« L’insertion de l’enseignement de la langue amazighe dans le système éducatif reste, sans conteste, l’une des marques majeures du Maroc du 3ème millénaire. Si d’aucuns parlent d’acquis, d’autres vont jusqu’à qualifier cet événement de révolution… Le Maroc a récupéré l’une des composantes essentielles de sa personnalité nationale… Toutefois, cet acquis est resté orphelin. Sa mise en application reste à la merci des conditions objectives et subjectives de chaque école à part » Libération, le quotidien de Casablanca, souligne les problèmes posés par l’entrée de l’amazigh à l’école. Outre les questions matérielles, il y a celles qui sont liées à la langue elle-même : » Plusieurs écoles n’enseignent pas nécessairement la langue amazighe comme l’élève l’a apprise et la parle dans sa maison et son douar. Deux langues cohabitent dès lors au sein du foyer. Les parents ont leur amazigh, les enfants ont la leur ».
Or ce qui justifie l’introduction des langues nationales à l’école c’est d’abord les nécessités de l’alphabétisation pour tous. On sait que celle-ci est plus aisée dans la langue maternelle. Encore faut-il que celle-ci soit codifiée, ce qui pose la question du codificateur.
Le même jour, à quelques milliers de kilomètres du Maroc, au Sénégal, le ministre de l’alphabétisation intronisait la 17ème langue nationale du Sénégal : le Kanjad. Il invitait les chefs locaux à collecter les traditions orales et à produire des textes pour un programme d’alphabétisation.
Le même jour encore, mais un peu plus au sud, au Congo Kinshasa, A. Mbuyamba Kankolongo Unikin lançait un appel pour l’entrée de la littérature francophone congolaise dans les programmes de l’école.
Au Sénégal…
Au Congo…
Au Maroc…