Un documentaire de José Vieira
« Le pays où l’on ne revient jamais » est un documentaire sur le parcours de l’émigration du réalisateur et de sa famille, n’hésitant pas à interroger son père, dans une conversation émouvante sur les relations que tous les deux ont eu en France.
« On ne revient jamais au pays qu’on a laissé », dit José Vieira. « Parce que même quand on revient le pays est déjà un autre ».
Le filme raconte des parcours de rêve, de ceux qui ont émigré et qui ont promis revenir.
Le réalisateur a utilisé, comme il a pour habitude de faire, des images qu’il avait lui-même filmés dans les années 70, dans son village, mélangeant ainsi séquences plus récentes avec des images du passé.
Plus que le retour au Portugal, José Vieira montre que « même si on retourne, quand cela arrive, c’est une nouvelle rupture » et garantit que l’émigration « laissera toujours des marques en celui qui émigre ».
Le parcours de trois familles qui sont retournées au Portugal et qui continuent de rêver de la France qu’ils ont laissé, sont le thème principal du documentaire avec 52 minutes, produit par al Huit et par France 3 Aquitaine.
Par ailleurs, « La double vie des Rodrigues » est le portrait marrant d’une famille unie entre la France et le Portugal, avec des couples mixtes dont les rêves de retour se font dans les deux sens.
Le fils plus jeune du couple a décidé de vivre dans le pays des parents, et le plus vieux attend anxieusement une opportunité pour convaincre sa femme de l’accompagner.
Le fils (professeur) a dû laisser ses relations intenses avec la communauté portugaise lorsqu’il a connu son actuelle épouse et une de leurs filles s’est mariée à un français.
Ce sont des regards croisés, drôles, émouvants, des histoires de rêve que des fois se perdent.
Le DVD est accompagné d’un essai de 24 pages écrit par José Vieira. « De retour à son pays, il prend conscience qu’il débarque dans un monde qui n’est plus le sien.
Cette terre qu’il a laissée et dont il a tant rêvée, est devenue étrangère à ses yeux. Il a compris que l’émigration était un piège et qui au lieu de terminer avec l’exile, le retour le rend définitif.
Brutalement, sa condition d’émigrant, lui paraît absurde », écrit José Vieira. Le DVD est en vente en version française, portugaise et anglaise, et on le recommande sans modération.
La Huit – DVD en français, portugais, anglais – 52′ – 16 €