aliments et altéré les habitudes alimentaires et les styles de vie dans beaucoup de pays en développement. Avec l’exode rural, de moins en moins de personnes produisent leurs propres aliments et la plupart des gens dépendent entièrement des approvisionnements commerciaux. L’éducation nutritionnelle dans les écoles primaires est un moyen efficace de promouvoir une bonne nutrition”. Sur les 1,6 milliard d’êtres humains en surpoids, les deux tiers vivent dans les PVD, le plus souvent dans des pays émergents.
La FAO pense que « enseigner la nutrition à l’école peut contribuer à limiter les coûts des maladies liées à l’alimentation. L’éducation nutritionnelle doit être une priorité pour les gouvernements”. Aussi propose-t-elle un guide (téléchargeable) destiné aux enseignants du primaire.
Il se compose de deux parties. La première apporte des informations sur la nutrition et la santé. La seconde partie est nettement plus innovante. Il s’agit de fiches de travail pour l’éducation nutritionnelle. Elle montre comment faire un bilan nutritionnel local et comment toucher les familles pour monter un comité de santé scolaire. Le manuel paraît quelques jours avant la Journée mondiale de l’alimentation fixée au 16 octobre.
Communiqué
http://www.fao.org/newsroom/fr/news/2007/1000673/index.html
Le Guide
http://www.fao.org/docrep/010/a0333f/a0333f00.htm
Bouge…, une priorité pour ta santé !
A l’initiative de la Mutualité française et de l’UNSS, « Bouge ta santé » est un programme de prévention primaire et d’éducation à la santé pour les enfants. Il vise les jeunes de 11 à 14 ans, car c’est la période de l’enfance à laquelle la baisse d’activité physique est la plus marquée et où, si rien n’est fait, l’obésité risque de s’installer.
Il propose d’associer les professeurs de SVT et d’EPS ainsi que les médecins et infirmier(es) scolaires des collèges publics volontaires dans un programme d’évaluation de la condition physique es collégiens. L’objectif étant d’apprendre aux jeunes à mieux gérer leur capital santé.
Lutter contre les drogues
Le cannabis se découvre en seconde
Quel est le profil de l’usager de cannabis ? C’est ce qu’a cherché à définir une équipe de l’Institut de veille sanitaire. Actuellement 18% des garçons de 17 ans et 7% des filles consomment du cannabis au moins 10 fois par mois. L’âge moyen d’initiation au produit est de 15 ans et 4 mois, c’est-à-dire au moment de l’entrée au lycée. Près de 8 personnes sur dix fument de 5 à 7 jours par semaine, près de 1 sur 5 considère comme difficile de passer une journée sans consommer et la moitié fume de 2 à 4 joints par jour en semaine. Pour 14% d’entre eux l’établissement scolaire est un lieu habituel de consommation. Une personne sur sept ressent des troubles de concentration ou de mémoire.
http://www.invs.sante.fr/beh/2005/20/index.htm
Un guide contre la toxicomanie
« Que sais tu de la toxicomanie ? » demande ce guide publié par le ministère de la justice. Destiné aux parents et aux enseignants il apporte une information légale intéressante et à jour. Mais il n’aidera pas les lecteurs dans d’autres domaines.
On pourra plus utilement lire le guide publié en 2002 par le Desco suite à deux séminaires nationaux qui a été validé par la MILDT (Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie). » Il s’agit d’un guide d’intervention, c’est à dire d’un outil orienté vers l’action, conçu pour mettre à votre disposition les éléments concrets susceptibles de vous aider à intervenir dans un milieu particulier, caractérisé par des « règles du jeu » bien spécifiques (le milieu scolaire) sur un thème complexe qui met en jeu de multiples dimensions et conduit à poser un grand nombre de questions éthiques. »
http://www.justice.gouv.fr/art_pix/1_guidequesaistudelatoxicomanie.pdf
http://eduscol.education.fr/D0190/guide.htm
Le milliard du cannabis et l’école
Parmi les pays développés, la France se signale par l’importance de sa consommation de cannabis, affirme le récent rapport de l’Office français des drogues et des toxicomanies (OFDT). Selon lui, » En 2005, en France, l’estimation du nombre de consommateurs réguliers (au moins 10 fois par mois) de cannabis s’élève à 1,2 millions. Ce nombre est en augmentation. Ainsi, entre 2000 et 2005, la part des consommateurs réguliers de cannabis parmi la population française âgée de 15 à 34 ans est passée de 3,8 à 5,9 % ».
L’étude établit également un lien entre scolarité et exposition à la drogue. « La consommation régulière de cannabis, comme son usage en général, est principalement rencontrée chez les adolescents et les jeunes adultes. Elle devient plus rare après 35 ans. Elle concerne surtout les hommes… Chez les jeunes, l’usage régulier est plus fréquent parmi ceux en situation de relégation scolaire, mais aussi, toutes choses égales par ailleurs, un peu plus répandu parmi les jeunes des milieux favorisés. Chez les adultes, le niveau scolaire est aussi un facteur discriminant. Ceux qui possèdent un haut niveau de diplôme sont plus fréquemment expérimentateurs de cannabis, mais moins souvent usagers réguliers ». Le cannabis génère un chiffre d’affaire conséquent : 832 millions d’euros.
Le cannabis développe aussi ses pathologies. L’OFDT recense » la perception de troubles de la mémoire ; un manque d’énergie ; une certaine dégradation des relations avec les proches, les amis ou la famille ; la conduite d’un véhicule après avoir consommé du cannabis. Enfin, un quart des usagers réguliers montre des signes qui pourraient suggérer une potentielle dépendance… Au niveau somatique, les conséquences d’une consommation chronique de cannabis fumé se rapprochent des tableaux cliniques observés avec le tabac puisque sont retrouvés des risques de cancers (poumon, voies aérodigestives supérieures, plus rarement vessie et prostate voire cancer du col utérin), de pathologies vasculaires et de maladies respiratoires chroniques (bronchopathies) ».
L’importance du rôle de l’école est bien montrée par le président de la Mildt, Didier Jayle. » Les actions de prévention se sont progressivement généralisées dans les établissements scolaires, avec un accent particulier sur le cannabis pour les élèves de 3e et 2de. Mais on ne peut alerter sans offrir de réponse. Aussi, 300 consultations anonymes et gratuites ont été ouvertes en 2005 à l’intention des jeunes consommateurs et de leurs parents dans l’ensemble des départements. Ce réseau de consultations, à mi-chemin entre la prévention et le soin, répond à un réel besoin : deux tiers des consommateurs accueillis (très majoritairement des garçons) déclarent un usage régulier ou quotidien de cannabis, et plus du tiers fait l’objet d’un diagnostic de dépendance… L’accent doit être mis encore et toujours sur la lutte contre le trafic : à petite échelle, il faut rappeler aux jeunes que vendre du cannabis, même en petite quantité, est assimilé par la loi à du trafic ; à plus grande échelle, le démantèlement des réseaux passe aussi par l’attaque du patrimoine des trafiquants, et une étude approfondie des circuits de blanchiment ».
Le rapport
http://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/cdecomp.pdf
Le cannabis expliqué aux parents
Gaëlle Hybord, psychologue, et Denis Manigand, éducateur spécialisé, proposent dans ce livre de répondre en 60 questions aux angoisses des parents, et indirectement aux questions des professeurs, sur le cannabis. La question se pose puisque 17% des garçons de 17 ans et 7% des filles sont des consommateurs réguliers, l’âge moyen d’initiation étant 15 ans.
Le pari est réussi car l’ouvrage reste très concret et connaît parfaitement les interrogations et les réactions des parents. Dans une première partie, les auteurs se proposent d’expliquer ce qu’est le cannabis et ses usages, mais ils le font sous forme de réponses courtes à des questions bien choisies plutôt qu’un exposé qui pourrait devenir fastidieux.
Ainsi on apprend quoi faire si on trouve une bouteille percée dans les affaires de son fils et à réfléchir aux risques. Tout un chapitre permet de mieux comprendre le comportement des ados. Et d’abord « comment reconnaître que mon fils se drogue ? » Là-dessus l’ouvrage donne des indices très précis (et qui ne sont pas inutiles aux enseignants). Mais l’ouvrage n’alarme pas inutilement, il apprend à faire la part des humeurs adolescentes.
Une troisième partie montre comment réagir en tant que parent. Que faire si je trouve de la drogue dans sa poche ? Il a des dettes que faire ? Comment l’emmener voir quelqu’un ? Le dernier chapitre indique des organismes pour aider les parents à faire face au problème.
G. Hybord, D. Marchand, Le cannabis expliqué aux parents en 60 questions, Retz, 2007, 128 pages.
Présnetation
http://www.editions-retz.com/collectionprod-249-1158-1.html
Sur le Café, lutter contre les drogues
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2007/r2007_par[…]
Face au haschich
« Nous assistons à un fait culturel nouveau et insidieux. De jeunes adolescents choisissent de prévenir les malaises de leur âge en s’autoprescrivant la molécule de cannabis… Les jeunes captifs de nouveaux idéaux, de nouveaux plaisirs, sont pris dans des réseaux de discours qui leur donnent de nouveaux droits… Pour un certain nombre de jeunes, ce pari conduira à l’impuissance à engager une vie d’adulte ». On sait que près de 40% des jeunes garçons sont des consommateurs réguliers de cannabis (enquête OFDT). Pour Gisèle Bastrenta, psychologue clinicienne et analyste, le haschich est d’abord un phénomène culturel qui renvoie à une évolution globale de la société.
« Lorsque des parents, des professeurs affirment que si un jeune consomme, c’est parce qu’il a un malaise et qu’il souffre, ils inversent la problématique.. Cette affirmation indique que le malaise et la souffrance liés à l’adolescence ne sont plus une évidence. L’intolérance à la souffrance est un fait nouveau : on ne supporte plus de voir souffrir les gens qu’on aime. La normalité implique qu’il faille aller bien, les malaises n’ont plus droit de cité. Dans cette optique, l’adolescence est interprétée comme un symptôme à faire taire ». C’est pour vouloir oublier que la souffrance est liée à l’état adolescent et à la vie, que notre société prépare la jeunesse à la consommation cannabique.
Aussi que faire dans les établissements ? Certainement pas faire débarquer la police et ses maîtres chiens : pour G. Bastrenta c’est signer l’impuissance de l’institution.
Elle plaide pour le rétablissement des liens humains entre adultes dans les établissements et pour une prise en charge ouverte. « Ces actions ne visent pas l’abstinence. Ce serait un leurre que d’y songer. En revanche il est possible de faire entendre, et d’imposer des coupures entre le temps pour travailler et celui de la fête ». Il s’agit d’abord d’amener à la vie des ados qui se murent dans un nuage protecteur.
L’ouvrage est accompagné d’entretiens avec les différents acteurs dans les établissements : infirmière, CPE, proviseur, prof, inspecteur etc.
Gisèle Bastrenta, Face au haschich en collège et en lycée, Comprendre, repérer, agir, CRDP de Grenoble, 205 p., 2005.
http://www.ac-grenoble.fr/cddp74/librairie/fiche_produit.php?[…]
L’alcool et son espace chez les adolescents
« Les jeunes de 17 ans dont le parcours scolaire est difficile (redoublement, inscription en apprentissage ou en formation alternée) ou qui sont déjà sortis du système scolaire sont plus souvent buveurs réguliers ou plus souvent ivres que les autres. Il en va de même pour les jeunes qui habitent hors du foyer parental pour leurs études ou leur travail, ou ceux dont seul un parent est présent à la maison ». L’INPES et l’OFDT publient un atlas régional des consommations d’alcool qui permet de mieux appréhender l’alcoolémie chez les jeunes.
Il cartographie les écarts régionaux dans la consommation : elles sont « plus fréquentes sur une large partie de l’ouest. Un ensemble de régions allant du Nord-Pas-de-Calais au Centre, incluant la Picardie, la Haute-Normandie et l’Ile-de-France présente au contraire un caractère sous-consommateur accentué ». La Bretagne est la région où l’on consomme le plus. Alors que la consommation des adultes diminue, celel des jeunes stagne.
Le sujet est aussi abordé par la Défenseure des enfants. Celle-ci s’inquiète de la modification éventuelle de a loi Evin pour autoriser la publicité pour l’alcool sur Internet , le media le plus utilisé par ls jeunes…
L’étude
http://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/CPAtlas_Alcool.pdf
Les jeunes, la famille et l’ordinateur
L’espace parents
A la maison comme à l’école, naviguer sur internet ne va pas sans risques pour les mineurs : sites illégaux, racoleurs, racistes, violents abondent sur le net. La Délégation aux usages de l’internet poursuit une politique active de sensibilisation à la sécurité sur internet.
http://delegation.internet.gouv.fr/mineurs/index.htm
Vinz et Lou
Vinz et Lou surfent sur Internet et apprennent aux enfants, de 7 à 12 ans, les risques d’Internet. La série, composée de 15 animations, aborde les chats, les mails, le téléchargement, les spams, les blogs etc. Elle est accompagnée de fiches pédagogiques pour exploiter en classe la série.
http://www.internetsanscrainte.fr/
Le couple, l’ordinateur, la famille
« Quand il est devant la machine, moi je me sens de trop ! Finalement, j’en deviendrais même jalouse parce que le temps qu’il passe devant sa machine, c’est du temps qu’il ne passe pas avec moi ». Vous avez reconnu votre couple ? L’ouvrage de Laurence Le Douarin analyse les rapports entre l’ordinateur et la famille et se penche particulièrement sur les relations à l’intérieur du couple et le lien intergénérationnel.
Des structures fortement perturbées par l’invasion informatique. Pour L. Le Douairin, « dans une société où les rôles et les statuts sont plus fragiles, l’ordinateur s’insère dans des stratégies de reconnaissance identitaire être mari et femme, parents et enfants, frères et sœurs et il pose question. Comment cet objet technique manifeste-t-il non seulement des rapports sociaux de sexe mais contribue-t-il aussi à les redéfinir ? »
La question se pose au moment où un ménage sur deux est équipé d’in ordinateur et un sur trois d’Internet. Au terme de longues enquêtes, le point de vue de L. Le Douarin est unique. Elle montre par exemple que « dans la famille, il suffit à l’époux d’être l’époux pour se voir ériger en professionnel de l’informatique ». L’ordinateur permet de construire les rôles dans le couple. Il interroge évidemment le fonctionnement du couple, facilitant parfois sa construction, parfois sa destruction.
L. Le Douarin s’intéresse aussi aux relations parents–enfants, parfois perturbées par une meilleure maîtrise de l’outil informatique chez les enfants. Ou encore aux relations dans la fratrie. Sait-on que le taux d’équipement des filles est nettement inférieur à celui des garçons mais varie selon leur statut d’enfant unique ou pas.
Si le premier intérêt de l’ouvrage c’est de nous aider à mieux comprendre notre couple et notre famille, il apporte aussi un éclairage indispensable sur la fracture numérique. On sait qu’une campagne récente, celle de l’ordinateur à 1 euro, affirmait résoudre la fracture numérique par un coup de marketing. Ce que révèlent les travaux de L. Le Douarin, c’est que bien d’autres critères expliquent l’absence d’équipement chez certains ménages. Au total, un livre éclairant et d’une lecture aisée, voire souvent amusante.
Laurence Le Douarin, Le couple, l’ordinateur, la famille, Paris, Payot, 2007, 250 pages.
Présentation
http://www.payot-rivages.fr/asp/fiche.asp?id=5506
Initiatives et loisirs
Les principales associations périscolaires
La Ligue de l’Enseignement » tente d’aider les jeunes à se situer dans les univers qu’ils traversent afin qu’ils puissent mieux les vivre et agir sur eux ». Elle propose des formations d’animateurs. C’est aussi le cas du Cemea (Centre d’entraînement aux méthodes de l’éducation active) qui, depuis le Front populaire, offre de nombreuses formations à travers ses groupes d’activités (Activités de découverte techniques et scientifiques (ADTS), Activités manuelles d’expression technique et plastique (AMETP), Activités physiques, ludiques et sportives, Éducation à l’environnement, Éducation contre le racisme , Multimédia, École et innovation pédagogique, Voiles et milieu marin , Groupe d’étude et de recherche Gestion Accueil). Le Cemea prépare au Bafa, à des diplômes d’éducation spécialisée.
L’UCPA, la Jeunesse au Plein Air (JPA), les Francas organisent des centres de loisir qui sont autant d’occasions de découverte et d’apprentissage.
http://www.laligue.org/ligue/index.html
Le kit Jeunes initiatives
Beaucoup de jeunes veulent s’engager dans une association, une manifestation artistique ou encore monter une action de solidarité. Le CIDJ se propose de les aider avec son « Kit Jeunes – Initiatives » disponible dans tous les CIDJ. Il donne des conseils, indique des démarches et des adresses utiles.